«Alerte Amber: le documentaire»: la mère de Norah et Romy témoigne
Guillaume Picard | Agence QMI
Le meurtre des petites Norah et Romy Carpentier, qui ont été tuées par leur père à l’été 2020, à Saint-Apollinaire, a choqué tout le Québec et marqué à jamais leur mère, Amélie Lemieux, qui a accepté de témoigner dans «Alerte Amber: le documentaire».
Sophie Prégent fait le pont entre la fiction – elle joue la capitaine Duquette qui dirige une escouade pour personnes disparues dans la série «Alerte» – et la réalité dans le documentaire réalisé par Isabelle Tincler.
Plusieurs intervenants et experts témoignent pour que l’on comprenne comment une Alerte Amber est déclenchée depuis l’apparition de ce service au Québec, en mai 2003. On explique que tout le monde a un rôle à jouer et que chaque minute compte.
Pour qu’une Alerte Amber soit lancée, il faut que l’enlèvement concerne une personne mineure, que la santé et la sécurité de cette dernière soient en jeu, et on doit avoir une description du suspect et/ou de son véhicule.
Sophie Prégent a indiqué à l’Agence QMI qu’elle a été bouleversée par sa rencontre avec Amélie Lemieux. «Elle a été extrêmement généreuse. Je suis remplie d’admiration et de respect pour elle.»
Les deux filles de Mme Lemieux ont été assassinées par leur père, Martin Carpentier. Au départ, on a cru à un délit de fuite de sa part, le soir du 8 juillet 2020, sur l’autoroute 20, à Saint-Apollinaire.
Des questions subsistent sur les raisons qui ont fait en sorte que l’Alerte Amber a été déclenchée seulement le lendemain après-midi, à 15 h 23, 19 heures après l’accident.
«En tout et partout, on a perdu entre 6 h du matin et 3 h de l’après-midi pour déclencher l’Alerte Amber», indique la coroner Sophie Régnière dans le documentaire.
Québec vient par ailleurs d’ordonner la tenue d’une enquête publique sur les causes et les circonstances des décès tragiques des fillettes Carpentier. De plus, le Bureau du coroner a demandé un complément d’enquête qui sera annexé au rapport de la coroner Régnière datant du 3 novembre dernier, à la lumière de nouvelles informations apportées par l’émission «Enquête».
La coroner rappelle que Martin Carpentier avait échangé des messages textes inquiétants avec un proche, mais que cette information n’a été connue que le 9 juillet, à 6 h, moment à partir duquel la SQ savait hors de tout doute que les enfants étaient en danger.
«C’est là qu’il y aurait dû y avoir un branle-bas de combat, qu’il aurait dû y avoir une alerte médiatique [...], que ce soit une Alerte Amber ou juste un avis de disparition. Mais ça n’a pas été fait», dit la coroner Régnière à la caméra.
Les recherches se sont étirées de façon interminable. Le 11 juillet, à 11 h 24, on retrouvait Norah, 11 ans, suivie, à 12 h 19, de Romy, 6 ans, toutes deux décédées. Le corps du père de 44 ans, qui s’est suicidé, n’a été repéré que le 20 juillet, en soirée, mettant fin à la plus longue chasse à l’homme de l’histoire du Québec.
L’enlèvement de bébé Victoria
Le documentaire se penche aussi sur l’enlèvement de bébé Victoria, en 2014, au Pavillon Sainte-Marie du Centre hospitalier régional de Trois-Rivières.
Dans ce cas-ci, il a fallu huit minutes après un appel au 911 pour qu’on déclenche l’Alerte Amber. Des messages à propos de l’enlèvement se sont propagés sur les réseaux sociaux. Ce sont quatre jeunes qui ont retrouvé la ravisseuse, une voisine, et l’Alerte Amber a été levé à 22 h 10 ce soir-là avec une fin heureuse. Même la petite Victoria, qui aura 8 ans le 26 mai prochain, témoigne dans le documentaire.
Produit par Pixcom, en collaboration avec Québecor Contenu, «Alerte Amber: le documentaire» est diffusé le jeudi 14 avril, à 21 h, à TVA.