Claire Bergeron raconte la vie d'un couple mal assorti dans son nouveau roman
«Sur les ruines de sa vie»


Marie-France Bornais
Inspirée par l’Abitibi, cette belle région québécoise où elle est née, la talentueuse Claire Bergeron propose à ses fans un suspense étonnant où la droiture, la bienveillance et l’éthique s’opposent à l’égoïsme dans son nouveau roman, Sur les ruines de sa vie. Avec l’histoire d’un dentiste prénommé Aubert et de sa belle mais très narcissique épouse, Euphrosine, Claire Bergeron montre le courage des gens qui ont contribué au développement de l’Abitibi, malgré la quantité d’obstacles qu’ils ont dû surmonter.

L’histoire débute en plein hiver à Amos, en 1929. Par une nuit glaciale de janvier, un incendie éclate dans l’immeuble d’Aubert de La Durantaye. Son cabinet de dentiste et trois logements sont la proie des flammes. Trois personnes, dont l’assistante du dentiste et son fils, n’ont pas pu fuir le brasier.
Aubert, en visite à Québec pour les funérailles de son beau-père, est atterré lorsqu’il apprend la terrible nouvelle. Sa femme, Euphorisine, elle, n’est pas trop émue.
Que se cache-t-il derrière les apparences de ce couple «parfait»? Aubert est apprécié de tous, mais Euphrosine, elle, est une femme froide qui préfère parader dans les salons que nouer des liens authentiques avec les gens.
Un mot: «testament»
Le roman est né à mi-chemin entre Laval et Amos, en Abitibi, alors qu’elle se rendait à la Société d’histoire d’Amos avec son frère et sa belle-sœur. «J’ai eu un flash tout à coup: le mot “testament”. Une intrigue a commencé à se dérouler autour de ça... À Amos, on a fouillé dans les archives et j’ai eu plein d’idées. Sur le chemin du retour, la plus grosse partie de mon intrigue, je l’avais dans ma tête!»
Ce livre très dramatique et rempli de rebondissements débute par une tragédie. «Je dirais que c’est le plus polar de mes romans, ajoute-t-elle. Aux côtés de gens avec une grande éthique, un amour profond et sincère, il y a des personnages qui développent des sentiments contraires.»
«Mon Euphrosine, par exemple, rêve de parader dans les salons huppés de Québec. À l’époque, les femmes avaient le statut social de leur mari. Pour parader, il fallait qu’elle épouse un homme qui lui donnait cette possibilité parce que d’elle-même, elle ne pouvait pas y arriver.»
Claire Bergeron a imaginé une Euphrosine manipulatrice et égoïste. «La beauté ne signifie pas nécessairement la bonté, hein...», fait-elle remarquer.
«Dans ce roman, j’ai mis beaucoup l’accent sur un homme, Aubert de la Durantaye. C’était un homme qui avait envie de fonder une famille alors qu’Euphrosine était tout le contraire.»
Un deuxième livre publié
Claire Bergeron a plus d’une corde à son arc. Elle vient rédiger le livre de son fils, David Larose, Impact: Dans l’adversité naissent des opportunités, qui vient d’être publié chez Un monde différent.
«Mon fils est président-fondateur des bureaux de conférenciers Horizon, qui est le plus gros bureau francophone au Canada. Quand la COVID est arrivée, il a reçu ça, comme beaucoup d’entrepreneurs, en plein visage. Ils ont frappé un mur, d’aplomb. J’ai attendu quelques jours et quand j’ai vu qu’il réagissait bien, je lui ai dit: pourquoi pas écrire là-dessus? J’ai écrit toute l’aventure, au jour le jour. C’est écrit dans les émotions du moment.»
Claire Bergeron y a mis tout son cœur, recueillant les témoignages au jour le jour, écrivant «vite, vite, vite» avant de tout peaufiner. «Je dis toujours que c’est le cœur d’un fils qui bat sous la plume de sa mère.»
Sur les ruines de sa vie
Claire Bergeron
Éditions Druide
400 pages
- Claire Bergeron est native de l’Abitibi.
- Elle est infirmière de profession. Elle a ensuite eu un bureau de poste dans sa maison et une compagnie de transport de bois de sciage.
- Elle a touché les lecteurs de plusieurs continents avec ses romans, notamment Sous le manteau du silence et Les amants maudits de Spirit Lake.
- On lui doit aussi Née sous une insondable étoile, Dans l’ombre de la Sainte Mafia, Mirages sur la Vallée-de-l’Or.
- Elle travaille en ce moment sur son prochain roman, qui sera publié l’an prochain.
- Son site web : ClaireBergeron.com
«Amos, mardi 15 janvier 1929
Les maisons de bois craquaient de toutes parts dans la froidure de janvier. De longues volutes de fumée montaient des cheminées, telles des flèches de ouate effilochée, vers un immense ciel noir constellé d’étoiles.
— Ce sera la nuit la plus frisquette de l’hiver, avait prédit Josaphat Bénard, quatre-vingt-dix ans, un vieillard à barbe blanche connu de tous.»
- Claire Bergeron, Sur les ruines de sa vie, Éditions Druide
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