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Est-ce qu'il y a plus de moustiques cet été?

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Photo portrait de Anne-Sophie Poiré

Anne-Sophie Poiré

2025-08-22T18:03:23Z
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Avez-vous l’impression d’avoir été dévoré par les insectes piqueurs cet été? Certains indices laissent présager qu’ils auraient été plus abondants. La chaleur, l’humidité et les pluies abondantes qu’a connues le Québec à différents moments de la saison ont pu favoriser une population accrue de moustiques et de mouches noires.

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«Il est difficile de dire hors de tout doute s’il y a plus de moustiques d’une année à l’autre», affirme d’emblée la préposée aux renseignements entomologiques à l'Insectarium de Montréal, Marie-Ève André. 

«On ne fait pas de grands inventaires de façon systématique, beaucoup de facteurs peuvent jouer sur la population d’insectes et le Québec compte plus de 60 espèces de moustiques, certaines peuvent donc mieux se porter que d’autres», précise-t-elle. 

Pour évaluer leur abondance, on peut se fier à la quantité de piqûres ramenées d’un séjour en nature et, de façon plus concrète, aux conditions météorologiques nécessaires à la reproduction et la prolifération des insectes piqueurs. 

Parmi ces ingrédients: la pluie. 

Beaucoup d’eau

En juillet, plusieurs villes, dont Montréal et Québec, ont surpassé la moyenne de leurs précipitations mensuelles des 30 dernières années. 

Ce printemps, certaines régions comme l’Estrie et le Centre-du-Québec ont également reçu beaucoup plus de pluie que les normales saisonnières, selon le ministère de l’Environnement. À Coaticook, par exemple, 350 millimètres (mm) sont tombés entre mars et mai, soit 151 mm de plus que la normale. 

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«Les moustiques se développent dans l’eau stagnante: les marécages, les marais, mais aussi un pot de fleurs ou la piscine gonflable pour enfants dans la cour. L’accumulation d’eau stagnante leur sert de sites de ponte», illustre Marie-Ève André. 

La chaleur et l’humidité qu’a connues la province ont aussi pu augmenter le cycle de vie et l’activité de ces bestioles. 

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Mais il n’y a pas que les moustiques qui apprécient la pluie. 

Les précipitations abondantes favorisent également l’essor des mouches noires, qui se reproduisent dans l’eau courante. Des rivières et des ruisseaux renfloués par la pluie offrent un milieu idéal pour la ponte des œufs et le développement des larves de ses insectes. 

«Des chutes de neige importantes pendant l’hiver sont aussi propices à leur reproduction, comme la fonte printanière alimente les cours d’eau», précise Mme André. 

L’hiver 2025 a été marqué par des accumulations de neige particulièrement élevées en raison des nombreuses tempêtes qui ont balayé le Québec. Plusieurs régions ont même battu des records de neige en janvier, février et au début de mois de mars. 

Variations

Si le printemps et la première partie du mois de juillet ont pu favoriser la prolifération des insectes piqueurs, la chaleur et la sècheresse qui ont suivi ont plutôt freiné leur activité. 

«Les variations saisonnières modifient le comportement des insectes qui piquent. On a eu un été en deux temps: un début avec plus de moustiques et une deuxième portion avec moins de moustiques», souligne Marie-Ève André de l'Insectarium de Montréal. 

L’abondance de moustiques et de mouches peut aussi fluctuer d’une région à une autre, en fonction des conditions météorologiques et l’utilisation de pesticide aux fins de contrôle des insectes piqueurs. 

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De nombreuses municipalités québécoises font toujours appel à des entreprises spécialisées pour lutter contre ces bestioles. Elles utilisent le BTI, une bactérie qui cible les larves pour ainsi en réduire les populations. 

Une autorisation du ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) est nécessaire pour faire l’épandage du BTI. 

À ce jour, seules 38 municipalités sont titulaires d’un tel permis au Québec, selon les données obtenues par 24 heures. L’an dernier, elles étaient 34. 

«On se rend compte que d’autres groupes d’insectes peuvent aussi être éliminés par l’épandage du BTI», indique Marie-Ève André. 

Plusieurs villes ont ainsi cessé de l’utiliser dans les dernières années. 

En 2023, le MELCCFP demandait d’éviter ou de réduire au minimum les épandages en raison d’«un doute raisonnable» sur l’innocuité du produit.

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