Les conditions de travail des ambulancières qui allaitent changeront d’ici le 27 juillet


Flavie Gauthier
Urgences-santé changera les conditions de travail pour les ambulancières paramédicales qui allaitent, à compter du 27 juillet prochain.
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«On s’entend, ça a surpris tout le monde», déclare Rose Crevier-Dagenais, ambulancière dans la région de Montréal, en entrevue avec Benoît Dutrizac à QUB radio et télé.
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Au total, 37 ambulancières ont reçu mardi un courriel les informant de modifications apportées à certains risques identifiés par la santé publique. Notamment, le risque biologique — comme celui de contracter le VIH par contact avec un patient — a été retiré de la liste des dangers reconnus pour les femmes paramédicales qui allaitent. Le risque chimique, qui inclut notamment la fumée d’incendie ou le déversement de substances toxiques, a quant à lui été maintenu.
Pour le porte-parole d’Urgences-santé, Jean-Pierre Rouleau, les changements découlent des recommandations des experts, et rien n’a été fait «de façon cavalière».
Malgré les risques, l’employeur a décidé de réaffecter les femmes qui allaitent sur le terrain, ce qui ne s’était pas vu au cours des vingt dernières années. Pour Rose Crevier-Dagenais, ce ne sont pas les travailleuses elles-mêmes qui sont le plus en danger, mais plutôt leurs enfants.
«Ce sont 37 enfants qui risquent d’être exposés à ces substances. Des substances cancérigènes, pouvant entraîner des retards de développement ou causer des problèmes au foie, aux reins... C’est très préoccupant», affirme-t-elle.
M. Rouleau insiste sur l’importance du retour au travail des ambulancières, tout en visant «à assurer la santé et la sécurité de la mère et de l’enfant».
Selon Rose Crevier-Dagenais, le syndicat devrait contacter la CNESST afin qu’une enquête soit ouverte.
Les ambulancières prévoient également une manifestation le 6 juin prochain devant les bureaux de la corporation Urgences-santé.
«C’est certain que nous allons interpeller les partis politiques et la corporation», conclut-elle.
De son côté, M. Rouleau affirme que c’est du cas par cas. «On n’est pas des truands, on va écouter ce qui se passe», déclare-t-il.