Ingérence chinoise: Poilievre demande une enquête publique

Anne Caroline Desplanques
OTTAWA | Le chef du parti conservateur, Pierre Poilievre, emboîte le pas de ses homologues du NPD et du Bloc Québécois et réclame une enquête publique indépendante sur l’ingérence chinoise dans le processus démocratique.
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«On ne peut pas laisser cette affaire disparaître avec une enquête en privé et en secret. Ça doit être public pour que les Canadiens puissent savoir ce qu’il se passe», a dit M.Poilievre.
Il souhaite cependant avoir l’assurance que le commissaire n’est pas un proche du Parti libéral. Il réclame aussi que la cheffe de cabinet de Justin Trudeau, Katie Telford, y soit convoquée et que l’intimidation envers la communauté chinoise soit à l’ordre du jour.
En parallèle, devant le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre qui a été rappelé en urgence pour étudier le dossier, le député néo-démocrate Peter Julian a déposé une motion pour demander le déclenchement d’une «enquête publique nationale sur les allégations d’ingérence étrangère dans le système démocratique canadien».
Les députés débattront de la motion demain et devraient passer au vote immédiatement après.
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Le gouvernement isolé
Le gouvernement libéral minoritaire, appuyé par la conseillère à la sécurité nationale du premier ministre, Jody Thomas, est donc désormais le seul au Parlement à s’opposer à cette enquête.
Devant le comité mercredi, Mme Thomas s’est montrée critique du fait que les médias ont obtenu des informations classifiées et les ont mises sur la place publique. Elle a répété que l’ingérence existait et que le premier ministre en était informé, mais qu’elle n’était pas assez importante pour que les Canadiens en soient informés.
Mais pour le chef bloquiste, Yves-François Blanchet, «dès qu’il y a une circonscription qui est de façon démontrable ou démontrée l’objet d’un changement ou d’une altération vraisemblable du résultat, c’est déjà grave».
Mme Thomas a cependant souligné que des informations compilées par le Service de renseignement ne sont pas nécessairement des preuves de faits avérés. La Gendarmerie royale du Canada a d’ailleurs été informée des allégations d’ingérence, mais a décidé de ne pas entamer d’enquête criminelle.
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