Enquête publique: 21 jours d’audience pour aller au fond de l’affaire Carpentier

Dominique Lelièvre | Journal de Québec
Est-ce que toutes les chances de survie ont été offertes aux sœurs Carpentier, tuées par leur père à l’été 2020 à Saint-Apollinaire? Une enquête publique replongera à partir de lundi dans ces douloureux souvenirs pour établir, une fois pour toutes, les circonstances de leur mort violente, alors que la réponse policière a soulevé plusieurs questions.
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Deux ans et demi après la mort des fillettes de Lévis qui avait ému le Québec en entier, le coroner en chef adjoint Luc Malouin entendra une soixantaine de témoins, dont des membres des familles endeuillées, plusieurs intervenants des milieux policiers, des experts et des témoins civils.
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En tout, 13 journées d’audience et huit jours de «débordement» sont prévus, du 13 février au 1er mars et du 13 au 24 mars, au palais de justice de Québec.
La mère des défuntes, Amélie Lemieux, sera une des toutes premières personnes à s’exprimer. Elle avait lancé un cri du cœur l’année dernière pour demander cette enquête, convaincue que toute la lumière n’a pas été faite.

«Qu’on cesse de me mentir et qu’on m’apporte la vérité comme j’estime en avoir le droit et comme mes filles le méritent», réclamait-elle.
L’ex-conjoint de la mère des fillettes, leur grand-mère, la conjointe de Martin Carpentier et un ami de ce dernier font également partie de la liste des témoins.
Minutes perdues
Romy Carpentier, 6 ans, et sa grande sœur Norah, 11 ans, ont été tuées par leur père, Martin Carpentier, au moyen d’une branche, alors qu’elles étaient portées disparues, dans l’après-midi du 9 juillet dans un boisé à Saint-Apollinaire, selon les conclusions du rapport de la coroner Sophie Régnière présentées en novembre 2021.
Toute l’affaire avait commencé par une mystérieuse embardée sur l’autoroute 20, le soir du 8 juillet 2020. Or, les fillettes n’auraient péri qu’environ 18 heures plus tard. On localisera finalement leurs dépouilles le 11 juillet, à 2,5 km du lieu de l’accident. Leur père s’est quant à lui enlevé la vie.
Le rapport mettait en lumière plusieurs minutes perdues lors de la réponse initiale des forces policières, qui auraient pu faire appel à plus de partenaires et ont tardé à communiquer des informations cruciales au public, durant la phase des recherches.
Le 10 mars, un reportage de l’émission Enquête de Radio-Canada révélait qu’une piste prometteuse aurait été écartée pendant une journée par la Sûreté du Québec et qu’une offre d’aide de la police de Québec aurait été refusée. La restructuration des unités de recherches terrestres était aussi montrée du doigt.
Le Bureau du coroner avait rouvert le dossier en raison de ces révélations et de la réception de nouvelles informations. Puis, le gouvernement du Québec avait ordonné la tenue de l’enquête publique.
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