George Russell tient le coup et gagne le Grand Prix à Montréal
Le pilote de Mercedes signe la quatrième victoire de sa carrière


François-David Rouleau
Alors que tous les projecteurs étaient braqués sur le premier virage du circuit Gilles-Villeneuve avec la rivalité entre George Russell et Max Verstappen, le pilote de l’écurie Mercedes a tenu le coup et disputé une course parfaite. Russell a ainsi signé sa quatrième victoire en carrière.
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Pas de casse, pas d’accrochage, pas de drame sur la piste... du moins jusqu’au 66e tour! Jusqu’à cette gaffe monumentale de Lando Norris qui a foncé dans son coéquipier chez McLaren.
Luttant proprement avec Oscar Piastri qui défendait sa position sur la piste, Norris a percuté son train arrière du museau. Le contact est survenu sur la ligne droite, tout juste après avoir croisé la ligne de départ et d’arrivée et provoqué un drapeau jaune.

Malheureusement, le drapeau à damier est tombé avec la voiture de sécurité en piste, ne laissant aucune chance à une relance et un dernier tour animé avec un peloton resserré.
La crampe de cerveau de Norris lui a coûté cher puisqu’il roulait en cinquième position derrière Oscar Piastri, dans une lutte serrée au classement général. Elle viendra aussi pimenter la rivalité au sein de l’écurie britannique championne en titre, qui est exclue du podium pour la première fois de la saison.

Malgré tout, Piastri a rallié l’arrivée au quatrième rang, devant les Ferrari de Charles Leclerc et de Lewis Hamilton.
«Je n’aurais pas dû faire ça. J’ai diminué l’importance du moment et j’ai pris un trop grand risque, surtout envers mon coéquipier, a expliqué Norris après la course en se confondant en excuses. Je suis content qu’il ne lui soit rien arrivé.»

Chaud, chaud, chaud
Le chaud soleil plombant sur l’île Notre-Dame a embêté les ingénieurs de course dans leur stratégie. Car, avec un bitume chauffé à plus de 50 degrés Celsius, ils ont ajusté leurs choix de pneus et revu le nombre d’arrêts.
L’écurie allemande a excellé à ce sujet en plus d’avoir réussi à bien gérer la température et la longévité de ses gommes sur un tracé exigeant.

«C’est une belle victoire. On savait qu’on avait la possibilité de se battre pour la position de tête en qualification en plus de se battre dans la course», a signalé Russell, qui convertit une position de tête en victoire pour seulement la deuxième fois en six occasions.
Après la course, Red Bull a toutefois porté en appel sa victoire en raison de sa conduite erratique derrière la voiture de sécurité en fin d'épreuve.
Concernant ce premier virage et cette chaude rivalité avec Verstappen, le pilote de 27 ans ne craignait pas de flammèches dans le premier virage.
«Il y avait beaucoup de bruits et de distractions depuis l’Espagne, mais je savais que nous avions la voiture la plus rapide pour cette course et que nous étions totalement engagés dans notre stratégie», a-t-il assuré.

Bonne gestion de Red Bull
De son côté, Verstappen a relaté qu’il n’avait pas une voiture assez performante entre les mains pour le doubler.
«C’était une course assez défensive de notre part, surtout avec la dégradation de nos pneus. Kimi aurait pu me dépasser deux fois. Et au dernier arrêt, je n’étais pas certain de pouvoir terminer la course avec ces pneus, a expliqué celui qui a fait 30 tours sur les gommes dures avant de les changer sous le drapeau jaune à une boucle de l’arrivée.

«Ce ne fut pas une course facile, mais nous l’avons bien gérée», a-t-il ensuite soutenu en disant vouloir continuer à gruger d’importants points sur Piastri pour le rejoindre au classement général.
Kimi entre encore dans l’histoire de la F1
Avec sa stratégie gagnante, Mercedes a aussi permis à son jeune diamant Kimi Antonelli de grimper pour la première fois sur le podium en F1. L’Italien de 18 ans est devenu le troisième plus jeune pilote de l’histoire à y monter après Verstappen (18 ans et 228 jours) et Lance Stroll (18 ans et 239 jours).
«Cette troisième position m’est très chère, surtout après les trois semaines de suite qui ont affecté ma confiance», a fait savoir Antonelli après sa douche de champagne. Lors des trois plus récents Grands Prix en Europe, où il a été contraint à l’abandon deux fois et a terminé en queue de peloton à Monaco, il se disait soulagé.
«Mais j’espérais que cette course se termine, car Oscar poussait derrière et il a tenté de me dépasser. Cette cérémonie du podium était encore mieux que je me l’étais imaginée. Je vais toujours m’en souvenir. On ne peut acheter ce sentiment. J’en veux encore plus.»

Le pilote a rapidement redescendu de son nuage, car il a dû se mettre le nez dans les bouquins afin de préparer son dernier examen à l’école, prévu pour lundi soir.
Classement final
1. G. Russell (Mercedes)
2. M. Verstappen (Red Bull)
3. K. Antonelli (Mercedes)
4. O. Piastri (McLaren)
5. C. Leclerc (Ferrari)
6. L. Hamilton (Ferrari)
7. F. Alonso (Aston Martin)
8. N. Hulkenberg (Sauber)
9. E. Ocon (Haas)
10. C. Sainz Jr (Williams)
11. O. Bearman (Haas)
12. Y. Tsunoda (Red Bull)
13. F. Colapinto (Alpine)
14. G. Bortoleto (Sauber)
15. P. Gasly (Alpine)
16. I. Hadjar (Racing Bull)
17. L. Stroll (Aston Martin)
18. L. Norris (McLaren)
N’ont pas terminé
L. Lawson (Racing Bulls)
A. Albon (Williams)
L. Norris (McLaren)