Dans «Inspirez expirez 2», Sonia Cordeau se moque des coachs de vie

Sonia Cordeau a choisi de camper la deuxième saison d’Inspirez expirez dans l’univers des motivateurs, conférenciers et autres coachs de vie. Les deux personnages principaux vont démarrer une enquête dans ce milieu après que leur amie Geneviève se soit fait embrigader par une sorte de gourou exalté.

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Sonia Cordeau a eu envie d’explorer le milieu des motivateurs et coachs de vie après avoir écrit le personnage de Marc Labrèche dans la première saison. «Je trouve les motivateurs fascinants. Ce sont des gens qui me font rire parce qu’ils se sentent investis d’une mission sans comprendre tout le temps ce qu’ils veulent dire, et même eux ne semblent pas comprendre tout ce qu’ils disent. Je me suis beaucoup documentée, je suis allée à des conférences, j’ai visité un salon de l’éveil, j’ai fait beaucoup de recherches. C’est une industrie extrêmement lucrative qui montre aussi que les gens ont besoin de réponses et de solutions plus ou moins concrètes pour régler leurs problèmes. Ça me permettait aussi de mettre mon point de vue sur la société.»

Le processus d’écriture de Sonia Cordeau se fait étrangement en même temps que la recherche. «Je retourne souvent modifier des choses dans les épisodes au fur et à mesure que je découvre de nouveaux trucs. Ma trame s’est quand même créée assez vite quand j’ai décidé de prendre le personnage de Geneviève comme fil conducteur. Il y a aussi des répercussions de la première saison sur certains personnages, comme Virginie qui va avoir le syndrome de la survivante et Sophie va vivre une peine d’amour.»

L’autrice sait aussi exactement ce qu’elle veut sur le plateau de tournage, parce qu’elle a un processus particulier. «Quand j’écris, je joue tous les personnages. Il y a quelque chose d’intégré dans mon corps; je l’entends. Mais c’est le fun travailler avec Jean-François Chagnon à la réalisation parce qu’il peut m’amener ailleurs, me proposer autre chose.» Sonia Cordeau conclut avec l’espoir de pouvoir faire une troisième saison. «J’ai encore des choses à dire sur ce milieu-là et j’ai envie d’explorer encore plus nos personnages.»

Virginie Fortin

Une adolescence commune

Virginie Fortin va reprendre son rôle de Vicky, la pseudo-meilleure amie de Sophie, avec qui elle a vécu les péripéties de la première saison. «Vicky va avoir de la difficulté à reprendre le cours de sa vie. Elle est désormais coloc avec Sophie. Elles se sont un peu rapprochées dans l’adversité. Mais elles vont commencer à recevoir des menaces et vont enquêter pour découvrir d’où elles proviennent.» La comédienne et humoriste trouve très confortable de jouer les textes de Sonia Cordeau. «L’humour de Sonia et le mien ne sont pas si éloignés. J’ai commencé dans l’absurde pour me diriger tranquillement vers le commentaire social. Sonia est quand même dans la critique sociale habilement déguisée par des lignes assassines et un univers un peu loufoque. Elle a un ton unique et assez rare au Québec. Elle me fait beaucoup rire. En lisant les textes, j’avais hâte de les voir joués; j’étais déjà spectatrice avant le tournage.» Les deux femmes se connaissent bien. «Sonia et moi, on a le même âge. On faisait de l’impro en même temps, on s'est connues à 15 ans. On était dans deux écoles secondaires différentes et on faisait partie d'équipes concurrentes. On se voyait en tournoi, mais on n’avait jamais travaillé ensemble avant la première saison.» Virginie Fortin avait prévu de s’octroyer du temps pour écrire son troisième spectacle solo.

Émilie Bibeau

Un personnage à son opposé

Émilie joue, cette saison, le personnage d’Étincelle, une motivatrice et conférencière plutôt superficielle qui profite du malheur des gens pour leur soutirer de l’argent. «J’aime beaucoup Sonia Cordeau, je la connais depuis longtemps. Elle a un sens exquis du dialogue. C’est rare qu’on puisse jouer dans des comédies avec des personnages plus gros que nous. Dans cette série, on en est là. Ça me fait du bien de jouer quelqu’un qui est à l’opposé de moi, je n’ai vraiment rien de commun avec Étincelle. C’est très le fun de pouvoir construire un personnage comme ça.» La comédienne pense qu’il est actuellement nécessaire de parler des dérives des motivateurs et autres coachs de vie. «À notre époque très anxiogène, beaucoup de gens vivent du stress et des inquiétudes. Sonia voulait montrer que certaines personnes pouvaient profiter de la situation. En plus, le chum d’Étincelle, joué par Simon Gouache, est une espèce de motivateur masculiniste très arrogant. Il y a aussi une critique de la montée de ce courant-là. Il y a vraiment une critique sociale derrière la comédie.»

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