Ententes de principe sectorielles: «Pour monsieur Legault, c’est un soupir de soulagement»

Les hypothèses d’ententes de principe sectorielles bouclées au cours des derniers jours seraient accueillies d’un très bon œil par le premier ministre François Legault, selon l’analyste politique Marc-André Leclerc.

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En entrevue à LCN, M. Leclerc avance que le premier ministre avait besoin de montrer que ses équipes sont en mesure de faire avancer les négociations qui étaient à un point mort pendant plusieurs mois avant l’intensification des discussions ces derniers jours.

«Il y a eu de la progression, il y a eu des avancés et ça, c’était important pour monsieur Legault et son équipe de démontrer qu’ils sont capables de s’entendre avec des syndicats, dit-il. Pour monsieur Legault, c’est un soupir de soulagement, malgré que ça reste quand même [que] les gens autour des dindes et des tourtières parlent des grèves parce que ça touche tout le monde.»

L’analyste politique est d’avis que la CAQ n’a pas saisi l’ampleur de l’appui que pourrait avoir le public envers les enseignants, notamment.

«C’est sûr que depuis l’automne on l’a vu très tôt en août et septembre qu’il y avait une guerre de l’opinion publique, explique-t-il. Mais clairement, je pense que le gouvernement a sous-estimé l’opinion [favorable aux grévistes] que les gens pouvaient avoir, même les parents touchés par la grève générale illimitée de la FAE depuis le 23 novembre.»

«Monsieur Legault présentement, il est très discret, continue-t-il. On ne l’a pas vu faire d’entrevues de fin d’année comme Justin Trudeau par exemple ou Pierre Poilièvre. On a vu que ses dernières déclarations avaient moins bien passé. Mais pour les jeunes, il faut sauver le retour en janvier, et on peut dire que c’est très encourageant ce qui s’est passé au cours des derniers jours.»

Une année difficile pour Legault

2023 n’a pas été une année facile pour le premier ministre, qui voudra rapidement mettre les négociations du secteur public derrière lui pour s’affairer à remonter dans les sondages, selon Marc-André Leclerc.

«Il fait face à une tempête politique sur tous les fronts, dit-il. On l’a vu à travers la planète. Toutes les sociétés qui sont touchées par l’inflation en ce moment, ça va mal pour les politiciens, mais monsieur Legault ça a été le troisième lien, le tramway, la subvention aux Kings, le 30% de plus aux députés. Quand on additionne tout ça, il faut face à un vent de face.»

«Il prendra [le temps de Fêtes] pour se reposer et voudra revenir en janvier pour être capable de dicter l’agenda, ajoute-t-il. Ce qui a été difficile dans les derniers mois c’est qu’il s’est fait pousser à gauche et à droite, de mauvaises décisions sont prises et on ne le sent pas en contrôle et ses adversaires en profitent. Il doit montrer que lui aussi a un projet de société. Ça, il n’a pas été capable de le faire au cours des dernières semaines.»

Le premier ministre devra s’assurer au passage que son caucus est toujours derrière lui au cours des prochains mois.

«On a vu du mécontentement en avril quand [son caucus] ne s’est pas senti consulté pour le troisième lien, et en politique, il y a un effet qui est naturel qui fait en sorte que quand ça commence à mal aller, le cercle de confiance autour du chef de parti se rétrécie de jour en jour, soutient-il. Ça, ça va être un travail pour monsieur Legault de s’assurer qu’avec un gros caucus de 89 députés, il faut garder tout le monde heureux.» 

«On l’a vu comment cet automne ça a été difficile à tous les fronts pour monsieur Legault, renchérit-il. Il veut tourner la page sur les négociations. À un moment donné en politique, tu veux être capable d’effacer l’ardoise et de recommencer un peu à zéro.»

Voyez l’analyse complète de Marc-André Leclerc dans la vidéo ci-dessus