«Il avait la cause des Nordiques tellement à cœur» - Jean Martineau
Les anciens Fleurdelisés se remémorent Claude Bédard


Stéphane Cadorette
Pour les anciens Nordiques, Claude Bédard était bien plus que le chroniqueur et le directeur des sports du Journal de Québec attitré à la couverture de l’équipe.
• À lire aussi: Décès de Claude Bédard: «Un vrai bâtisseur des Nordiques», aux yeux de Marcel Aubut
• À lire aussi: Claude Bédard, un véritable pilier du Journal, s’éteint
«Ce que je retiens, c’est que des gens comme lui, Claude Larochelle et Marius Fortier ont été parmi les plus grands artisans de la venue des Nordiques», a indiqué l’ancien capitaine Marc Tardif.
«Le hockey professionnel à Québec, ça a toujours été extrêmement important pour lui. Nous, les joueurs, savions qu’il allait donner son point de vue même quand ça ne faisait pas notre affaire et c’était bien correct. On ne peut pas toujours raconter juste les bons côtés. Il faut le faire quand même, ce qu’il a fait pendant 28 ans! Je ne peux pas faire autrement que de penser à sa famille», a continué celui qui s’est joint aux Nordiques en 1974.

Un atout pour Québec
L’ex-attaquant Michel Parizeau a été un Nordiques de la première heure, en 1972. Il a tôt fait de constater l’étendue de l’influence de Claude Bédard dans le paysage sportif de Québec.
«Il était profondément attaché à l’idée que Québec méritait son équipe et il a travaillé fort pour intéresser les gens à cette idée, à une époque où plusieurs affirmaient que Québec ce n’était pas assez gros pour du hockey professionnel.
«Je me souviens encore de plusieurs de ses chroniques où il appuyait la cause des Nordiques. C’est en partie lui qui a vendu l’idée des Nordiques à la communauté des affaires de Québec», a-t-il expliqué.

Dur, mais juste

Dans ses fonctions de relationniste de presse, Jean Martineau a travaillé au quotidien avec Claude Bédard.
«J’ai eu d’innombrables discussions avec lui. Je me retrouvais souvent assis avec lui sur les vols nolisés de l’équipe et j’ai vite réalisé à quel point il avait la cause des Nordiques tellement à cœur», s’est-il remémoré.
Selon Martineau, il faut tout de même retenir qu’il ne s’est jamais gêné pour autant quand venait le temps de se montrer dur envers l’équipe.
«Claude pouvait être très émotif. Il a critiqué à maintes reprises nos meilleurs joueurs et dans certains cas, ça aidait à les motiver. Les succès des Nordiques étaient importants pour lui et il pouvait critiquer, mais correctement», a-t-il expliqué.
L’autre sujet qui tenait à cœur à Claude Bédard était la place des Nordiques par rapport au Canadien.
«Claude ne se gênait pas pour dire que Montréal n’a jamais voulu de Québec dans sa ligue. C’était un manque de vision terrible. Il n’a jamais eu peur de se mouiller et il ne se cachait pas après ses articles.»