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Culture

Comment Guy Jodoin a redonné espoir à Véronique Perron au moment où tout semblait perdu

«MR BIG» le mercredi à 20 h sur les ondes de TVA et TVA+ ainsi que sur illico+

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Marjolaine Simard

2025-10-04T10:00:00Z
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On est tous tombés sous le charme de Véronique Perron, qui incarne Ana Ortiz dans l’incontournable série d’action MR BIG. Ce nouveau visage du petit écran impressionne par son jeu naturel et son aisance devant la caméra. La comédienne, qu’on peut aussi voir dans la série Corbeaux, rêvait de devenir actrice depuis son plus jeune âge. Malgré sa sortie de l’école en pleine pandémie, son acharnement l’a menée là où elle voulait être. Rencontre avec une actrice passionnée, la tête pleine de projets et amoureuse de son métier.

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Quand tu as su que tu avais ce rôle dans MR BIG, comment as-tu réagi?

J’étais vraiment contente et pas si stressée. En fait, je suis plus nerveuse pour la deuxième saison qu’on commence à tourner dans quelques jours. Comme Ana est agent double, elle doit incarner plusieurs personnages pour infiltrer divers milieux. Elle est devenue une vraie pro, elle a pris du galon depuis la première saison. Je dois faire pas mal de recherches, parce qu’elle peut se faire passer autant pour une serveuse en région, une toxicomane, une femme d’affaires qu’une pompon girl. C’est un énorme travail de préparation physique et de construction de personnages.

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C’est quand même intéressant, pour une comédienne, de jouer un rôle qui te permet d’en incarner une panoplie d’autres...

Oui, c’est génial! Les agents doubles se voient un peu comme des acteurs: ils doivent jouer plusieurs rôles. Et moi, je suis une actrice très physique. Je m’entraîne beaucoup, et comme j’ai fait beaucoup de danse, ça m’aide énormément à me situer dans l’espace.

Tu as donc fait de la danse...

J’ai fait mes études en sport-études en danse. J’étais arrivée à un niveau assez élevé, et je crois que j’aurais aimé devenir danseuse. Parfois, je me demande si je ne suis pas passée à côté de quelque chose, surtout quand j’assiste aux performances de mon ami Francis Ducharme, un danseur exceptionnel et un acteur talentueux. À côté de ça, je suis une coureuse passionnée: je fais des demi-marathons et j’ai même joué au soccer de compétition, jusqu’à participer aux Jeux du Québec.

On sait que François Arnaud ne sera pas de la deuxième saison de MR BIG et que son rôle est repris par Pierre-Yves Cardinal. Comment as-tu réagi?

Il y a eu un petit deuil, quand même, parce qu’on était devenus assez proches. Mais il faut laisser toute la place à Pierre-Yves. C’est vraiment important, parce que ce n’est jamais facile d’arriver dans une équipe déjà soudée après une saison. On commence à tourner dans deux jours et on ne se connaissait pas du tout, Pierre-Yves et moi. En ce moment, on essaie de passer du temps ensemble, hors travail, pour apprendre à se connaître. D’ailleurs, il m’attend juste après cette entrevue!

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Ce désir de devenir comédienne s’est-il manifesté très tôt dans ta vie?

Ç’a toujours été là. Je ne me suis jamais vraiment posé de questions. C’était ce que je voulais faire, même si je ne savais ni comment ni quand. Il y a eu des moments où je doutais que ce soit possible. C’est pour ça que j’ai étudié dans un autre domaine, au cas où, parce que je ne savais pas si ça fonctionnerait un jour. Mais ç’a toujours été mon grand plan A.

Ta famille comptait-elle des artistes?

Pas du tout. J’ai grandi à Hull jusqu’à 12 ans, puis au Saguenay jusqu’à 18 ans, avec mes deux frères. Devenir comédienne me semblait inaccessible. Je n’avais aucune idée du chemin à suivre. Ce rêve existait surtout dans ma tête et dans mes rêves, mais il m’a toujours portée. Heureusement, mes parents ont cru en moi dès le départ et m’ont encouragée. Quand j’avais 13 ans, mon père, qui connaissait mon désir de jouer, a vu une petite annonce dans le journal pour passer des auditions au Lac-Saint-Jean, parce qu’un film d’auteur allait se tourner à Alma. On s'est pointées à l’audition et ça a été une grande rencontre avec un réalisateur qui s'appelle Jimmy Larouche. On a fait deux films ensemble.

Tu disais avoir étudié dans un autre domaine...

J’ai étudié en production télé, à Jonquière. Je n’avais tout d’abord pas été acceptée à l'école de théâtre de Sainte-Thérèse et ma mère m’a demandé «Qu’est-ce que tu veux faire d’autre?» Je lui ai répondu: «Je veux juste raconter des histoires, qu’importe le médium!» J’ai donc fait deux ans à Jonquière avant d’être acceptée à l’école de théâtre à Sainte-Thérèse.

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Qu’est-ce que cette expérience t’a apporté?

Étudier en production m’a beaucoup servi, d’autant plus que j’ai terminé l’école de théâtre en pleine pandémie, en 2020. On ne pouvait plus présenter notre spectacle de fin d’études, tout s’était arrêté. Du jour au lendemain, plus d’école, plus de travail. C’est là que mes cours en production télé ont vraiment pris tout leur sens. J’ai travaillé comme troisième assistante à la réalisation, puis j’ai passé deux ans à TVA comme assistante de production sur Le Tricheur.

C'est étonnant d'apprendre ça...

Oui, j'ai ce background super étrange auquel on ne s’attend pas! (rires)

Eric Myre / TVA Publications
Eric Myre / TVA Publications

Cela a dû aussi enrichir ton travail d’actrice, puisque tu connaissais déjà l’envers du décor...

Je suis vraiment contente d’avoir cette expertise. Quand j’ai décroché le rôle dans MR BIG, ça m’a beaucoup aidée. C’était une grosse production, et pour une fille qui n’avait pas énormément d’expérience devant la caméra, ça aurait pu être intimidant. Je devenais pour la première fois un personnage principal aux côtés de François Arnaud. Grâce à ma formation en production, je comprenais le fonctionnement du plateau, le rôle de chacun et ce qui facilite le travail de tout le monde.

Comment était-ce de travailler avec Guy Jodoin sur Le tricheur?

C’était vraiment un plaisir de travailler avec lui. On arrivait toujours les premiers sur le plateau et on partageait de longs moments le matin. Il me donnait des conseils et était d’une gentillesse incroyable. Après être sortie de l’école, avec la pandémie, je pensais que mon chemin d’actrice s’arrêtait là, que j’avais manqué le bateau. Guy m’a redonné espoir. Être avec lui en studio, écouter ses conseils, sentir son encouragement, ç’a été précieux. Le fait qu’il ait lui aussi étudié à Sainte-Thérèse rendait ses encouragements encore plus inspirants. Il a été une véritable étoile sur mon parcours. Après ça, j’ai décroché un rôle dans Rome, de Brigitte Haentjens, un Shakespeare de sept heures et demie, et d’autres mentors merveilleux ont suivi. Mais Guy restera toujours une de ces belles étoiles.

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Qu'est-ce que le fait de venir d’une région t'a apporté?

Je pense qu’on est des gens très intenses, et moi aussi je le suis. On me dit souvent que j’ai un côté tragédienne. Il y a une authenticité, une vérité dans notre intensité. Le Saguenay–Lac-Saint-Jean, c’est une vraie pépinière d’artistes. Je ne sais pas exactement pourquoi, mais il y a un désir de voir plus grand, de rêver, qui flotte dans l’air.

On peut te voir dans Corbeaux, actuellement disponible sur illico+. C’est un personnage intense...

C’est une comédienne qui veut se venger de son bourreau, mais aussi du système de justice qui ne l’a pas entendue... Elle porte un lourd fardeau. C’est vraiment un rôle de composition. J’ai créé un personnage que je n’avais jamais vu avant. On a essayé tellement de choses que je me demandais comment ça allait sortir après le montage... et finalement, ça fonctionne. J’adore ce travail de composition et tout ce que je peux préparer en amont.

Quels sont les projets qui s’en viennent pour toi?

J’ai fait un petit rôle dans la quotidienne Antigang. Je travaille aussi sur une série web qui me tient vraiment à cœur, avec ma meilleure amie, qui rêve de devenir réalisatrice. On commence à créer et à bâtir des projets ensemble. C’est un projet extraordinaire, Promis juré, qui aborde la vie de personnes vivant avec la schizophrénie et qui réunit, entre autres, Marie-Chantal Perron. Si tout se passe bien, le tournage se fera à l’été 2026.

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