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L'article provient de Le Journal de Québec
Culture

Fête nationale du Québec 2024: «il faut aimer chanter en français» - Claude Dubois

Claude Dubois
Claude Dubois Photo Joël Lemay/Agence QMI
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Cédric Bélanger et Raphaël Gendron-Martin

2024-06-22T04:00:00Z
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Claude Dubois croit que les Québécois doivent «se guérir» de leur dépendance à la musique anglo-saxonne.

«Écoutez des stations qui font jouer des chansons que vous aimez et que vous comprenez», implore-t-il. Si vous avez envie de ne pas comprendre, ça vous regarde. En ce qui me concerne, j’aime beaucoup savoir ce qui se passe», s’emporte l’icône de notre chanson d’ici.

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«Montréal perd son français et devient de plus en plus anglophone. Moi, ça me ramène à mon enfance où on se faisait dire speak white. [...] Il faut aimer chanter en français, c’est tout», ajoute-t-il.

Pourquoi est-ce essentiel de chanter en français en 2024? Réponses de nos artistes.

FouKi: «Pour moi, ce n’est pas vraiment l’importance du français, mais de la langue québécoise. Je n’ai pas envie de rapper avec des termes français à la française. Ça ne vaut rien. Je ne protège pas la langue française, je protège la langue qu’on a créée. Mon beau-père est Haïtien, ça fait partie du slang. Ma mère connaît des Algériens, des Marocains. Quand t’es ouvert d’esprit, t’apprends à découvrir plein de choses et ça fait partie de toi.»

Patsy Gallant: «C’est très important. Contrairement à ce que tout le monde pense de moi, j’ai chanté en français. Oui, j’ai chanté en anglais, mais j’ai 30 albums et il y en a 15 en français. J’ai toujours fait les deux. En tant qu’Acadienne, il faut comprendre que c’est bilingue là-bas. J’ai toujours adoré le français, mais j’avais une gêne de le parler parce que je ne me trouvais pas bonne. J’utilisais des anglicismes. J’adore la langue française, c’est la plus belle langue qui existe au monde. Depuis que je suis allée à Paris pendant 11 ans, mon orthographe, ma syntaxe et mon vocabulaire se sont améliorés et j’en suis très fière, parce que c’est une extraordinaire belle langue.»

Roxane Bruneau: «C’est sûr que ça vient me chercher dans le sens où ma belle-fille de 15 ans s’exprime beaucoup dans son slang qui est plus anglo ou même français de France. J’adore notre poésie jouale. Ma famille, ça parle joual. Quand je passe à la télévision, je me force pour rendre ça le plus radio-canadien possible, mais il n’y a rien que j’aime mieux que nos sacres. C’est pour ça que dans mes chansons, je ne me force pas à écrire radio-canadien. C’est sale, mais je réussis à passer quand même. Je pense que si on met juste un peu d’effort, on pourrait chanter plus en français.»

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Ariane Roy: «Je comprends ceux qui chantent en anglais, mais d’un point de vue personnel, chanter dans la langue que je maîtrise, c’est comme ça que j’exprime mes sentiments, que je vis ma tristesse, ma souffrance, mes joies, mon amour. Je ne vois pas pourquoi j’aurais envie de faire autrement pour que ce soit international. Le français, c’est la langue que j’habite. Elle est belle, riche, elle a des nuances et tellement de subtilités.»

Photo Chantal Poirier
Photo Chantal Poirier

Mitsou: «Parce que c’est beau. C’est comprendre avec ses tripes une musique qui exprime tous les sentiments qu’on a comme humain. Ça nous légitime comme peuple. J’écoutais des tounes de Jean-Pierre Ferland, hier, et je les redécouvrais encore. J’avais envie de pleurer parce que c’est trop beau. L’art, c’est important de le ressentir, mais c’est aussi important de le comprendre. Quoi de mieux qu’il soit dans une langue commune.»

Mara Tremblay: «C’est un devoir que nous avons, en tant qu’artistes, de continuer à nous exprimer dans notre langue qui est le français, le québécois. Les gens se reconnaissent dans les chansons, parce que c’est dans leur langue, parce qu’on parle avec des mots qu’ils utilisent. Je me fais tellement dire que j’aide les gens à passer à travers des épreuves difficiles, des joies, des peines d’amour. La chanson Les aurores, on me dit que c’est le symbole de leur mariage. C’est parce qu’il y a des mots là-dessus, des mots que j’ai écrits dans ma langue.»

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