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Culture

Témoignages des artistes à l'hommage national de Serge Fiori

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Marie-Claude Doyle

2025-07-17T10:00:00Z
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Plusieurs artistes étaient présents à l’hommage national à Serge Fiori, le 15 juillet à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts.

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DENIS BOUCHARD, qui était en compagnie de sa conjointe, Caroline, est un ami proche de Louis Valois, membre d’Harmonium. Comme plusieurs de sa génération, le groupe québécois a bercé sa jeunesse. «Quand j’avais 14-15 ans, je n’écoutais pas beaucoup de musique québécoise. J’écoutais Led Zep, mais ce sont des groupes comme Harmonium qui m’ont fait réaliser que c’était une musique qui était aussi bonne, sinon plus. Ça prend des allumeurs comme ça.» Les musiques d’Harmonium l’ont accompagné dans divers moments importants de sa vie. «Toute ma jeunesse affective est liée à Serge Fiori. Je lui dois beaucoup.» Il retient de lui sa simplicité. «C’est quelqu’un qui attirait la lumière. C’était un gars très charismatique, mais en même temps, il aimait ça être dans l’ombre et laisser parler sa musique et à ce titre-là, il a bien réussi.»

Paul Ducharme / TVA
Paul Ducharme / TVA

Fan d’Harmonium depuis son adolescence, PAUL ARCAND a eu un lien privilégié avec Serge Fiori. «Quand j’ai fait le premier documentaire Les voleurs d’enfance (2005), je l’ai appelé et je lui ai demandé si ça lui tentait de faire la musique. Je pensais qu’il m’enverrait promener parce qu’il était dans une phase un peu à l’écart, mais il m’a dit: “Viens-t’en chez nous.” Je suis allé chez lui. Ça a commencé comme ça. Il a fait le thème de Puisqu’il faut se lever et le deuxième film que j’ai fait (Québec sur ordonnance, 2007). Je ne suis pas un chanteur, un artiste, un musicien. Mais, avec lui, ça connectait, peut-être justement parce qu’on était très différents. Dans la vie, c’était un gars super simple. Anxieux, mais hyper gentil, aimable.» Il retient de lui sa profonde humanité. «C’était quelqu’un de principe, qui ne faisait pas de compromis. Là-dessus, il était admirable.»

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Paul Ducharme / TVA Publications
Paul Ducharme / TVA Publications

«C’est un immense pilier de la musique et du monde artistique québécois qui part, beaucoup trop tôt, et qui a laissé une trace indélébile. J’ai eu la chance de chanter avec lui et avec son père parce que Georges (Fiori) avait un orchestre et j’ai chanté plusieurs fois avec lui. À un moment donné, on avait fait des trucs avec Serge aussi. Ça fait une trentaine d’années», se remémore MARC HERVIEUX. Pour lui, Harmonium a bercé son enfance. «C’est ce qu’on entendait à la maison. Mon frère, mes sœurs, tout le monde écoutait ça.»

Paul Ducharme / TVA
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MARTINE ST-CLAIR a eu le bonheur de rencontrer Serge Fiori dans les années 1990 et de développer une belle amitié avec lui. «À travers cette amitié, Serge m’a composé deux chansons sur mon album Un long chemin (1996). J’étais vraiment honorée et touchée. La chanson Ni plus ni moins et Sans... et après ces deux chansons, on est restés en contact. On allait manger ensemble et jaser de la vie. C’était un être d’une belle fragilité. Ça donne droit à des belles conversations. On parlait de nos vies et c’était un moment de sa vie où il ne pensait pas qu’il allait rechanter. Quand je suis allée chez lui dans sa belle maison à Longueuil, je lui ai dit qu’il allait refaire de la musique.»

Paul Ducharme / TVA
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Attristée par le départ soudain de Serge Fiori, MARIE MICHÈLE DESROSIERS était contente de voir la vague d’amour qui a déferlé depuis le décès de l’artiste. «Ce qui me console, qui nous console dans notre milieu, c’est voir à quel point ce n’est pas juste son talent, mais sa générosité, sa personne qui est appréciée.» Beau Dommage a évolué à la même époque qu’Harmonium. «C’étaient nos chums. Tout le monde pensait que c’étaient nos ennemis, mais pas pantoute. Le premier spectacle qu’on a fait, on a remplacé Harmonium parce qu’ils ne pouvaient pas faire la représentation. On ne faisait pas du tout la même musique, mais on était de la même période, avec le même amour et la même approche de la musique et du public. Quand j’ai fait mon album solo, j’ai engagé bien des musiciens d’Harmonium parce que je les trouvais vraiment très bons.»

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Paul Ducharme / TVA
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«C’était la bonté même, Fiori; la bienveillance. C’était un homme d’amour. Il nous aimait tous. Il nous prenait dans ses bras et on voulait rester là. Il était tellement fin. Il avait toujours le bon mot pour tout le monde», a souligné LOUISE LATRAVERSE.

Paul Ducharme / TVA
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«Je ne suis pas un grand spécialiste de la musique, mais pour moi, c’est l’identité québécoise dans ce qu’elle a de plus profond. J’avais quatre ans quand ils ont sorti l’album Harmonium (1974). Je l’ai découvert plus vieux, mais c’est la poésie musicale et les mots qui ont fait partie de ma jeunesse, mon adolescence, ma vie adulte», a confié MARIO DUMONT.

Paul Ducharme / TVA
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En plus d’avoir écouté du Harmonium, GINO CHOUINARD garde en mémoire deux moments précieux qu’il a vécus avec le grand Serge Fiori. Une première fois dans sa maison à Longueuil, en 2014: «Je l’avais rencontré deux ou trois jours avant dans un restaurant et j’ai abouti chez lui pour une entrevue alors qu’il n’en donnait pas ou presque pas à ce moment-là.» Puis, une seconde fois sur le plateau de Salut Bonjour pour la sortie d’Harmonium symphonique. «Ç’a été un moment marquant et j’ai réécouté l’entrevue de Salut Bonjour tantôt. On avait eu bien du fun et il m’avait invité à venir faire sa série balado Chez Padré chez lui, au Saguenay, mais je ne suis jamais allé. Je vis avec une forme de regret, mais c’est correct.» C’était important pour lui d’être présent à la cérémonie. «Je ne fais aucune sortie publique depuis longtemps, mais aujourd’hui, je voulais être là.»

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Paul Ducharme / TVA
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Réalisateur de la cérémonie hommage ainsi que de plusieurs autres spectacles de Fiori, PIERRE SÉGUIN n’a que de bons mots envers le chanteur. «Chaque fois que quelqu’un entrait dans la vie de Serge, c’était très intense. Il y a eu plusieurs gens dont on est surpris qu’ils soient des proches de Serge Fiori. C’était un gars qui aimait profondément le monde. On a tous une chanson d’Harmonium avec laquelle on a grandi et ça s’est transmis de génération en génération. C’est pour ça qu’il a un hommage national. Parce qu’encore aujourd’hui, il y a des jeunes qui chantent Serge Fiori.»

Paul Ducharme / TVA
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Cinquante ans après avoir participé à l’enregistrement de l’album Si on avait besoin d’une cinquième saison, sur lequel on peut entendre sa voix sur la piste instrumentale Histoire sans paroles, JUDI RICHARDS tenait à prendre part à l’hommage rendu à son grand ami Serge Fiori. «Serge était un homme doux et généreux. Je me souviendrai toujours de notre expérience en studio. Lorsque je chantais, il me disait de m’imaginer en train de gambader dans une forêt en regardant le soleil poindre à travers les branches.»

The Canadian Press
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GUYLAINE TREMBLAY était heureuse qu’on lui ait demandé de prendre part à l’hommage national. «Je l’ai tellement aimé. Je me souviens encore de la première fois où j’ai écouté le premier album d’Harmonium. J’avais 11 ans et mes cousins plus vieux l’écoutaient. Je suis tombée en amour avec lui (Serge Fiori) et avec la musique d’Harmonium. C’est la fierté d’être ce qu’on est. C’était un grand nationaliste. On l’a dit pendant la cérémonie: il a refusé un million de dollars, dans le temps, pour traduire L’Heptade en anglais. J’ai eu la chance de le connaître dans la vie. On était toujours super contents de se voir.» La dernière fois qu’elle l’a vu, c’était pendant la pandémie, lorsqu’il l’avait invitée à participer à son balado Chez Padré. «Il m’avait offert les boucles d’oreilles que je porte aujourd’hui. Il était généreux et il avait un grand cœur. Il va beaucoup nous manquer», nous a raconté la comédienne qui était de la cérémonie aux côtés de son conjoint, Christian Lebel.

Paul Ducharme / TVA
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