Du jamais-vu pour un Québécois dans le baseball majeur


Benoît Rioux
BOSTON — Mine de rien, il y a un Québécois qui joue à l’arrêt-court, en plus de frapper régulièrement dans le cœur de la formation offensive pour son équipe dans le baseball majeur. Même Rodger Brulotte n’a jamais vu ça.
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Les parents d’Otto Ariel Lopez, des Marlins de Miami, avaient d’ailleurs fait le voyage entre Montréal et Boston dans les derniers jours pour admirer la fulgurante progression de leur fils de 26 ans.
«Ce n’est qu’à quelques heures de Montréal, donc ils sont venus me voir, mais je soupçonne qu’ils voulaient surtout passer du temps avec leur petite-fille», a blagué Lopez, maintenant papa de la petite Amelia Luz, âgée d’un an et deux mois.
«Je suis très fier de lui, a assuré son père, dont le prénom est aussi Otto, lors d’une rencontre après le match de samedi. Il a travaillé fort et réalisé de nombreux sacrifices pour atteindre son rêve.»
Un homme de famille
Malgré une défaite face aux Red Sox ce jour-là, le joueur des Marlins avait un large sourire au moment d’être entouré par sa fiancée, Marle, sa fille, sa maman, Arelis, et son père pour une photo de famille sur le terrain du Fenway Park.
«Quand j’ai ma famille proche de moi, je me sens heureux, a témoigné Lopez. Ma fiancée et ma petite fille voyagent souvent avec moi, et c’est super de les retrouver après les matchs!»

Aujourd’hui établi avec sa petite famille à Orlando, en Floride, Lopez a grandi dans le quartier de Tétreaultville, dans l’est de Montréal. Il est toutefois retourné en République dominicaine, son pays natal, vers la fin de son adolescence afin d’être admissible pour signer un contrat comme joueur international, plutôt que de devoir passer par le repêchage. C’est aussi en République dominicaine que Lopez a peaufiné son jeu sur le sable.
«La clé, c’est le travail qu’on y met, notamment avant chacun des matchs», insiste l'athlète.
Rare Québécois à l’arrêt-court
Dans la petite histoire des Québécois, il y a bien Édouard Julien, qui a disputé une manche à l’arrêt-court, en début de saison, dans l’uniforme des Twins du Minnesota. Sinon, en creusant très loin, il faut remonter à 1963 pour répertorier Pete Ward, natif de Montréal et fils de l’ancien hockeyeur Jimmy Ward, qui avait eu droit à un tel essai, surtout pour dépanner, avec les White Sox de Chicago.
«Durant toute ma carrière, j’ai joué à l’avant-champ, surtout à l’arrêt-court, a précisé Lopez. L’an dernier, à ma première saison à Miami, ma position principale était le deuxième but, mais je continuais de prendre des roulants à l’arrêt-court pour garder l’habitude.»
À propos de son apport offensif, Lopez compte notamment 11 circuits et 56 points produits, cette saison. Sur ses 448 présences au marbre, il en a obtenu plus de 200 à titre de troisième frappeur des Marlins, une centaine au cinquième échelon, puis 59 autres comme quatrième frappeur dans la formation.
«Le plus beau cadeau»
Au-delà de tout ça, Lopez préfère encore parler de la petite Amelia Luz, dont le second prénom signifie «lumière», en espagnol.
«Te voir grandir est le plus beau cadeau que la vie m’ait donné», écrivait d’ailleurs Lopez sur son compte Instagram, pour souligner le premier anniversaire de naissance de l’enfant, plus tôt cet été.
À propos du mariage, il est prévu en décembre, à Saint-Domingue.