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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Les partis se disputent les avancées pour la langue française

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet
Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet Photo AGENCE QMI, THIERRY LAFORCE
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Audrey Sanikopoulos

2021-08-21T13:01:55Z
2021-08-21T23:50:51Z
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Signe qu'il s'agit maintenant d'un enjeu électoral, les quatre principaux partis politiques à Ottawa se sont tous targués samedi d’être les seuls véritables défenseurs de la langue française.

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Une semaine après le déclenchement des élections, le chef conservateur Erin O’Toole a publié une lettre dans laquelle il reconnait le déclin du français au Québec, surtout à Montréal. Le Parti libéral, le Bloc québécois et le NPD se sont ensuite disputés à savoir qui avait le plus défendu la langue française et les enjeux du Québec à Ottawa.

Interrogé sur son bilan au terme du dernier mandat, le chef bloquiste Yves-François Blanchet a soutenu que les enjeux comme la loi sur la radiodiffusion, l’aide médicale à mourir et surtout le soutien au français avaient été portés et défendus par le Bloc.

«Je suis profondément convaincu que c’est le travail en parallèle de Québec et du Bloc qui a [permis d'obtenir] la résolution sur la nation française à la Chambre des communes, qui n’aurait jamais existé autrement», a-t-il expliqué samedi, en dressant le bilan de sa première semaine de campagne.

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«On a obtenu un nombre considérable de votes unanimes ou de votes importants sur l’application de la Charte de la langue française aux institutions fédérales», a-t-il souligné.

Cette déclaration a fait réagir Mélanie Joly, co-dirigeante de la campagne des libéraux et ministre des Langues officielles du Canada.

«Ce n’est pas à cause du Bloc québécois et ce n’est certainement pas à cause du NPD qu’on reconnaît le droit de travailler en français, d’être servi en français et le fait de ne pas être discriminé parce qu’on est francophone dans les entreprises fédérales», a-t-elle affirmé lors d’un point de presse tenu à Montréal.

«Pour la première fois du pays [...], le gouvernement libéral a reconnu que le français devait être davantage protégé parce que c’était une langue minoritaire au Canada», a-t-elle ajouté.

Mme Joly a souligné que le gouvernement Trudeau avait déposé à la fin du mois de juin un projet pour la révision de la Loi sur les langues officielles. La réforme des libéraux n’a toutefois pas été adoptée avant la fin de la session parlementaire et l’abrogation du Parlement, mais ils promettent de revenir à la charge s’ils sont réélus.

La réforme proposait notamment de renforcer les pouvoirs du commissaire aux langues officielles et de reconnaître le droit de travailler en français dans les entreprises de compétence fédérale.

Le chef conservateur Erin O’Toole, lui, a réitéré son appui aux démarches du gouvernement Legault pour renforcer la Loi 101 au Québec. Il souhaite que la loi s’applique aux sociétés à charte fédérale.

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«Au Québec, il est fondamental de pouvoir travailler, communiquer et être servi en français. Le français, c’est plus qu’un simple outil de communication. C’est la langue commune», a-t-il mentionné, dans sa lettre ouverte au sujet de la protection de la langue française.

Pour sa part, le leader néodémocrate a fait savoir que son parti s’intéresse aux enjeux qui touchent les Québécois. «Mon engagement pour le Québec, c’est clair. [On n’a] pas de problème pour montrer au Québec comment on est le parti qui défend la langue française», a insisté M. Singh, en déplacement à Toronto samedi.

Le premier ministre québécois, François Legault, fera d’ailleurs bientôt connaître ses demandes aux chefs des partis politiques fédéraux. En 2019, en plus d’exiger le respect la Loi sur la laïcité de l’État, il réclamait les pleins pouvoirs en matière d’immigration, la déclaration de revenus unique faite au Québec et l’application de la loi 101 aux entreprises fédérales.

Le Bloc lance une pique au NDP sur le Québec

M. Blanchet a également profité de sa tribune pour envoyer une pique à son adversaire néodémocrate.

«J’espère que Jagmeet Singh ne va pas me dire [...] que la nation québécoise, dont la seule langue officielle et commune est le français, ça vient du NPD. Ce que le Québec a reçu du NPD, c’est des allusions plus ou moins subtiles au fait qu’on serait xénophobes et racistes, ne l’oublions pas», a lancé M. Blanchet lors de son point de presse en matinée à Belœil.

Invité à préciser sa pensée, Yves-François Blanchet a déploré les «accusations répétées» du NPD envers le Québec.

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«Il n’y a pas de société d’accueil plus généreuse que le Québec en Amérique, il n’y en a pas. On est bienveillants, on est généreux, mais on dit au monde: écoutez, la langue commune, ici, c’est le français. On veut vous rendre service, vous ne pourrez pas vous épanouir pleinement en français», a-t-il tonné.

«On leur rend service, c’est notre devoir, c’est notre responsabilité, puis quelqu’un vient dire que c’est xénophobe. Nous, on croit que la laïcité de l’État est une valeur moderne, une valeur progressiste, et on ne me fera jamais dire que la religion est une valeur progressiste», a poursuivi le leader du Bloc.

Jagmeet Singh a quant à lui fait savoir que son parti a appuyé les Québécois pour de nombreux enjeux pendant la pandémie, dont l’augmentation de la Prestation canadienne d’urgence (PCU) et de la subvention salariale, mais aussi la proposition d’un programme pour les congés de maladie payés et l’aide aux étudiants.

«Dans cette crise, les conservateurs n’étaient pas là, le Bloc n’était pas là pour les Québécois et les Québécoises, c’était nous qui [avions] aidé les gens», a-t-il précisé.

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