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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Élections fédérales: il faut faire la lumière sur les ingérences chinoises

Photo fournie par le Bloc Québécois
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Yves-François Blanchet, chef du Bloc Québécois

2023-03-01T11:00:00Z
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Les allégations d’ingérences chinoises qui auraient influencé le processus démocratique des élections fédérales de 2019 et de 2021 sont extraordinairement graves et méritent notre plus grande attention puisqu’il est ici question des fondements mêmes de la démocratie. 

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L’enjeu est sérieux: c’est la légitimité de l’ensemble du processus d’élection des députés qui est en cause. Le fait qu’au moins 11 circonscriptions aient reçu du financement illégal de la Chine pose un grave problème, que les candidats en question aient été élus ou non. Aujourd’hui, il est incontestable qu’une enquête publique indépendante s’impose.

Nous devons confirmer que le résultat des dernières élections n’a pas été influencé et nous assurer que ce ne sera pas le cas dans les prochaines. On ne peut pas négliger les résultats des enquêtes et les recommandations que le SRCS a transmises au premier ministre, et ce, dès 2019.

  • Écoutez l'entrevue avec Yves-François Blanchet à l’émission de Richard Martineau via QUB radio :

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Des exemples dans le passé 

Il est impératif de procéder à un examen rigoureux et impartial des possibles ingérences du géant chinois dans les affaires canadiennes, d’autant plus que d’autres événements de semblable nature se sont manifestés au cours des dernières années. 

En 2016, la circonscription de Papineau, celle du premier ministre lui-même, a bénéficié de dons de 70 000$ émanant de donateurs d’origine chinoise de Toronto et Vancouver, quelques jours après que le gouvernement ait donné son feu vert pour l’installation d’une banque à charte chinoise, la Wealth One. De plus, en 2013, selon le Globe and Mail, un don d’un million de dollars fait à la Fondation Pierre Elliott Trudeau aurait servi de stratagème à la Chine pour s’ingérer dans les élections canadiennes. 

Ces événements constituent autant de signaux laissant entrevoir que la diplomatie, les affaires, voire le processus électoral canadien prêtent flanc à de probables influences de la Chine, plus puissante au plan économique, démographique et géopolitique. C’est extrêmement inquiétant.

Une enquête publique nécessaire

Une enquête publique et indépendante apparaît aujourd’hui comme indispensable pour garantir la confiance envers le système démocratique. Cette demande a d’ailleurs été exigée dans les derniers jours par l’ancien chef du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), Richard Fadden, et l’ancien directeur général des élections, Jean-Pierre Kingsley. 

La possible proximité entre le premier ministre et le régime chinois doit être tirée au clair. Le gouvernement canadien doit dissiper tout doute à l’effet que la Chine puisse avoir eu une quelconque influence sur le processus démocratique, et seul un commissaire indépendant, choisi avec l’aval du Parlement, pourra avoir la crédibilité et l’indépendance que requiert une enquête publique.

Garantissons hors de tout doute que l’étanchéité du processus démocratique est irréprochable. L’enjeu est trop important.

Yves-François Blanchet, chef du Bloc Québécois

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