Deux tempêtes en une semaine: du jamais vu en 25 ans pour une entreprise de déneigement
Une PME de la Rive-Sud applique la même recette, peu importe la quantité de neige

Mathieu Boulay
Un entrepreneur en déneigement de la Rive-Sud de Montréal «n’a jamais vu une telle situation en 25 ans» en parlant des deux tempêtes qui se sont abattues sur le Québec en moins d’une semaine.
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Pour composer avec un tel phénomène, le propriétaire de la compagnie Beau Terrain orchestre une logistique qui est la même depuis des années.
«On regarde les prévisions météo et on tente de prévoir le coup en informant nos employés qu’on va avoir besoin de leurs services la veille ou l’avant-veille», explique Pascal Brossard.
«Quand on est sur la route, qu’il tombe cinq ou 20 centimètres, ce n’est pas bien grave.»
M. Brossard, qui compte près de 3000 clients, divise ses conducteurs en groupes pour les villes qu’il dessert. Il donne rendez-vous à ses conducteurs dans ses installations de La Prairie.
Par la suite, il tente de savoir à quel moment les villes vont nettoyer leurs rues.
Selon la quantité de neige, ses employés peuvent faire plusieurs rondes pour enlever la neige des entrées résidentielles et commerciales.
«Nos employés pour nos clients commerciaux sortent plus souvent, mais moins longtemps, mentionne celui qui compte sur une trentaine de conducteurs.
«Pour le résidentiel, on y va avec la logique. S’il tombe trois ou quatre centimètres de neige mouillée et qu’on prévoit du froid, on va passer la gratte.»
Des employés cruciaux
M. Brossard n’est pas le seul chef d’orchestre au sein de son entreprise qui dessert les villes de Candiac, La Prairie et Saint-Philippe.
Pendant qu’il s’occupe du volet résidentiel, il a des employés responsables qui s’occupent de ses clients commerciaux afin qu’ils soient bien servis. Il a également un employé qui s’occupe de toute la mécanique de sa flotte.
«Il en vaut dix, affirme le patron de Beau Terrain. Quand il ne neige pas, il fait le tour des machineries pour vérifier s’il y a des bris ou du graissage à faire.
«Il regarde aussi les soudures sur les souffleurs pour éviter qu’il y ait des bris durant les tempêtes.»
Pour ce qui est des conducteurs, il peut miser sur une escouade de longue date. Comment peuvent-ils se taper des séquences de travail qui peuvent s’étirer sur plus de 12 heures?
«Quand tu rentres dans une machine, tu n’as pas besoin de Red Bull pour demeurer éveiller, explique Pascal Brossard. L’adrénaline se crée automatiquement. C’est comme une drogue.»
Des tempêtes qui s’éternisent
Au cours des derniers jours, les compagnies de déneigement ont envoyé de nombreux courriels à leurs clients afin de leur demander de garder leurs voitures dans leur entrée.
Cela permet aux compagnies de procéder à un nettoyage plus efficace des rues. Cependant, ces messages ont été ignorés par plusieurs personnes.
«Les tempêtes s’éternisent parce que les gens laissent leurs voitures dans la rue, explique le patron de Beau Terrain. Ça force les villes à refaire un nettoyage complet. Et nous autres, ça ne finit pas parce qu’on doit repasser le lendemain.
«Il faut continuer d’éduquer les gens.»
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