«Des policiers, on ne sort pas ça d'une manufacture», dit un ancien inspecteur
TVA Nouvelles
La classe politique est à pied d’œuvre pour trouver des solutions pour enrayer le problème de la violence armée à Montréal.
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La Ville de Montréal souhaite, entre autres, procéder à l’embauche de nouveaux policiers, ajouter des cadets et des travailleurs sociaux, ainsi que d’augmenter le nombre d’admissions à l’École nationale de police du Québec.
André Durocher, inspecteur à la retraite au SPVM, accueille favorablement cette avancée.
«Au point où on en est, toute annonce qui favorise le travail des policiers est la bienvenue. Par contre, ces gens-là, on doit les former et les recruter. Ce n’est pas demain matin qu’on va voir les résultats de l’annonce. Des policiers, on ne sort pas ça d’une manufacture», a-t-il souligné.
Questionné à savoir pourquoi le SPVM peine à recruter de nouveaux policiers qui arrivent de l’École nationale de police du Québec, M. Durocher évoque notamment l’argument des salaires à l’embauche, qui sont bien meilleurs à la SQ et la GRC.
«Des chiffres comme ceux-là, ça n’a pas d’allure», dit-il.
D’autres facteurs jouent défavorablement dans la balance du SPVM.
«Les policiers [à Montréal ] n’ont pas souvent de stationnement sécurisé. La qualité de vie [est un facteur]. Vous pouvez aller à Longueuil ou Laval, l’autre côté du pont, et vous allez avoir un service de police intéressant. En plus, vous n’aurez pas à vous taper les ponts le matin et le soir. Ça joue beaucoup! La pression médiatique joue aussi un rôle. Si un évènement survient à Montréal, c’est certain que ça risque d’être beaucoup plus médiatisé que si l’évènement survient plus loin. La pression est beaucoup plus forte», affirme-t-il.
La convention collective signée par la Fraternité des policiers et policières de Montréal défavorise également les jeunes policiers qui font leur entrée dans le corps policier montréalais.
«C’est toujours un exercice d’équilibre pour un syndicat, lorsqu’il négocie ce genre d’entente. On doit tenir compte de la rémunération globale», soutient-il.
Interpellé sur la question du leadership au sein de l’organisation, l’ancien inspecteur à la retraite croit qu’il serait peut-être intéressant d’accélérer le processus de trouver un nouveau chef à la tête du SPVM.
«Moi j’y vois une symbolique forte. Ça ne l’enlève rien à Sophie Roy [la chef intérimaire], je suis convaincu qu’elle donne son maximum. Si c’est important d’avoir un service de police au sein d’une métropole comme Montréal, alors nous devons procéder à la nomination d’un chef ou d’une chef», a-t-il conclu.
***Voyez l’intégralité de l’entrevue ci-dessus***