Des voleurs d'essence percent le réservoir de véhicules pour siphonner le carburant

Avec la récente explosion du prix de l'essence, plusieurs automobilistes québécois disent avoir été victimes de malfrats qui ont siphonné le carburant de leur réservoir plutôt que de payer le gros prix à la pompe.

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«On a eu la pandémie, puis une troisième guerre mondiale et, là, j’ai droit aux voleurs de gaz? C’est quoi, la prochaine étape?» lance à la blague Christian Boisvert, président de l’entreprise Imprimerie BBM-Lanctôt à Joliette.

Durant le premier week-end de mars, ses employés se sont plaints qu’un des camions dans le stationnement de l'entreprise sentait l’essence. M. Boisvert a constaté que le réservoir du véhicule en question avait été troué au moyen d'une perceuse, ce qui avait permis aux bandits de siphonner pour près de 100$ de carburant.

«C’est la première fois que ça nous arrive. Je me suis dit: est-ce qu’on est vraiment rendu là? Surtout que ça va mal dans notre industrie du papier, en ce moment. Il y a une pénurie partout. C’est infernal, je ne la trouve pas très drôle», dénonce l’entrepreneur.

Rappelons que le prix de l'essence a franchi ces derniers jours le cap symbolique des 2$ le litre au Québec.

1200$ de réparations

Le calvaire de Christian Boisvert est d’ailleurs loin d’être terminé. Il doit maintenant débourser 900$ pour acheter un nouveau réservoir pour son camion et 300$ pour le faire installer.

«Ce n’est pas tout. Le garage nous dit qu’il n’a pas de réservoir disponible avant plusieurs semaines. Une chance qu’on a un deuxième camion», explique M. Boisvert, qui installera des caméras dans le stationnement de son entreprise pour surveiller les malfrats.

D’ailleurs. M. Boisvert n'est pas la seule victime de ces malfaiteurs. Steven Martin, gérant d’une entreprise de location de camions à Saint-Antonin, près de Rivière-du-Loup, a eu droit, fin février, à un vol d'essence qui a mal tourné.

«Ils ont percé un trou dans le réservoir du camion, mais ils n’ont pas eu le temps de voler le gaz, parce que le véhicule s’est carrément enflammé. On a dû décontaminer tout le terrain à cause de ça», déplore M. Martin, de l’entreprise Liquidations S.M. 

Retour des «siphonneurs»

Le Journal a aussi trouvé sur les réseaux sociaux des dizaines de témoignages de Québécois dont le réservoir a été vidé durant la nuit par des voleurs. 

C’est le cas de Félix-Étienne Delorme. On lui a siphonné son carburant à deux reprises ce mois-ci, à son chalet situé à Saint-Étienne-de-Bolton, près de Magog.

«Ils ont pris environ le tiers du réservoir de mon camion Ford F-150, soit 25 litres d’essence. On ne s’attend pas à se faire voler, dans ce village-là. Les gens sont vraiment désespérés, pour faire ça. On se met à suspecter nos voisins ou notre entourage, même», admet M. Delorme.

De son côté, la Sûreté du Québec (SQ) affirme ne pas avoir constaté de recrudescence des vols dans les réservoirs des Québécois pour le moment. Les autorités invitent toutefois les conducteurs victimes de ces malfaiteurs à déposer une plainte.

Fléau en France

Les bandits qui vident les réservoirs causent des maux de tête en France aussi, où l’essence se vendait hier l’équivalent de 2,80$ le litre.

«Engins sur chantier, tracteurs dans les champs ou sous les hangars agricoles, bus ou encore poids lourds sur les parkings, plus aucun engin n’échappe à ce pillage en règle», rapportait la semaine dernière le journal français Le Figaro.

Contrairement à ceux du Québec, les policiers de France ont décidé de sensibiliser les citoyens à ce type de vol.

«Avec la flambée des prix des carburants à la pompe, nous vous invitons vivement à équiper votre véhicule d'un bouchon fermant à clé ou d'un système antivol de carburant pour barrer la route aux siphonneurs», a prévenu la police nationale ce mois-ci.

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