Happée à mort à Montréal: les sœurs de Fabienne Houde Bastien refusent qu’elle tombe dans l’oubli
«Pour nous, ce n’est pas une piétonne. C’est notre sœur, c’est une fille, une tante, une amie, une collègue», témoigne l’une d’entre elles


Laurent Lavoie
Les trois sœurs de la jeune femme happée à mort dimanche matin par un chauffard ivre souhaitent faire connaître son visage pour «changer les mentalités» et illustrer l’onde de choc encaissée par une famille lors d’un drame aussi inconcevable.
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«Répandre son nom, je crois que ça va toucher beaucoup de personnes et j’espère que ça va changer les comportements, souligne à grands traits au bout du fil, Yanick Houde Bastien, la plus jeune sœur du quatuor. C’est totalement injuste.»
Très tôt dimanche matin, un véritable coup de tonnerre a ébranlé toute une famille tissée serrée.
Fabienne Houde Bastien revenait d’un bar où elle avait passé la soirée avec des amies quand elle a été happée mortellement dans un accident impliquant deux véhicules, à l’intersection du boulevard Saint-Laurent et la rue Jean-Talon.

Un homme de 47 ans, Vi Trung Ngo, serait à l’origine du drame. L’automobiliste a été accusé de conduite avec les capacités affaiblies causant la mort et des lésions corporelles.

Pas qu’une piétonne
Dans les heures qui ont suivi l’accident, parents, sœurs et conjoints respectifs ont tous convergé vers l’hôpital, au chevet de la jeune femme de 31 ans. Ils ont tous réellement pris conscience de la gravité de l’événement, et des blessures subies par Fabienne.
«Pour nous, ce n’est pas une piétonne. C’est notre sœur, c’est une fille, une tante, une amie, une collègue, assure Andréane, l’aînée. On était tous avec elle. On s’entend tous pour dire que ça nous a fait un bien immense.»

«On a de la difficulté à y croire, mais si on ne l’avait pas vue, ça aurait été impossible d’y croire», ajoute Yanick.
Pendant plus de 4 h, ils ont pu «la toucher, être autour d’elle, lui parler», poursuit la benjamine.
Le vélo ou la marche
Celle qui œuvrait dans les ressources humaines a ainsi vécu ses derniers moments à moins de dix minutes de marche de sa maison, un mode de transport profondément ancré dans son quotidien.
«Fabienne, c’est une marcheuse, c’est une sportive. Soit elle pouvait marcher ou prendre le BIXI, c’était ça ses deux options. Elle ne conduisait pas, elle n’a jamais conduit. Elle a toujours eu peur des voitures», insiste Yanick.
«Pour elle, marcher le soir, c’est normal», ajoute-t-elle.
Mais voilà que c’est dans le quartier qu’elle chérissait, la Petite Italie, que son destin a abruptement pris fin.

Mentalités
Fabienne Houde Bastien fait partie de la longue liste des personnes qui ont péri sur les routes du Québec ce week-end.
«On ne pourra pas assez le marteler dans la tête des gens de faire attention quand vous êtes derrière votre volant», lance Jasmine, la deuxième plus âgée du quatuor.
Enfin, pour assurer la sécurité des piétons, «il faudra changer les mentalités», plaide-t-elle.

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