Des grandes villes sont prises d’assaut par des manifs
La colère se fait sentir un peu partout au pays contre les mesures sanitaires... ou contre ceux qui les contestent
Nora T. Lamontagne
La grogne envers les mesures sanitaires et aussi l’exaspération des citoyens à bout de patience face aux manifestations se sont répandues d’Ottawa à Québec hier, en passant par le reste du pays.
• À lire aussi: Une chaîne d’approvisionnement chamboulée
• À lire aussi: «Convoi de la liberté» ce week-end: tout ce qu'il faut savoir sur les manifs à Québec et à Ottawa
• À lire aussi: Siège d'Ottawa: le gouvernement Trudeau appelé à prendre ses responsabilités
Plus organisés que jamais, des milliers de manifestants et environ 1000 camionneurs ont réclamé sans faiblir la levée des restrictions reliées à la COVID-19 pour la neuvième journée d’affilée dans la capitale fédérale.
« C’est un siège [...] Je ne sais pas si c’est une insurrection. Je n’ai pas de mots pour décrire ce qui est en train d’arriver », a déclaré le chef de la police locale Peter Sloly, visiblement dépassé par les événements.
« Nous n’avons pas les ressources localement pour contrôler cette chose », a ajouté la conseillère Diane Deans, qui préside la Commission des services policiers d’Ottawa.
Un peu partout
À Québec, la manifestation organisée par le syndicaliste Bernard « Rambo » Gauthier s’est déroulée dans un calme relatif.
« On est là pour nos enfants. Il faut qu’on leur sacre la paix, c’est important qu’ils puissent se développer normalement », a soutenu Frédérique Bergeron, venue de Trois-Rivières pour manifester à Québec.
Le rassemblement devant l’Assemblée nationale s’est finalement transformé en party à ciel ouvert, à quelques mètres des événements organisés pour le Carnaval.
En fin de soirée, des camionneurs ont commencé à quitter la colline Parlementaire.
Les policiers de Québec ont affirmé dans un communiqué qu’ils toléreraient la présence des poids lourds stationnés sur le boulevard René-Lévesque pour la nuit.
Momentum
Spécialiste des mouvements sociaux, le sociologue Marcos Ancelovici estime que les camionneurs profitent d’un momentum.
La couverture médiatique de leurs revendications, la tolérance de la police d’Ottawa et les millions amassés par le financement participatif sont autant de « petites victoires » pour le groupe hétéroclite de protestataires.
« Le rapport de force est en leur faveur, ça encourage la mobilisation », constate le professeur à l’UQAM.
Ailleurs au pays, des « convois pour la liberté » et des protestataires ont bloqué hier les artères de grandes villes canadiennes, dont Toronto, Vancouver, Québec et Winnipeg.
Plusieurs ont donné lieu à des contre-manifestations.
- Avec Anne Caroline Desplanques, Clara Loiseau, Francis Pilon, Stéphanie Martin et Marie-Pier Roy, Le Journal de Québec