«C’est dangereux»: trop de trottoirs mal déneigés à Montréal, déplorent des citoyens
Les piétons devront redoubler de patience, car il faudra encore au moins une semaine avant un retour à la normale

Olivier Faucher
Marcher quelques coins de rue est devenu un vrai parcours du combattant pour les Montréalais qui sont nombreux à rager contre l’état des trottoirs dégagés au compte-gouttes par la Ville.
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«En tant que personne âgée, c’est extrêmement difficile de marcher. C’est inacceptable!» fustige Christine Dufresne.
La soixantenaire tentait péniblement de marcher avec sa sœur Chantal sur le trottoir de la rue Garnier, sur Le Plateau-Mont-Royal, lorsque les deux femmes en ont eu assez; elles ont décidé de marcher dans la rue.

C’est qu’il faut presque avoir des talents de funambule pour être un piéton depuis lundi dans la métropole. Une partie importante des trottoirs sont devenus des petits sentiers étroits et bosselés dans la neige.
«J’ai failli tomber plus qu’une fois. C’est mal déblayé, et des fois, il y a de grands bancs de neige», constate André Fournel, un artiste sculpteur de 85 ans.
Pas avant une semaine
La Ville affirmait lundi qu’un trottoir sur deux était impraticable. Sur le terrain, Le Journal a constaté que les trottoirs des grandes artères étaient souvent praticables, mais dès qu’on s’aventure sur les rues résidentielles, c’est une autre histoire.

«C’est dangereux. J’ai plus que 80 ans, imaginez-vous! J’ai toujours peur de tomber», lâche de son côté Denise Blanchard, 82 ans, qui utilisait une pelle pour rester en équilibre à pied.
Mais selon la Ville, les machines qui déblaient normalement les trottoirs sont inefficaces depuis que Montréal croule sous plus de 70 cm de neige.
Il faudra attendre que la grosse machinerie à chargement de la neige arrive à chaque rue pour que ses trottoirs soient libérés. L’opération mise en branle hier doit durer au minimum 8 jours et était à 9% de progression mardi en fin de journée.
«Je comprends que c’est difficile [...] On est déployés au maximum des effectifs et on fait tout ce qu’il faut pour y arriver le plus vite possible», a dit au Journal le porte-parole de la Ville, Philippe Sabourin.
Toute la région métropolitaine vit des enjeux similaires de déneigement en raison du cumul des tempêtes de jeudi et dimanche.
Peu impressionnés
Les sœurs Dufresne n’étaient pas tendres envers le travail de déneigement de la Ville jusqu’ici.
«Je trouve ça incroyable que ce ne soit pas mieux déneigé. Je ne comprends pas du tout que les chenillettes ne peuvent pas dégager le trottoir», déplore Chantal Dufresne.
«Je pense qu’on ne peut pas faire de miracles, mais on est quand même très mal administrés à la Ville. Ils auraient pu prévoir le coup et être plus efficaces», critique de son côté M. Fournel.
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