Franck Thilliez a campé son nouveau thriller dans une ville minière du Nord-du-Québec
«Norferville»


Marie-France Bornais
Référence incontestée du thriller français avec près de neuf millions d’exemplaires vendus, Franck Thilliez s’est intéressé au Grand Nord québécois dans son nouveau roman, Norferville. Nom inventé pour une ville minière située aux confins de la province, Norferville est le théâtre d’une enquête en milieu hostile, où le froid règne en maître et où le crime et l’oppression font loi. Léonie Rock, policière métisse, est mise sur une affaire atroce et doit faire un retour en enfer.

Teddy Schaffran, détective et criminologue à Lyon, en France, est en état de choc lorsqu’il apprend que sa fille de 29 ans a été découverte sans vie dans une ville minière du Grand Nord québécois, Norferville.
Morgane a été mutilée et abandonnée dans la neige, non loin d’une réserve autochtone. Teddy Schaffran plaque tout pour se rendre sur place et faire la lumière sur ce qui a pu se passer.
Léonie Rock, enquêtrice métisse, est contrainte de retourner à Norferville pour s’occuper de cette affaire odieuse. C’est un retour en enfer pour elle: elle est née à Norferville, mais y a aussi été violée, adolescente, par trois inconnus. Durement éprouvés par la vie, Léonie et Teddy vont allier leur force et leur courage pour trouver des réponses.
Fasciné par le Grand Nord
Franck Thilliez, fasciné par le Grand Nord du Québec, a décidé d’y camper cette nouvelle intrigue où le froid intense et l’éloignement ont un rôle à jouer.
Le roman est né d’une succession de hasards et de recherches, explique-t-il en entrevue. «Je venais d’écrire une histoire très noire, très urbaine, qui se passait beaucoup dans les souterrains et j’ai eu une envie de nature, de grand air.»
Il s’est souvenu d’un voyage mémorable. «J’étais venu au Québec en vacances, en famille, il y a quatre ou cinq ans. On avait fait le tour de la Gaspésie et passé trois semaines sur cet endroit magnifique.»
«Ce qui m’avait beaucoup marqué, c’était la nature. Moi, j’adore la nature et ça m’avait marqué, cette nature immense, gigantesque, avec les forêts et les arbres à perte de vue et le Saint-Laurent qui devient très large.»
Une nature hostile
En vacances, il s’était dit aussi que cette nature pouvait être dangereuse et hostile. «J’ai commencé à faire des petites recherches sur le Québec et très vite, je me suis rendu compte de l’existence de ces villes minières qui exploitaient du minerai de fer très haut dans le Grand Nord québécois. Immédiatement, ça m’a parlé: je me suis dit, c’est un vrai décor de roman policier. Un lieu isolé. Une espèce de huis clos. Ça m’a beaucoup inspiré.»
En poursuivant ses recherches, il a aussi vu qu’il y avait des réserves autochtones. «De fil en aiguille, j’ai un peu creusé, et c’est ce qui allait donner le fond du livre: ce phénomène sociétal, avec les violences faites aux femmes autochtones.»
Des contacts à Schefferville
Il avait donc la forme et le décor. «Le fond, je l’ai trouvé en racontant l’histoire des violences, des disparitions, des meurtres qui ont été perpétrés sur les Autochtones.»
Il aurait aimé se rendre sur place, mais c’était déjà le mois de novembre et un voyage s’avérait compliqué. «J’avais vraiment beaucoup d’information. J’avais réussi à me mettre en contact avec des habitants de Schefferville par les réseaux sociaux. Je leur ai dit: j’ai quelques questions à vous poser!»
«C’était des questions de débutant: comment on vit là-bas l’hiver quand il fait froid, pourquoi vous vivez là-bas, qu’est-ce qui vous attire là-bas. Ça m’a permis vraiment de m’immerger à distance dans la ville.»
Norferville
Franck Thilliez
Éditions Fleuve noir
456 pages
- Franck Thilliez est l’auteur d’une vingtaine de romans.
- On lui doit La Faille, Luca, Il était deux fois, 1991 et Labyrinthe.
- Il est traduit dans le monde entier.
- Son livre Le Syndrome [E], déjà repris en bande dessinée, sera adapté en série événement diffusée sur TF1.
- Il sera en séance de dédicace au Salon du livre de Montréal et il a très hâte de rencontrer ses lecteurs québécois!
«Léonie n’aurait pas dû prendre ce dernier verre, mais l’ivresse l’avait enveloppée dans son cocon moelleux, d’une telle douceur qu’elle ne souhaitait plus s’en extraire. À ses côtés, sa copine Maya avait déjà franchi la frontière depuis longtemps. Ses lèvres luisaient d’un mélange de sirop d’érable, de vin rouge et de vodka, sa tête dodelinait à contretemps de la musique nord-américaine diffusée dans la salle. Bientôt, elle serait incapable de rentrer chez ses parents.»
- Franck Thilliez, Norferville, Éditions Fleuve noir
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