Son fils de 18 ans tué par un chauffard: une mère livre un puissant témoignage
Malgré sa douleur, elle veut sensibiliser la population à la prudence sur les routes pour que personne d’autre n’ait à vivre un tel drame
Laurent Lavoie et Audrey Robitaille
La mère du jeune homme de 18 ans qui a perdu la vie ce week-end en Montérégie, dans une violente collision causée par un Ontarien possiblement ivre au volant, livre un vibrant témoignage dans l’espoir que personne d’autre n’ait à vivre un tel drame.
«Ça va en prendre encore combien, des décès, avant que le monde se réveille?», s’indigne à travers les sanglots Catherine Corriveau.

Dans la nuit de samedi à dimanche, des policiers ont cogné à sa porte avec une nouvelle que craint n’importe quel parent.
Son fils Mathis Filion prenait place dans une voiture avec quatre autres personnes quand ils ont été impliqués dans un violent face-à-face sur l’autoroute 20, en direction ouest. À la hauteur de Sainte-Hélène-de-Bagot, le conducteur d’un GMC Sierre blanc roulait en sens inverse sur l’autoroute.

La violence de l’impact n’a malheureusement laissé aucune chance à Mathis.
Le conducteur de 21 ans de la voiture dans laquelle il prenait place ainsi que les trois autres passagers, dont deux sont mineurs, ont été transportés à l’hôpital pour des blessures. Leur vie ne serait toutefois pas en danger.
«Je ne souhaite ça à personne, souffle au bout du fil Catherine Corriveau, dépassée par les événements. Il n’y a rien qui va ramener mon fils.»

Accusé
Le conducteur de la camionnette, Mathieu Veillette, doit maintenant répondre à six chefs d’accusation, dont celle de conduite avec les capacités affaiblies causant la mort. Celui-ci n’a pas été blessé dans la collision.
L’Ontarien de 24 ans n’a pas d’antécédents judiciaires recensés au Québec, selon une recherche du Journal.
Affichant un regard sévère et étant vêtu d’une veste grise et jaunâtre, il a comparu par visioconférence devant le juge Érick Vanchestein hier après-midi, au palais de justice de Montréal.
Veillette demeure pour le moment détenu et sera de retour devant le tribunal mercredi pour la suite des procédures.

Un avenir prometteur
Pour le jeune Mathis, c’est un avenir prometteur qui s’envole en fumée, explique sa mère.
Il venait de s’acheter son propre véhicule, espérait devenir professeur d’éducation physique, passait beaucoup de temps à s’entraîner.
«Il était tellement beau, tellement gentil, et il est parti comme ça», lâche Mme Corriveau.
Elle avait fait une «belle marche» avec son fils peu de temps avant l’accident.
Daven Fournier, un ami de Mathis, est pour sa part furieux de perdre une deuxième personne à cause de l’alcool au volant.
«Si je pouvais m’adresser au conducteur qui a tué mon ami, je lui dirais qu’il est égoïste et qu’il n’a pensé qu’à lui. Personne ne devrait boire en conduisant. Quand tu prends le volant saoul, c’est la vie des autres que tu mets en danger», s’est-il insurgé en entrevue au Journal.
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