Le tome 2 de «Points de fuite»
Martin Michaud explore le monde de l’art et de la contrefaçon dans une intrigue palpitante


Marie-France Bornais
Considéré à juste titre comme le maître québécois du thriller, Martin Michaud offre cet automne le deuxième tome de Points de fuite, un roman palpitant qui se déroule dans le milieu de l’art et de la contrefaçon. Il est question de mafia, de sectes mystérieuses, de loyautés et de manigances... dans une intrigue au rythme rapide, intense, bien ficelée et bien livrée. Du travail de maître, dans les moindres détails.

En entrevue, Martin Michaud explique que Points de fuite est une trilogie. «J’ai joué sur les mots et dit que c’est un triptyque, parce qu’on est dans le domaine de la peinture et des faux tableaux.»
«Dans le premier tome, on découvre un conflit entre deux familles. Il y a la famille Lavoie, dont fait partie Alice, qui est notre protagoniste principale, et la famille Lazare. Dans la famille Lazare, le chef de ce clan, c’est Francis.»
«Dans le tome 1, il y a un conflit qui tourne autour de la mort d’un des frères Lazare et d’un tableau qui a été dérobé, et qui s’appelle le Esmé. Alice va être prise dans ce tourbillon et va essayer de comprendre le lien entre le vol de ce tableau, la mort du frère Lazare et l’enlèvement de sa petite sœur.»
«Le premier tome se termine sur un cliffhanger: Alice retrouve sa petite sœur et la ramène à la maison. Elle démasque d’une certaine façon ses parents qui menaient une double vie. Au moment où elle les confronte, arrive un commando de la secte. Alice prend la fuite sur le fleuve, aux commandes du yacht de son père, avec sa petite sœur à bord.»
Dans le tome 2, une traque commence. «Pour moi, la question de la secte, c’était une manière pour Alice de prolonger le conflit familial. L’image du grand-père, qui est l’espèce de leader de la secte, je voulais que ça représente l’image du patriarcat. L’image de cet individu qui a empêché les membres de sa famille de progresser.»

«Un milieu fascinant»
Pour écrire Points de fuite, l’écrivain a évidemment fait des recherches dans le milieu de l’art. «C’est un milieu fascinant et un milieu qu’on n’a pas tellement vu ou décrit dans la littérature. C’est une des raisons pour lesquelles je m’y suis intéressé.»
«Ce qui est fascinant, c’est de découvrir à quel point les idées qu’on a à propos de la contrefaçon sont préconçues. La contrefaçon, au départ, ce n’était pas une façon de faire de l’escroquerie et de gagner de l’argent sur le dos des artistes.»
«C’était une façon de rendre hommage à un grand maître et une façon, dans certains cas, d’apprendre une technique et de venir pallier à un manque d’œuvres. Mais à travers les époques, la contrefaçon est devenue tout à coup une activité clandestine et éventuellement une activité criminelle lucrative.»
Des découvertes
«Il y a des découvertes que tu fais, comme ça, en écrivant un livre comme Points de fuite. Moi, je n’étais pas au courant de ça du tout, au départ.»
Le processus est long... mais fascinant. «Au fil de mes recherches, tout à coup, je tombe sur de la documentation et il y a des choses qui émergent. Elles deviennent un matériau. Le défi, c’est de l’incorporer d’une façon qui n’a pas l’air plaquée, où j’ai pas l’air d’avoir fait une recherche. Le défi est d’essayer de dramatiser tout ça.»
Ses coffres à outils
Martin Michaud, qui a scénarisé la série Victor Lessard, explique qu’il a fini par métisser l’ensemble de ses outils d’écriture. «Je ne boude pas mon plaisir. Oui, j’ai appris des choses comme scénariste et ce qui peut me servir quand j’écris des romans, je l’importe et je m’en sers.»

Points de fuite: tome 2
Martin Michaud
Éditions Libre Expression
432 pages
▶ En librairie le 30 octobre.
- Martin Michaud est reconnu par la critique comme le maître du thriller québécois.
- Ses romans lui ont valu un vaste lectorat au Québec, au Canada anglais, aux États-Unis, en Allemagne ainsi qu’en Europe francophone.
- Il a reçu de nombreuses distinctions.
- Il a scénarisé la télésérie Victor Lessard, qui a remporté le premier prix au Banff World Media Festival et cumulé plus de six millions de visionnements sur Club illico.
«Ayant abandonné la barre du Naïma après avoir enclenché le
pilote automatique, je sens le navire tanguer dans les eaux tumultueuses du fleuve Saint-Laurent. Des éclairs déchirent le ciel et illuminent brièvement le nez du zodiac que j’ai préparé à la hâte.
Je suis plaquée contre le mur de la coursive dans ma combinaison de néoprène, guettant le moment propice pour gagner l’embarcation de secours que j’ai discrètement mise à l’eau.
Blottie contre moi dans son wetsuit et sa veste de flottaison, Rosalie tremble de peur.
— Qu’est-ce qui se passe, Alice?»
Martin Michaud, Points de fuite: tome 2, Éditions Libre Expression
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