Interdiction des arômes pour le vapotage : le Québec ne doit pas répéter les erreurs de la Nouvelle-Écosse


Nicolas St-Pierre
Alors que le Québec s’apprête à interdire la vente de produits de vapotage avec des saveurs, la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac craint qu’on ne répète les erreurs de la Nouvelle-Écosse, qui a enregistré une hausse de la consommation chez les jeunes après le retrait des arômes.
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Depuis l’implantation d’une telle loi en 2020 en Nouvelle-Écosse, l’utilisation d’une vapoteuse chez les jeunes 15 à 24 ans ayant déjà vapoté est passée de 28,6% à 49,6% en 2022.
Selon les plus récentes données de Statistique Canada tirées de l’Enquête canadienne sur le tabac et la nicotine, ce sont près de 50% des 15 à 24 ans qui confirment avoir essayé la vapoteuse au moins une fois.
De son côté, la porte-parole de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac, Flory Doucas, croit que les données semblables constatées au Nouveau-Brunswick, où la vente de produits de vapotage aromatisés est également interdite depuis 2021, résultent d’un laxisme en ce qui concerne l’application de la loi.
«On a eu la démonstration très claire que l’industrie ne s’est pas conformée et qu’elle a fait fi de la réglementation. Les autorités font encore des perquisitions fréquemment», explique Flory Doucas.
Rappelons que le gouvernement Legault a annoncé en août que la vente de produits de vapotage comportant une saveur ou un arôme autre que ceux du tabac sera interdite dès le 31 octobre.
«Au Québec, tout va dépendre de la manière dont la loi va être appliquée et si les commerçants se conforment à celle-ci. Il va falloir être strict », renchérit la porte-parole.
Plus aucun filet
Pour sa part, l’industrie craint une recrudescence du marché noir afin de mettre la main sur les produits de vapotage contenant des saveurs.
«Avant l’avènement du vapotage, les gens faisaient leur propre liquide dans leur garage. C’est facile, ça prend quatre ingrédients qui se trouvent facilement en ligne. On va seulement revenir à ça et il y en a qui sont contents parce qu’ils vont se faire plein d’argent», lance la porte-parole de la Coalition des droits des vapoteurs du Québec, Valérie Gallant.
«La différence, c’est que ça peut être insalubre, fait par n’importe qui, avec n’importe quoi et on ne pourra jamais savoir exactement ce qu’il y a dans la bouteille donc ça pourrait être extrêmement dangereux», ajoute-t-elle.
Cela pourrait être davantage dommageable pour les jeunes, considérant que ceux-ci vapotent quatre fois plus que la population adulte québécoise selon l’Enquête québécoise sur le tabac et les produits de vapotage réalisée en 2020.
Cette étude de l’Institut national de santé publique du Québec révèle d’ailleurs que 18% des 15-17 ans vapotent. La proportion de vapoteurs chez les 18-24 ans est aussi élevée, se situant à 15 %.
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