Sophie Nélisse dévoile l’envers coûteux de la course aux Oscars
Cédric Bélanger
Même si elle est demandée sur les plateaux de tournage américains depuis une douzaine d’années, Sophie Nélisse n’est pas prête à quitter le Québec pour s’établir en permanence à Los Angeles.
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«Je ressens beaucoup de pression de mon équipe pour déménager à Los Angeles. Malgré que ce soit tentant et que je le considère parfois, j’ai l’impression que je me perdrais complètement. Ça me garde les pieds sur terre d’être à Montréal et de ne pas être entourée tout le temps juste de gens de l’industrie et de ne parler que de ça», affirme celle qui campe depuis 2021 le personnage de Shauna Shipman dans Yellowjackets.
À 25 ans, la comédienne québécoise aime pouvoir avoir d’autres passions que le jeu quand elle est au Québec.
«Je viens de m’inscrire à des cours d’espagnol à tous les lundis. Ça me change les idées», a-t-elle révélé, jeudi, au cours d’une série de conférences qui ont lieu pendant le festival musical Fono, qui se tient à l’Université Laval de Québec en fin de semaine.
Vendre son âme
Appelée à décrire comment ça se passait à Hollywood, elle a notamment parlé des efforts des studios pour que les acteurs obtiennent des nominations aux Oscars ou aux Emmy comme d’une longue campagne électorale de six mois. «On dirait que j’essaye de devenir présidente», image-t-elle.
Pour y arriver, elle dit ne pas avoir le choix de payer à une publiciste «des montants exorbitants à chaque mois» pour obtenir de la visibilité dans les médias.
«Tu as une équipe qui est là pour te faire bien paraître. Tu payes des gens pour qu’ils te placent dans un magazine. Ça rend une nomination quasiment moins gratifiante parce qu’on dirait que j’ai vendu mon âme pour l’avoir.»
Une assistante pour l’eau
Sophie Nélisse, que l’on a découverte dans Monsieur Lazhar à l’âge de 10 ans, a aussi démontré à quel point les acteurs étaient traités aux petits oignons sur les plateaux de tournage à Hollywood, comparativement au Québec.
«Je viens du cinéma indépendant où on a des petits budgets. On s’arrange avec ce qu’on a, on mange des petites collations Kraft, on dort quand on peut et on partage nos loges avec d’autres comédiens. À Los Angeles, tu as des assistants dont le travail est d’aller te chercher une bouteille d’eau. Pour moi, c’est absurde. Franchement, je peux me lever et aller chercher ma bouteille.»
Il n’empêche que, quand elle profite d’une loge «plus grosse que ma maison», elle l’apprécie. «Je n’ai pas grandi là-dedans alors je ne prends jamais ce traitement pour acquis.»