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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

L'ingérence étrangère lors des dernières élections fédérales était réelle, mais pas assez grave pour être divulguée au public, selon un rapport

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Guillaume St-Pierre et Anne Caroline Desplanques

2023-02-28T22:29:52Z
2023-03-01T12:50:14Z
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OTTAWA | Les élections fédérales de 2021 se seraient déroulées sans ingérence étrangère assez grave pour justifier que le public canadien en soit alerté, selon un groupe de hauts fonctionnaires chargés d’évaluer de telles menaces.

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Le gouvernement Trudeau a finalement publié mardi le rapport du groupe d’experts, en pleine tempête sur l’ingérence de la Chine dans nos élections, qui aurait favorisé les libéraux.

«Il y a eu des efforts d’ingérence étrangère, mais pas suffisamment pour» que le public en soit informé, tranche-t-on dans le document de 54 pages.

Il aurait fallu, pour que le fédéral sonne l’alerte, que l’ingérence compromette «la capacité des Canadiens de participer à des élections libres et justes» ou qu’elle «mine la crédibilité de l’élection».

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«Les organismes de sécurité nationale ont constaté des tentatives d’ingérence étrangère en 2019 et en 2021, mais pas suffisamment pour remplir les critères selon lesquels l’intégrité de l’élection était compromise», peut-on lire.

Le panel d’experts fédéraux se défend d’opérer en fonction d’un seuil élevé de menace, afin d’éviter «d’affaiblir la confiance du public dans l’intégrité de l’élection».

Le Parti conservateur, dont le discours est plus dur envers Pékin, estime avoir perdu plusieurs circonscriptions en raison de l’ingérence chinoise. Or, les auteurs du rapport soutiennent que les défaites conservatrices dans des circonscriptions à forte concentration chinoise pourraient être attribuables à «l’incapacité» du parti à «établir un lien avec un nombre suffisant d’électeurs dans ces communautés».

Problème de crédibilité

La crédibilité du rapport ne fera pas l’unanimité. Son auteur, Morris Rosenberg, est un ancien président et directeur général de la Fondation Trudeau.

Le Parti conservateur du Canada met en doute l’impartialité de M. Rosenberg, sachant qu’il était à la tête de la Fondation Trudeau lorsque celle-ci a reçu un don controversé de 200 000$ de la part de Bin Zhang, un fonctionnaire influent du Parti communiste chinois.

«Cela discrédite le rapport et prouve que nous avons besoin d’une enquête distincte», indique le parti.

M. Rosenberg a aussi ses partisans. Un ex-directeur général des opérations de renseignement au Centre de la sécurité des télécommunications, Arthur Wilczynski, a soutenu sur Twitter que «Morris Rosenberg est une des personnes les plus éthiques, directes et honnêtes avec lesquelles j'ai travaillé».

Les partis d’opposition réclament une enquête publique afin de faire la lumière sur l’ingérence chinoise dans nos élections. Le premier ministre Justin Trudeau s’y refuse, pour l'instant. 

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