Montréal aura son équipe professionnelle de soccer féminin dans la Super ligue du nord
Mylène Richard
Le sport féminin a le vent dans les voiles. Après une formation de hockey, Montréal aura son équipe professionnelle de soccer, dès le printemps prochain.
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La double médaillée olympique Diana Matheson, l’instigatrice de la nouvelle ligue canadienne professionnelle de soccer féminin, baptisée la Super ligue du nord, chérit ce projet depuis quelques années déjà, mais elle compte bien, à l’instar de ses partenaires, surfer sur la vague de la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF).
«C’est le temps que les femmes et le sport féminin aient leur place au même titre que les hommes. C’est une question d’équité, d’inclusion. On est rendu-là!» s’est exclamée la femme d’affaires Isabèle Chevalier, fondatrice du club montréalais en compagnie de Jean-François Crevier.
«On lance le message clair qu’on part un mouvement collectif, un mouvement social. Avec la LPHF qui a entamé quelque chose, on a l’opportunité de créer la catégorie du sport féminin à Montréal qui était inexistante il y a huit mois», a renchéri le président du Groupe Crevier lors d’un entretien avec Le Journal, lundi, à l’Hôtel Le Germain, au centre-ville.
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C’est lui qui s’est intéressé au projet en premier. Après avoir lu un article, il a communiqué avec Mme Matheson, puis avec Mme Chevalier, enthousiaste dès le départ.
«J’ai dit: “malade, c’est vraiment une bonne idée!”» a raconté celle qui s’est fait connaître avec l’entreprise Bio-K+ et l’émission Dans l’œil du dragon. Ce qui est venu me chercher, c’est vraiment ce côté sport, féminin, égalité, communautaire.»
Mme Chevalier ne veut pas passer à côté de cette opportunité, rappelant que le soccer est pratiqué par un million de Canadiens, dont 40% sont des femmes, contre 500 000 pour le hockey.
Un risque calculé
La question qui tue est de savoir si ce circuit formé de six équipes, dont cinq sont connues (Vancouver, Calgary, Toronto, Halifax, Montréal et Ottawa) sera financièrement viable.
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«Quand on démarre quelque chose, il y a toujours un risque. C’est un risque calculé parce qu’on a un modèle d’affaire solide», a insisté M. Crevier, toujours à la recherche de nouveaux investisseurs.
«Les gens voient le virage qu’on est en train de prendre. L’engouement et les commanditaires sont au rendez-vous. On y va et ça va marcher», a prédit Mme Chevalier.

Oublier les préjugés
Pour Mme Matheson, le sport professionnel est une «business à long terme». Le nouveau circuit et ses clubs «vont grandir et prendre de la valeur au cours des prochaines décennies».
«On essaie de ne pas se mettre de limites basées sur nos perceptions ou nos préjugés. Dans le passé, on assumait que personne ne regarderait le sport féminin, alors on n’investissait pas, on ne mettait pas d’argent dans le marketing, dans la télévision et après on se plaignait que personne ne s’y intéressait», a mentionné l’auteure du but gagnant lors de la finale de bronze aux Jeux de Londres, en 2012.
L’été dernier, la Coupe du monde féminine de soccer a attiré près de 2 millions de spectateurs en Australie et en Nouvelle-Zélande. L’événement a généré plus de 570 millions $.
La Super ligue du nord en bref
6 formations (Vancouver, Calgary, Toronto, Halifax, Montréal et Ottawa)
Entre 20 et 25 joueuses par club, dont 7 étrangères
Saison entre avril et novembre
25 matchs par équipe
4 clubs participeront aux séries (demi-finales et finale)
Plafond salarial à 1,5 million $
Salaire minimum de 50 000 $