Claude Bédard, un véritable pilier du Journal, s’éteint
Il a été directeur des sports à Québec pendant 28 ans


Stéphane Cadorette
L’un des piliers de la première heure du Journal de Québec s’est éteint subitement. L'ancien directeur des sports Claude Bédard est décédé, samedi, à 86 ans.
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La nouvelle a été un véritable choc pour les proches de celui qui a dirigé la section sportive pendant 28 ans, de 1969 à 1997.
M. Bédard était en parfaite santé, au point où durant l’été qui vient de prendre fin, il a disputé 75 rondes de golf, un sport qu’il a toujours affectionné.
«C’est arrivé tout d’un coup, personne ne s’y attendait. C’est d’une grande tristesse, mais au moins il est parti sans souffrir», a laissé entendre sa conjointe Francine Bureau, lorsqu’elle a annoncé la triste nouvelle au Journal.
Un grand rôle dans l’arrivée des Nordiques

C’est le 13 septembre 1969 que M. Bédard a fait son entrée au Journal, après avoir remporté un championnat à titre de directeur général des Indiens de Québec, dans la Ligue provinciale de baseball, un circuit professionnel.
L’une des premières missions dont il s’est investi a été de contribuer à relancer le hockey professionnel à Québec. En coulisses, il a usé de ses nombreux contacts et formé un tandem avec le regretté Claude Larochelle, du Soleil, pour mousser la venue de l’AMH à Québec.
Les deux rivaux, mais néanmoins complices, étaient même allés rencontrer l’un des fondateurs de l’Association mondiale de hockey (AMH) en Californie, Gary Davidson, pour vanter les mérites de Québec.
«On lui a dit qu’il serait possible de trouver des investisseurs à Québec. En revenant à la maison, les médias disaient que ça ne mènerait à rien, qu’il fallait oublier le projet. Je me rappelle de m’être fait invectiver en pleine rue», racontait l’an dernier, M. Bédard, lors d’une entrevue dans le cadre du 50e anniversaire de la naissance des Nordiques.
L’équipe s’est installée en ville en 1972 et a fait vibrer Québec jusqu’en 1995, longtemps après la fusion de l’AMH avec la LNH en 1979.
«Il y avait probablement une chance sur un million que ça marche et le pire, c’est que ça a marché. Jamais Québec n’aurait accédé un jour à la LNH sans le passage dans l’AMH», avait-il ajouté lors du même entretien.
Une grande équipe

Claude Bédard a marqué l’univers sportif québécois, non seulement à titre de journaliste et directeur des sports, mais aussi comme analyste à la description des matchs des Nordiques à la télévision.
Même s’il a longtemps été un professionnel aux mille et un chapeaux, le Journal de Québec a toujours été considéré dans son cœur comme sa famille.
«Avant tout, mon histoire, c’est mon équipe. C’était plus fort que n’importe quoi. La force de notre section des sports, c’était d’avoir réussi à regrouper une équipe tenace, dévouée, déterminée et toujours habitée par le même esprit compétitif. Les gars travaillaient à mort et adoraient ça parce que l’ambiance était bonne. Ils ont eu la volonté de me suivre», avait raconté M. Bédard lors d’une autre entrevue, cette fois sur le 50e anniversaire du Journal, en 2017.
«Québecor fait encore partie de ma famille. Ces années sont restées gravées dans mon cœur. Ça fait 20 ans que je ne suis plus au Journal et je me fais encore intercepter partout à propos de ça. Je travaillais sans relâche et ces années ont été difficiles sur le plan familial, mais je n’éprouve aucun regret», avait-il poursuivi.
En plus de sa conjointe Francine, Claude Bédard laisse dans le deuil son fils, les deux enfants de sa conjointe, ainsi que ses cinq petits-enfants.