Du football au basketball au soccer féminin

Mylène Richard
Première femme présidente d’une équipe sportive professionnelle à Montréal, Annie Larouche n’a pas fini de briser des plafonds de verre, puisqu’elle occupera ce poste avec la formation québécoise de la Super Ligue du Nord, nouveau circuit pro de soccer féminin canadien.
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«J’ai commencé il y a 30 ans [avec les Alouettes] et c’était impensable d’avoir une équipe sportive féminine professionnelle à Montréal. Il y a quatre ans, quand on a lancé l’équipe de basketball [Alliance], je ne voyais pas le jour où ça pouvait arriver», a admis Larouche, mercredi, en entrevue au Journal.
L’actuelle présidente de l’Alliance, dans la Ligue élite canadienne de basketball (elle quittera l'équipe au terme de la saison en août), ne pouvait pas refuser d’avoir «enfin le privilège de pouvoir mettre les femmes et le sport féminin de l’avant».
Il y a un an, Larouche a été approchée par les cofondateurs du club montréalais de soccer féminin, les entrepreneurs Isabèle Chevalier et Jean-François Crevier, ainsi que par Patrick Boivin, un ancien président des Alouettes, afin de profiter de ses conseils. Quelques mois plus tard, elle a reçu une proposition officielle qu’elle a acceptée, bien qu’elle file le parfait bonheur avec l’Alliance.
Aux côtés d’une «légende»
Larouche sera épaulée par la «légende» française Marinette Pichon, nouvelle directrice sportive de la formation de Montréal.
«Au-delà de son expérience et de ses compétences, Marinette et moi avons la même vision de bâtir cette équipe sur des valeurs communes», a louangé Larouche.
Pichon n’est peut-être pas la plus connue au Québec, où elle a élu domicile avec sa famille en 2019, mais c’est une vedette chez nos cousins. Détentrice du record de 81 buts en 112 sélections nationales jusqu’en 2020 (hommes et femmes confondus), l’ex-attaquante a touché la cible 300 fois en carrière. Elle a été la première Française à signer un contrat professionnel aux États-Unis, avec le Charge de Philadelphie. Son histoire a même inspiré un film.
«On veut toucher les femmes, les hommes aussi, on veut que ça soit intergénérationnel, faire rêver et rêver avec eux», a souligné l’ancienne DG de l’Association de soccer mineur de LaSalle.

Inspirées par le hockey féminin
Ce discours rappelle le succès instantané qu’a connu la Ligue professionnelle de hockey féminin.
«C’est venu confirmer qu’il y a de la place pour le sport féminin. Ça fait partie de notre ADN d’être impliqué dans la communauté, de faire rêver la relève, d’inspirer, et de démontrer à toutes les générations que le sport féminin est aussi bon, sinon plus, que le sport masculin. Il est enfin temps de le faire rayonner», a clamé Larouche, précisant que le projet de la Super Ligue du Nord était dans les cartons bien avant que Marie-Philip Poulin et compagnie attirent 21 105 spectateurs au Centre Bell, en avril.
Elle a ajouté que le March Madness féminin avait été plus regardé que le Championnat universitaire américain de basketball grâce à Caitlin Clark.
«On n’aurait jamais pensé ou rêvé à ça. La porte est ouverte et on rentre, on arrive avec confiance!»
On devrait savoir à la fin de l’été où jouera l’équipe en avril prochain et quel sera son nom.