Evelyne de la Chenelière nous dévoile tout sur son personnage énigmatique dans «STAT»
Nathalie Slight
Dans l’univers foisonnant de STAT, une nouvelle figure énigmatique fait son entrée: Claudia Maltais, incarnée par l’autrice et comédienne Evelyne de la Chenelière. À travers ce rôle complexe, elle explore les zones d’ombre d’un personnage aussi brillant que difficile à cerner.
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Evelyne, quel bonheur de te voir débarquer dans STAT! Peux-tu nous présenter ton personnage?
Claudia Maltais est une femme très énigmatique. Outre le fait qu’elle est une éminente neurologue, on connaît très peu d’informations à son sujet. Et c’est justement pour ça que ce personnage m’attire beaucoup: elle est tout le contraire de moi. Je suis chaleureuse et transparente sur le plan de mes émotions, tandis que Claudia est difficile à lire, beaucoup dans sa tête et dans la performance. Impressionnante dans tout ce qui a trait à son métier, elle est un petit peu moins douée socialement.
Est-elle méchante?
Méchante? C’est un bien grand mot! (rires) Je vous l’accorde, a priori, elle dégage quelque chose d’antipathique. Il faut dire qu’elle a été embauchée par Laurent Lamy (Emmanuel Bilodeau), donc évidemment, d'emblée, elle est associée à celui que tout le monde déteste. Et puis, il y a cette ancienne histoire avec Pascal St-Cyr (Normand D’Amour). Il a abusé de sa jeunesse et de sa naïveté alors qu’elle était sa stagiaire. On s’imagine aisément qu’elle a accepté un poste de neurologue à l’Hôpital Saint-Vincent pour se venger de Pascal. Mais on verra. Ça risque d’être plus compliqué et nuancé que ça!
Quand tu rejoins une série déjà bien établie, regardes-tu les épisodes pour te faire une tête sur les intrigues en cours ou préfères-tu découvrir ce nouvel univers un peu comme ton personnage?
Les deux! Je connaissais bien STAT, mais j’ai eu envie de regarder quelques épisodes avec mon œil de comédienne. Pour le reste, j’ai embrassé ma condition de nouvelle! Comme mon arrivée coïncide avec le passage de la quotidienne à un format hebdomadaire, je n’ai pas eu l’impression d’être une recrue qui arrive dans un groupe bien établi, puisque plusieurs éléments étaient nouveaux. Julie Perreault dirige le plateau d’une main de maître. Elle est très impressionnante, très inspirante.

Pour incarner Claudia Maltais, t’es-tu inspirée de quelqu’un en particulier?
Non, pas de façon consciente. Comme tout le monde, il m’est déjà arrivé d’assister à des soirées mondaines où mes conversations tombent à plat, où mes interventions accrochent, où je me sens socialement inadéquate. Il faut dire que je ne suis pas nécessairement douée dans les conversations de type «small talk» avec des inconnus. Ce sentiment que je porte en mémoire m’a inspirée pour camper Claudia.
Parallèlement à ton métier de comédienne, tu es aussi autrice. Tu as plusieurs pièces de théâtre à ton actif, dont Bashir Lazhar, qui a été adaptée au cinéma avec le merveilleux film Monsieur Lazhar! Continues-tu à écrire lorsque tu joues dans une série télé?
Bien sûr! L’écriture est vitale pour moi. Lorsque j’incarne un personnage, j’ai encore plus le goût d’écrire, puisque le jeu nourrit mon écriture et vice versa. J’ai commencé à écrire lorsque j’étais adolescente et j’y ai trouvé un refuge, une façon de mieux comprendre les gens qui m’entourent. La pensée qui accompagne le geste d’écrire est plus lente que celle de la langue de tous les jours. Elle demande plus de réflexion, ses détours sont sinueux, et ça donne accès à des sentiments qu’on ne toucherait pas autrement.
Comment te vient ton inspiration?
Ça me vient souvent en marchant. Je me déplace très souvent à pied. Par exemple, aujourd’hui, après l’entrevue, je vais rentrer à la maison en marchant. Ce une heure et vingt de marche me permet d’aérer mon esprit. Je dis souvent que j’écris dans ma tête en marchant, et c’est vrai. Il y a quelque chose qui circule en moi, quelque chose qui émerge lorsque mon corps est en mouvement.
(Après réflexion, Evelyne ajoute)
Lorsque je dois me rendre rapidement quelque part, ou lorsque la météo n’est pas de mon côté, je prends le transport en commun, mais mon mode de déplacement de prédilection est vraiment la marche, pour le bien-être que ça me procure.
Sur quel projet travailles-tu en ce moment?
J’ai adapté une magnifique nouvelle japonaise qui sera présentée au Théâtre Prospero dans le cadre de la prochaine saison théâtrale. L’an dernier, j’ai publié un recueil de nouvelles intitulé Les traits difficiles, une aventure littéraire dont je suis très fière. Ce mode d’écriture permet une très grande liberté, une très grande sincérité. Je me réjouis donc à l’idée que ce recueil va voyager, car il est présentement en processus de traduction.

Ce n’est pas la première fois que tes écrits voyagent, car tes pièces sont adaptées un peu partout à travers le monde!
Une des belles surprises que la vie m’a apportées, ce sont les amitiés que j’ai créées à travers ces adaptations. J’ai entre autres développé une belle complicité avec ma traductrice allemande. Je dis souvent qu’elle a accès à mon inconscient à travers mes écrits.
En terminant, que fais-tu pour décrocher?
Je ne ressens pas le besoin de décrocher. J’ai cet immense privilège que mon travail soit un mode de vie plus qu’une tâche. Je joue, je marche, j’écris, je passe du temps en famille. Sincèrement, il n’en faut pas plus à mon bonheur.