Après un deuil douloureux, Jean-Marc Généreux vit de grands changements
Daniel Daignault
En ce début d’année, la vie de Jean-Marc Généreux est un véritable tourbillon d’émotions qui se vit entre Montréal et Paris. Tandis qu’il vient de perdre sa belle-maman et qu’il a été annoncé que Révolution ne sera pas de retour cet automne, il s’apprête à présenter son premier grand spectacle et sa biographie. L’année 2025 est pour lui une étape charnière, ponctuée de bonheur et de tristesse.
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Jean-Marc, parlons d’abord de Révolution. Es-tu déçu que l’émission ne soit pas de retour à l’automne?
C’est sûr que c’est dur, mais je ne le vis pas comme un deuil. On a fait tellement de belles choses avec ce show-là! On a mis la danse et les danseurs sous les projecteurs, sans les cacher derrière un acteur ou un chanteur. On espère que la vie va nous aider à ce que ça revienne. On se croise les doigts et on reste optimistes, mais on est conscients qu’il y a une réalité économique à laquelle tout le monde doit faire face.
Tu es juge à l’émission française Danse avec les stars, aux côtés de Mel Charlot notamment. C’est un grand succès, non?
Quand toutes les audiences sont calculées, l’émission touche de quatre à cinq millions de téléspectateurs. C’est énorme en divertissement aujourd’hui! Atteindre des chiffres de cette magnitude, c’est vraiment un exploit. Ce qu’on a réussi là-bas, comme au Québec avec des émissions telles que La Voix et Chanteurs masqués, c’est de réunir toute la famille sur le canapé. Tout le monde est au rendez-vous pour regarder le show, qui en est à sa 14e saison. Moi, j’en ai fait 10 de suite, et je suis de retour cette année. On tourne jusqu’à la fin avril.
Quel est l’impact de cette émission sur ta carrière?
C’est vraiment majeur. Dans mon nouveau livre, j’écris que la vie est un grand casting, qu’on est toujours en audition quelque part. On se fait souvent référer par quelqu’un, et ce n’est pas toujours direct. C’est comme ça que j’ai été recruté pour faire cette émission. Je suis arrivé avec mes couleurs et ma saveur, et ça m’a ouvert des portes pour des publicités télé et des collaborations pour d’autres produits. Mais j’ai toujours essayé de ne pas me perdre à travers tout ça.
Dans ton livre, il va être question de ton parcours professionnel, mais aussi de ta famille, de tes enfants...
Dans le fond, c’est l’histoire d’un gars ordinaire à qui il arrive des choses extraordinaires, et qui a appris des leçons à travers ce parcours inusité et très atypique. J’ai reçu plein de leçons que je veux partager avec les autres. Je raconte ma vie, tout ce que j’ai appris, et j’espère que ça va être utile, sur des plans différents, à tous les gens qui le liront. J’ai aussi voulu mettre en lumière que même si je vis dans le strass et les paillettes, quand je reviens dans ma loge, je redeviens très ordinaire. J’essaie de donner un message d’espoir, malgré les défis qu’on a à relever. On est tous vulnérables et fragiles, mais les gens ont parfois une façade. Si je dis comment je suis et comment je me sens vraiment, je peux peut-être aider d’autres personnes à s’extérioriser. Si ça peut être inspirant, j’aurai fait mon travail.

Dans ton autobiographie, tu racontes entre autres le décès du jumeau de ton fils Jean-Francis et l’arrivée de ta fille Francesca, atteinte du syndrome de Rett. Es-tu fier du résultat et d’avoir pris le temps de te raconter?
Oui. Après, je laisse aux gens la décision d’aimer le livre ou pas, et de l’acheter ou pas. Il n’y a jamais rien de garanti. En plus de ce livre, je commence un autre projet en France: je relance ma marque Oh la la chihuahua. C’est une affaire de fou! Il y a un gars aussi malade que moi qui s’est lancé dans la production de hoodies, de casquettes, de bonnets, de bas... Ça va être énorme! En France, ça les fait sourire quand je dis Oh la la chihuahua, alors on a décidé d'en faire une marque.
Tu parlais d’épreuves et de défis à relever. Tu as récemment eu la douleur de perdre ta belle-maman, n’est-ce pas?
Oui, il y a environ un mois. C’est drôle, parce que tu veux oublier la douleur que tu ressens, mais tu ne veux pas oublier la personne. J’étais en train de travailler en France quand Pauline est décédée, et ça a mis en perspective les sacrifices que je fais pour subvenir aux besoins de ma famille. Oui, je me sens coupable ne pas avoir été là durant les dernières secondes, à son dernier souffle, mais on a pu s’offrir le privilège de l’avoir chez nous, à la maison, jusqu’à la fin. Elle vivait avec nous depuis quatre ans. Elle avait un cancer de la plèvre, elle qui avait déjà surmonté deux cancers, un de l’œil et un autre du poumon. Elle avait 86 ans, et elle est partie sur un tapis rouge, entourée de sa famille et d’amour. Elle n'était pas dans un centre palliatif. Ils étaient prêts à la recevoir, mais elle ne voulait pas y aller, et on était hyper contents. On a tout fait pour lui donner du confort jusqu’à la fin.
Comment ta femme, France, vit-elle cette situation?
Elle subvenait aux besoins de sa fille et de sa mère en même temps. Carole, la sœur de France, mon fils et ma nièce, Stéphanie, étaient comme des anges, et France, elle est un peu comme la reine des anges. À la fin, elle donnait les mêmes soins à sa mère que ceux qu’elle donnait à sa fille. Quand mamie est partie, ça a fait un énorme vide dans la maison, aussi émotif que moral. C’est difficile pour France de vivre avec son absence; elle la voit partout. En tant que couple, on réalisait bien qu’on allait avoir un impact différent et émotionnel pour mamie que les autres familles. Mais on n’a jamais eu une famille ordinaire.
En octobre, tu vas présenter ton spectacle qui a pour titre Ma Danse Story...
Au début de l’histoire, il se passe une fatalité: je meurs! Je me retrouve devant Saint-Pierre, sans savoir si je suis aux portes du paradis ou de l’enfer. Est-ce que je vais gagner mon ciel à travers cette pièce de théâtre, ce spectacle de danse qui est en réalité un one man show dansé? C’est la question! C’est sûr que le spectacle est sous le signe de l’humour et de la danse, mais il y aura aussi des petits moments d’émotion, parce que si je revisite ma vie, je ne peux pas éviter de parler de ma petite fille. Je vais faire danser des artistes émérites de Révolution avec moi. Je vais faire une tournée. Puisqu’on ne fera pas Révolution à cette période-là, c’est comme si les astres s’étaient alignés pour me dire: «Prends ton temps, ça va être correct.» Imagine si j’avais eu à courir sur les deux fronts! Je pense que ça aurait été un petit peu compliqué.
Vas-tu aussi présenter ce spectacle en France?
Je ne sais pas, mais je peux te dire qu’il m’arrive des choses extraordinaires à l’âge où on me donne des rabais chez Jean Coutu! Je me sens parfois comme un extraterrestre, mais c’est la vie! C’est un gros truc à gérer, mais on verra si je suis capable de me dépoussiérer les hanches! J’ai hâte de me prêter au jeu, de mettre en scène mes émotions. J’espère que les gens vont acheter leurs billets par curiosité et ressortir du théâtre comblés.