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L'article provient de Le Journal de Québec
Santé

La vapoteuse, deuxième ennemie des dentistes

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Catherine Boucher

2023-08-14T22:01:11Z
2023-08-15T03:27:50Z
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Les produits de vapotage connaissent une popularité fulgurante au cours des dernières années, surtout auprès des jeunes, et c'est un phénomène qui inquiète de nombreux dentistes, qui voient les effets dévastateurs de la cigarette électronique chez leurs patients adolescents. 

Ils sont de plus en plus nombreux à subir une détérioration marquée de leur santé buccodentaire.L’orthodontiste André Martel sonne l’alarme.

 Alors que la cigarette est réputée pour être l’ennemi principal des dentistes, un autre s’ajoute : la vapoteuse. À la clinique d'orthodontie André Martel, la grande majorité des patients sont âgés entre 12 et 16 ans. De plus en plus d'entre eux consomment la cigarette électronique et les effets sur la santé buccodentaire sont flagrants.

«Souvent, ils sont préadolescents, ils ne se sont pas encore initiés au produit et soudainement, pendant le traitement, la condition change. On s'en parle avec mes employés souvent, “as-tu vu sa bouche? Il y a quelque chose qui ne marche pas, ce n’était pas comme ça avant”. Suivant le questionnaire du patient, ses habitudes, l'entonnoir se rétrécit et on arrive toujours au dénominateur commun du vapotage», a expliqué le Dr Martel.

Pas les mêmes symptômes

Les symptômes semblent complètement différents de ceux engendrés par l'inhalation de nicotine par la cigarette. Rares sont les fumeurs de cigarettes qui se plaignent de douleurs. 

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La majorité d’entre eux verront un changement dans la coloration de leurs dents ou encore dans la détérioration de leurs gencives, ce qui peut emmener à la perte des dents. Chez les vapoteurs, les répercussions semblent plutôt symptomatiques.

«Les jeunes vont souvent nous parler de douleur. On observe ensemble les muqueuses. Le palais est d'une condition étrange, les joues, la langue, les gencives. Si le soutien des dents ne va pas bien, on va perdre des dents. Il y a deux ans, j'ai déjà dû interrompre un traitement chez une jeune, je n'avais pas terminé, mais c'était trop dangereux», a-t-il admis.

Un long combat

Même si les saveurs seront bientôt interdites, le combat est loin d'être gagné selon le Dr Martel. Un travail de sensibilisation s'impose, mais s'avère particulièrement ardu chez la clientèle adolescente.

«On sent que quand on le présente au jeune et même qu'on dit que ça peut mener à une perte de dents ou je vais être obligé d'arrêter peut-être mon traitement, on ne sent pas qu'on crée une urgence ou qu'on les conscientise à ce point. On a à gérer encore les problèmes de la cigarette et on a en plus les problèmes du vapotage à gérer. Ce n’est pas de bonnes nouvelles», s’est désolé l’orthodontiste.

Le Dr Martel s’attend à ce que les études futures confirment les hypothèses actuelles basées sur leurs observations en clinique. Il croit que de nouvelles maladies ou pathologies buccodentaires soient strictement associées aux produits de vapotage.

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