Nouveau livre d'Olivier Norek: retour en force du capitaine Coste


Marie-France Bornais
Connaissant succès après succès avec ses polars addictifs au possible, l’ex-capitaine de la police judiciaire française devenu auteur de best-sellers Olivier Norek ramène le capitaine Coste au premier plan dans son nouveau livre, Dans les brumes de Capelans. Cette histoire enveloppée de mystère se déroule en bonne partie dans l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon, minuscule territoire français au sud de l’île de Terre-Neuve.
Dans Code 93, Territoires et Surtensions, le capitaine Coste et son équipe invitent les lecteurs dans le département le plus criminel de France, sur le terrain, dans le quotidien du group Crim’. Dans la finale de Surtensions, Coste décide de rendre sa carte et de laisser la police judiciaire derrière lui.
Six ans plus tard, on le retrouve à Saint-Pierre. Sur cette île battue par le vent, la neige et les brumes, Coste est installé dans une maison entourée de 16 caméras de surveillance et toutes les fenêtres sont en verre blindé.
Comment se fait-il que Coste soit placé sous secret défense ? Pourquoi reçoit-il la visite d’une femme considérée comme témoin majeur dans une affaire de disparitions multiples?
Lorsqu’un dangereux criminel débarque sur l’île, au moment où des brumes épaisses recouvrent le territoire, Coste devient lui aussi une proie... mais aussi un flic redoutable qui n’a pas peur des monstres, quels qu’ils soient.
Trois mois à Saint-Pierre
Olivier Norek, homme de terrain, a passé trois mois à Saint-Pierre pour se documenter et bâtir ce nouveau roman haletant, dépaysant, d’une précision chirurgicale.
«C’était formidable. J’ai adoré! J’y suis allé pendant trois mois. J’ai besoin de m’installer sur place, de comprendre les gens, les choses, surtout quand c’est des endroits ou des services de police que les gens ne connaissent pas», explique-t-il.
«Personne ne sait qu’on a un territoire français avec des baleines, des phoques, des aurores boréales et des brumes de Capelans, évidemment!», ajoute-t-il.
«Vers la fin juin, début juillet, arrivent les brumes de Capelans, et ce qui est formidable, c’est qu’elles durent trois semaines et elles ont l’exacte taille de l’île, comme si elles avaient été créées uniquement pour cette île, uniquement pour la cacher, comme s’il y avait quelque chose à cacher à l’intérieur. Et moi, je me suis dit que j’allais trouver ce qu’il y avait à cacher.»
«C’est assez fabuleux de t’imaginer que tu vas créer une intrigue qui, elle, va être mystérieuse et brumeuse, et que le lieu même où ça se passe c’est aussi un lieu mystérieux et brumeux. C’est vraiment une mise en abîme pour un auteur de polar.»
«Comme un reboot»
Olivier Norek avait mis Coste de côté et n’était pas sûr de le faire revenir. Mais il n’avait pas fermé la porte.
«Je m’étais promis de ne pas chercher une enquête pour lui, mais si, un jour, j’étais en face d’une affaire que lui seul pouvait traiter, peut-être que j’allais le faire revenir», explique-t-il.
Il avait mis ses conditions : il voulait que tout change.
«Il n’est plus en Seine – Saint-Denis, le département le plus criminel en France, mais se retrouve à Saint-Pierre où il y a eu quatre meurtres en 40 ans. Il n’est plus en police judiciaire, mais au service de protection des repentis et des témoins. Et il n’a plus la même mission, plus le même titre et ne travaille pas au même endroit. C’était comme reprendre le même personnage, comme si je faisais un reboot.»
Il s’est donc retrouvé face à face avec ce personnage qu’il a lui-même créé et qui lui a permis de changer de vie, c’est-à-dire de passer de flic à écrivain.
«C’était assez intimidant et j’ai beaucoup travaillé sa première phrase, qui est : Ne sous-estime jamais le désintérêt que je te porte».
- Olivier Norek a fait carrière dans la police judiciaire française pendant 20 ans
- Ses romans ont rapidement fait la conquête du public et des critiques.
- Il a obtenu de prestigieux prix littéraires avec Entre deux mondes et Impact.

«Tout était prétentieux chez Sean Grady. Le regard qu’il portait sur les autres, ou le ton qu’il adoptait pour leur parler, comme s’ils étaient ses valets. Il en allait de même pour son somptueux hors-bord qu’il aurait sans hésitation mis à la casse pour prendre le modèle supérieur si jamais sur l’île quelqu’un avait acheté le même. Pareil pour son scooter des mers survitaminé capable de traverser les vingt-cinq kilomètres qui séparaient Saint-Pierre du Canada même par gros temps, ainsi que pour sa moto Kawasaki Ninja dont le très agressif vert citron assurait qu’il pouvait tout se permettre, même le mauvais goût.»