Les Montréalais en ont encore pour au moins sept jours de bordel
Mardi en soirée, la Ville avait chargé seulement 10% de la neige accumulée


Anouk Lebel
Rues paralysées, trottoirs ensevelis, autobus en retard : les Montréalais en ont encore pour au moins sept jours à vivre dans le bordel créé par la quantité impressionnante de neige tombée dans la métropole ces derniers jours.
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« C’est irréaliste de penser que ça va prendre moins de sept jours, mais on n’a pas encore atteint notre rythme de croisière », a prévenu en début de soirée mardi le porte-parole administratif de la Ville de Montréal, Philippe Sabourin.
Il n’était toutefois pas en mesure de préciser quand les équipes termineraient l’opération de chargement.Les équipes de la Ville avaient chargé environ 10 % de la neige accumulée sur les 11 000 km du réseau municipal.
« On ne peut pas extrapoler [...] Il y avait des rues résidentielles à ce point enneigées qu’il fallait les faire en priorité pour laisser passer les services d’urgence », a expliqué Philippe Sabourin.
Une semaine sans sortir
Il appelle les Montréalais à faire du télétravail autant que possible dans la semaine à venir ou à opter pour le transport en commun si on a à se déplacer.Il faut autant que possible éviter la voiture pour laisser les camions de chargement et les chenillettes faire leur travail pour les rues et les trottoirs, a-t-il insisté.
« Il y a tellement de neige que les chenillettes s’enlisent sur les trottoirs et ne peuvent plus passer. La seule façon d’ouvrir les trottoirs, c’est de sortir l’artillerie lourde et de procéder au chargement », a-t-il répété.
La neige n’avait pas fini de faire suer les usagers de la route mardi.Le Journal a constaté que plusieurs autobus étaient en retard, parfois au-delà de 10, voire 15 minutes.
L’état des trottoirs faisait rager les piétons pendant que plusieurs rues locales étaient complètement paralysées en raison de bancs de neige de plus d’un mètre recouvrant des voitures stationnées, les transformant souvent en sens uniques sans signalisation.
Heure de pointe difficile
L’heure de pointe de fin de journée a été particulièrement difficile, selon Philippe Laguë, chroniqueur à Radio-Circulation.
« C’est le réseau local qui souffre le plus, mais ça a quand même été difficile sur certaines artères. Décarie nord, en pleine heure de pointe, ça avait l’air d’un stationnement », a-t-il relaté.
Vers 19 h 20, trois tronçons de route étaient toujours fermés en Montérégie.« Pour aller prendre le pont Pie-IX jusqu’à Laval, c’est le parcours du combattant. Il y a de la neige sur les côtés, ça passe à l’étroit », a-t-il ajouté.
Il croit que ceux qui opteront pour la voiture en paieront le prix toute la semaine, vu l’ampleur des deux tempêtes.
« C’est sûr que d’une journée à l’autre, ça va s’améliorer parce qu’on va enlever un peu de neige, mais j’ai peur pour jeudi. Le jeudi, c’est toujours la pire journée de la semaine depuis l’avènement du télétravail. »