Soccer féminin: rapatrier les Québécoises au bercail
Mylène Richard
Les joueuses de soccer d’ici doivent s’expatrier pour vivre de leur sport. Les Gabrielle Carle, Vanessa Gilles, Lysianne Proulx et Évelyne Viens, membres de l’équipe canadienne, jouent aux États-Unis et en Europe. Mais elles pourraient un jour devenir les Marie-Philip Poulin du soccer québécois.
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«À 18 ans, tu dois quitter ta maison et aller vivre dans un autre pays si tu veux vivre de ton sport. C’est ça la vérité, il n’y a absolument rien pour toi ici», a soutenu lundi l’entrepreneure Isabèle Chevalier, cofondatrice de la nouvelle équipe professionnelle de Montréal, dans la Super ligue du nord.
«Le Canada a le troisième plus gros bassin de talents au monde. L’objectif est de rapatrier les joueuses, de créer une ligue de classe mondiale qui va compétitionner avec les grands circuits à travers le monde», a ajouté son partenaire dans cette aventure, Jean-François Crevier.

Jamais sans la Belle Province
Quand Diana Matheson a commencé ses recherches au début du Project 8 – le nom de l’organisation derrière la nouvelle ligue canadienne –, elle a découvert qu’il y avait plus de filles inscrites au soccer au Québec qu’au Mexique.
«Nous voulons être présents d’un océan à l’autre et représenter toutes les parties du Canada. Il y a tellement de talent ici que c’était impensable de mettre sur pied une ligue professionnelle et ignorer le Québec», a expliqué l’Ontarienne de 40 ans, qui souhaite que les athlètes puissent vivre de leur sport au quotidien.
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«Il y a tellement de filles qui ne se sont pas rendues plus loin parce qu’il fallait s’expatrier, a souligné Mme Chevalier. Elles ont décidé d’abandonner. On a plein de talents non exploités qui sont passés à côté de leur rêve.»
Selon Mme Matheson, 150 Canadiennes jouent chez les pros ailleurs sur la planète. Elle aimerait bien en convaincre quelques-unes de revenir au pays, tout comme des arbitres, des directrices générales ou des entraîneuses, telles que Karina LeBlanc, DG des Thorns de Portland dans la NWSL, ou la Québécoise Rhian Wilkinson, coach de la sélection nationale du Pays de Galles.

Le CF Montréal
Mme Chevalier et M. Crevier ont assuré avoir l’appui du CF Montréal.
«Il va certainement y avoir une garde partagée au stade Saputo, a laissé tomber la femme d’affaires. Mais quand on regarde ce que les filles font au hockey [LPHF], je pense que c’est un modèle qui peut être intéressant avec plusieurs endroits où jouer.»
Le nom, le logo, les entraîneurs, le stade et le centre d’entraînement seront annoncés dans les prochains mois.
▶ Gabrielle Carle, Vanessa Gilles, Lysianne Proulx, Évelyne Viens et leurs coéquipières de l’équipe canadienne disputeront un match amical face aux Mexicaines, samedi, au stade Saputo de Montréal.
Les Québécoises de l’équipe nationale

Gabrielle Carle
Défenseure
25 ans
Lévis
Avec le Spirit de Washington, dans la NWSL, jusqu’en 2025 (option en 2026)

Vanessa Gilles
Défenseure
28 ans
Châteauguay
Olympique Lyonnais, en France, jusqu’en 2025 (prêt du Angel City FC, dans la NWSL)

Lysianne Proulx
Gardienne
25 ans
Longueuil
Avec Bay FC, dans la NWSL, jusqu’en 2025 (option en 2026)

Évelyne Viens
Attaquante
27 ans
L’Ancienne-Lorette
AS Roma, en Italie, jusqu’en 2026