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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Décès de Claude Bédard: un féroce compétiteur qui avait les intérêts de Québec à cœur

Courtoisie CFCM-TV
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Photo portrait de Richard Boutin

Richard Boutin

2023-10-15T19:48:49Z
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Très touché par le décès de Claude Bédard, le journaliste à la retraite Michel Villeneuve rend un hommage bien senti à l’ancien directeur des sports du Journal de Québec.

Pour avoir côtoyé Bédard de près comme rival pendant la quinzaine d’années où il a travaillé dans le milieu radiophonique à Québec, notamment sur l’équipe de radiodiffusion des Nordiques à l’antenne de CKCV, Villeneuve est intarissable à l’égard de son ancien collègue.

«Sans lui et Claude Larochelle [Le Soleil], il n’y aurait jamais eu de Nordiques, a-t-il déclaré. Ils étaient unis pour une cause commune pour le bien de la communauté. Il n’a pas avancé d’argent, mais il a mis son média et sa réputation au service de la communauté. Il a eu autant d’importance que les actionnaires. Plusieurs croyaient que ça ne marcherait pas. Il a mis de la pression sur la mairie tous les jours et créé un mouvement qui a fait que les actionnaires de Colibec ont embarqué dans le projet.» 

«Sans l’appui des deux Claude, le projet n’aurait pas passé, de poursuivre l’ancien animateur de la populaire émission de fin de soirée à TQS 110%. Il a par la suite livré d’aussi importantes batailles pour que les Nordiques soient acceptés dans la LNH.»

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Un défenseur de Québec

S’il souligne son apport important à la naissance des Nordiques dans l’AMH, Villeneuve mentionne un autre aspect où Bédard a eu une grande influence. «Il n’acceptait pas que des gars de l’extérieur travaillent sur la radiodiffusion et la télédiffusion des parties des Nordiques, a-t-il raconté. Il avait des boutons quand des gars de Montréal débarquaient à Québec. Ce fut son principal cheval de bataille qu’il menait en coulisses. Cette reconnaissance qu’il a obtenue a permis à des plus jeunes, dont moi, d’en profiter par la suite.»

Partenaire de Bédard à la radiodiffusion lors de la première saison des Nordiques dans l’AMH, Réal Labbé note lui aussi le grand attachement de son ami pour sa ville. «Il aimait beaucoup sa ville et défendait les institutions sportives, a indiqué l’ancien journaliste du Soleil. Il était bien fier de son équipe au Journal et il en parlait souvent. Il trouvait difficile de composer avec le décès de plusieurs anciens collègues. On a joué au golf ensemble il y a trois semaines dans la région de Sherbrooke à l’occasion du tournoi d’André Rousseau [un ancien journaliste au Journal de Montréal] et il était en pleine forme.»

«Un des derniers géants»

Presse écrite, télévision et radio, Bédard était sur toutes les tribunes. «Il n’y a jamais eu un gars dans la presse sportive qui a pris autant de place dans la couverture d’une équipe professionnelle, a souligné Villeneuve. Il a été le premier journaliste multimédia. C’était toute une machine. C’est une honte nationale que Bédard et Larochelle ne soient pas honorés au Centre Vidéotron.»

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«Claude a été un précurseur du journalisme que l’on connaît, d’ajouter Villeneuve. Il parlait fort et avait des opinions bien tranchées. C’est un des derniers géants qui nous quittent.»

Au dire de Villeneuve, Bédard n’hésitait pas à brasser l’ordre établi. «La galerie sportive en menait large à Québec et c’était une chasse gardée qui avait mainmise sur tout. Claude dérangeait au début et il a brisé ce cercle, ce qui a ouvert la porte à d'autres. Il n’y avait pas d’équivalent à Montréal.»

Un féroce compétiteur

Derrière sa bonne humeur, Bédard était un féroce compétiteur. «Nos relations étaient bien meilleures après nos carrières, a lancé à la blague l’ancien directeur des pages sportives du Soleil Maurice Dumas. La compétition était féroce et Claude était un travailleur acharné. Personne ne voulait céder le pas et ça rendait tout le monde meilleur. Tu devais te lever de bonne heure pour rivaliser parce qu’il connaissait son affaire et il avait de bons contacts.»

Les journaux occupaient une grande place. «Les journaux étaient une grosse source de renseignements et tu voulais avoir les meilleures informations et de bonnes histoires, a souligné Dumas, qui a travaillé sous les ordres de Bédard en 1973 avant de partir pour la compétition. Sans vouloir jouer au plus fin, l’information était de meilleure qualité.»

Jeune journaliste au bureau de La Tribune à Thetford Mines, Dumas avait connu Bédard alors qu’il était directeur-gérant des Indiens de Québec dans la Ligue provinciale de baseball. Il raconte une anecdote.

«Thetford s’était fait prendre à utiliser un joueur qui n’était pas admissible et on soupçonnait les Indiens d’être à l’origine de la fuite. Dans mon journal, j’avais invité les partisans à faire sentir leur mécontentement à l’endroit de Bédard à l’occasion de la prochaine visite des Indiens. Quelques années plus tard, il m’avait amené au Journal de Québec

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