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Culture

Comment Jean-Marc Généreux s’est sorti d’une phase plus sombre de sa vie

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Nathalie Slight

2025-07-10T10:00:00Z
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Derrière le juge charismatique de Danse avec les stars se cache un homme au parcours unique. Dans Chaque pas est une leçon de vie, Jean-Marc Généreux fait honneur à son nom de famille, puisqu’il se livre avec toute la générosité qu’on lui connaît, sur sa famille, son succès des deux côtés de l’océan et ses regrets. Rencontre avec un homme qui danse avec la vie!

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Jean-Marc, quelle fut l’étincelle de départ pour écrire ce livre?

J’avais envie de partager mon parcours atypique pour, bien humblement, inspirer les gens à écouter leur cœur, suivre leur passion et sortir des sentiers battus. Il faut comprendre qu’à la base, je n’étais aucunement destiné à devenir une personnalité publique, parce qu’un danseur, ça ne parle pas, ça n'a pas de voix. Tout a commencé lorsque notre fille a reçu le diagnostic du syndrome de Rett. Ma merveilleuse femme et partenaire de danse sportive, France Mousseau, a alors décidé d’accrocher ses souliers pour dédier sa vie à notre belle Francesca.

À ce moment-là, que souhaitais-tu faire dans la vie?

J’avais déjà un chemin tout tracé dans le milieu de la danse sportive. J’aurais très bien pu travailler dans l’ombre, comme coach ou encore chorégraphe, et j’aurais été très heureux. Mais j’ai saisi les différentes opportunités qui se sont présentées à moi: être juge à So You Think You Can Dance Canada et So You Think You Can Dance USA. Je répète souvent: «Si quelqu’un est assez fou pour m’offrir ce job, je suis assez fou pour l’accepter!»

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Cette philosophie t’a mené à être juge à l’émission Danse avec les stars! Tu racontes, dans ton livre, que tes débuts en France n’ont pas été évidents!

En 2011, je suis débarqué en France un peu comme un chien dans un jeu de quilles. Dès mon arrivée, on m’a demandé d’enregistrer des capsules. Le réalisateur adorait mon énergie, mais il m’a avoué que personne en studio ne comprenait ce que je disais. Comment allais-je commenter les performances des stars, en direct à la télévision, si tout le monde devait décrypter mon accent? Je n’avais que quelques jours pour adapter mon langage, sans dénaturer mon essence québécoise. Mon instinct de survie a embarqué: j’empruntais des expressions à tout le monde, autant aux producteurs qu’à la maquilleuse, en passant par mon chauffeur ou le commis à l’hôtel.

Ça a visiblement fonctionné puisque ça fait maintenant 15 ans que tu travailles de l’autre côté de l’océan. Tu es une véritable star, là-bas!

J’ai effectivement gagné le cœur du public français. Toutes les émissions qui invitent des artistes veulent me recevoir sur leur plateau, car ils savent que je vais apporter mon énergie, ma couleur, ma saveur. Je fais, paraît-il, honneur à mon nom de famille, puisque je suis «généreux» en entrevue. En 2021, on m’a même offert de camper le personnage Garry Boo à l’émission Fort Boyard. Qui aurait cru que la danse allait me mener jusque-là?

Dans ton livre, tu répètes souvent la phrase: «C’est bien beau, la danse, mais te sens-tu capable de subvenir aux besoins d’une famille?»

Lorsque, à 18 ans, j’ai annoncé à mon père que j’abandonnais mes études collégiales pour me consacrer uniquement à la danse, il craignait que je mène une vie de misère. C’est là qu’il m’a fait part de ses inquiétudes. Comptable de profession, il ne connaissait rien au monde de la danse sportive. Même si, éventuellement, mon père s’est rallié à ma décision, cette phrase résonne encore dans ma tête aujourd’hui. Elle me sert de motivation pour me donner à 200 % dans chacun des projets que j’entreprends.

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En enchaînant les succès télé, as-tu déjà craint avoir «la grosse tête», comme disent les Français?

Les tournages, les entrevues, les séances photos, la reconnaissance du public... jamais je n’aurais eu accès à tout ça si ce n’était pas de ma merveilleuse France, qui a accepté de prendre soin de notre famille en mon absence. D’ailleurs, j’ai souvent ressenti de la culpabilité, parce que même si je gardais toujours contact avec mes proches, j’étais un mari et un père physiquement absent. J’ai manqué des matchs de hockey, des spectacles de danse et des représentations de théâtre de mon fils, mais aussi des fêtes, des mariages, des baptêmes, etc.

(Jean-Marc ajoute avec émotion)

Il est impossible de rattraper le temps perdu, mais j’essaie le plus possible d’être plus présent pour ma famille. Par exemple, cette année, j’avais des engagements à Paris durant le week-end de la fête des Pères, alors j’ai invité Jean-Francis à m’accompagner. Je suis conscient qu’à 29 ans, il n’a plus besoin de moi autant que lorsqu’il était adolescent, mais il n’est jamais trop tard pour entretenir une belle relation père-fils.

Fait inusité dans ton parcours: ce n’est qu’en 2018 que tu as connu la célébrité ici, au Québec, grâce à Révolution. Pourtant, tu as bien failli ne jamais faire partie de cette émission!

Eh oui! Lorsque j’ai contacté les producteurs pour leur dire que j’étais intéressé à collaborer à l’émission, j’ai appris qu’ils avaient déjà pourvu deux postes de juges sur trois. Puisque ces derniers étaient comblés par des hommes, ils étaient à la recherche d’une femme... comme France Mousseau! Mon amoureuse a décliné l’invitation, car elle préfère prendre soin de notre princesse, qui nécessite des soins constants. Et puis, quelques semaines plus tard, par un concours de circonstance que je raconte dans le livre, un juge s’est désisté et j’ai finalement eu le poste de maître à Révolution!

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Patrick Seguin / TVA Publications
Patrick Seguin / TVA Publications

Dans ton livre, tu parles d’un rare moment de découragement que tu as traversé, durant la pandémie.

Dans ma famille, je suis l'éternel positif. Quand j’ai un coup de barre — parce que, oui, ça m’arrive —, France me ramène assez vite à la réalité. Mettons que je n’ai pas beaucoup de marge de manœuvre pour le malheur. Mais durant la pandémie, je voyais tout ce que j’avais bâti comme carrière s’effondrer, alors que mes contrats se retrouvaient les uns après les autres sur la glace. La fameuse phrase de mon père: «C’est bien beau, la danse, mais te sens-tu capable de subvenir aux besoins d’une famille?» tournait en boucle dans ma tête. J’allais me cacher dans le garage pour pleurer.

Comment as-tu fait pour te sortir de cette phase plus sombre?

Je me suis concentré sur l’essentiel, la base de tout: ma famille. Moi qui me sentais coupable de passer du temps loin de ma famille, la vie m’offrait une bulle suspendue dans le temps pour partager du temps de qualité avec mes proches. Et puis, quand les activités ont repris petit à petit, je me suis promis de ne plus jamais me laisser happer par le tourbillon du quotidien. Je vous mentirais si je vous disais que tout était parfait, mais j’ai le désir d’avoir une vie plus équilibrée.

Chaque pas est une leçon de vie est présentement disponible en librairie

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