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Monde

Critiques à l'endroit de l'Ukraine: Donald Trump «régurgite toute la propagande russe»

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Photo portrait de Yannick Beaudoin

Yannick Beaudoin

2025-02-19T21:40:16Z
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En critiquant le président Zelensky et en réclamant des élections en Ukraine, Donald Trump joue le jeu de Vladimir Poutine, affirme l’ancien chef de mission militaire de la délégation française à l’ONU, le général Dominique Trinquand.

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C’est ce que ce dernier a affirmé, en entrevue à LCN, au lendemain de la déclaration du président américain selon laquelle c’était l’Ukraine qui avait commencé la guerre.

«Depuis quelques jours, on voit bien que le président Trump régurgite, si j'ose dire, toute la propagande russe», a lancé le général Trinquand.

«Il faut rappeler que M. Poutine, au début de la guerre, il y a trois ans, voulait mettre en place un remplaçant de M. Zelensky», a-t-il ajouté.

Capture d'écran TVA Nouvelles
Capture d'écran TVA Nouvelles

L’ancien chef de mission militaire est d’avis qu’un tel scénario de remplacement rapide de Volodymyr Zelensky serait certainement à l’avantage de la Russie.

«Le pire, ça serait qu’on obtienne un cessez-le-feu et qu’on demande des élections tout de suite. Parce que ça serait naturellement des élections manipulées, dans lesquelles M. Poutine voudrait approcher de ses fins, c’est-à-dire mettre en place à Kyïv un séide de Poutine, de façon que ce qu’il a raté il y a trois ans réussisse aujourd’hui avec l’aide américaine», soutient-il.

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Celui-ci soutient d’ailleurs que, selon lui, la négociation pour mettre fin au conflit qui sévit depuis trois ans n’a pas encore commencé.

«La réunion de Riyad était un sommet américano-russe pour traiter des problèmes russes et américains, et pas tellement de l’Ukraine. L’Ukraine est tout à fait secondaire pour les États-Unis de M. Trump», a commenté le général.

«À force d’entendre M. Trump répéter la propagande russe, on se demande ce qu’il y aura à négocier. Et donc, moi, je crois qu’on est très, très, très loin d’un accord, et que les Ukrainiens ne vont pas vouloir accepter cette propagande russe», a-t-il ajouté.

Getty Images via AFP
Getty Images via AFP

L’Ukraine ne serait pas la seule à s’opposer à un plan de fin de conflit orchestré par Washington et Moscou.

Les pays européens ont tenu deux réunions au cours des derniers jours et ceux-ci soutiennent toujours l’Ukraine.

Mercredi, de nouvelles sanctions européennes contre la Russie ont été votées, alors qu’une semaine plus tôt, de nouveaux dons d’équipement à l’Ukraine ont été décidés.

«Il faut se calmer, attendre et attendre qu’il y ait des négociations et que tout ceci prenne forme, alors que pour l’instant, il n’y a que des déclarations de M. Trump qui ne sont pas des négociations», clame le général Dominique Trinquand.

«Ne réagissons pas trop aux diatribes de M. Trump. Attendons qu’il y ait réellement des négociations. Et il n’y aura pas de négociations sur l’Ukraine sans l’Ukraine ni sur la sécurité en Europe sans les Européens», ajoute-t-il.

Le général Trinquand est d’avis que les Européens semblent en train de se réveiller sur l’enjeu de la sécurité en Europe, mais est convaincu que l’ensemble des pays européens seront soudés sur cette question.

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MEGA/WENN
MEGA/WENN

L’Ukraine peut-elle survivre sans l’aide américaine?

Le président Donald Trump a beau menacer de retirer l’aide américaine à l’Ukraine, cela ne veut pas dire pour autant qu’une telle décision entraînerait une victoire militaire de la Russie, estime l’ex-chef de mission militaire de la délégation française à l’ONU.

«Les Européens plus les Canadiens et les Japonais versent beaucoup plus d’argent que les Américains. Alors, il faut arrêter de dire... Bon, mais c’est sûr qu’une aide américaine en moins, ça sera pénalisant», explique le général Dominique Trinquand.

Celui-ci souligne par ailleurs que l’Ukraine n’est pas la seule à souhaiter ardemment la fin de la guerre. La Russie aussi aurait intérêt à ce que le conflit prenne fin prochainement, notamment parce que l’armée russe perd environ 1500 soldats au combat par jour.

«M. Poutine a besoin d’arrêter cette guerre. Il n’est pas dans une situation si favorable qu’on le dit. Depuis 3 ans, il a réussi à occuper 18% du territoire ukrainien, c’est-à-dire beaucoup moins que ce qu’il occupait en septembre 2022. Il a reculé, en fait. Alors, il avance depuis quelques mois, mais il a reculé au départ», indique le général Trinquand.

«Ce qu’il cherche, c’est à sortir de l’étau financier et économique. Et là, il a peut-être une chance avec M. Trump», ajoute-t-il.

Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo plus haut.

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