Citrons électriques: l’aventure des voitures rechargeables a viré au cauchemar pour bien des Québécois

Pannes à répétition, batteries capricieuses, bris multiples et délais de réparation interminables: des automobilistes qui ont acheté un véhicule électrique au cours des dernières années commencent à déchanter.

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«Ce n’est pas normal qu’une voiture de ce prix-là, au bout de quelques jours seulement, tombe en panne», déplore Karl Phaneuf, en entrevue à l’émission J.E, diffusée ce soir à TVA.

Cinq jours après avoir pris possession de sa rutilante Audi Q4, M. Phaneuf a vu le tableau de bord de sa nouvelle voiture s’éteindre complètement, alors qu’il était sur l’autoroute 30, en décembre 2024. Résultat: son auto a été immobilisée durant sept semaines chez le concessionnaire. Et ce n’était que le début de ses problèmes (voir autre texte ).

M. Phaneuf n’est pas le seul dans cette situation. L’aventure électrique a viré au cauchemar pour bien des Québécois, à tel point que plusieurs remettent désormais en question leur choix d’avoir délaissé les automobiles à essence.

Un outil pour dépanner

Todd Hesketh, quant à lui, ne compte plus le nombre de fois où son VF8 de Vinfast a arrêté de fonctionner. Insatisfait, il a consulté le concessionnaire avec qui il avait fait affaire.

Le conseil de son vendeur? «Pour te dépanner, garde toujours une clé 10 mm dans tes poches», se rappelle-t-il. Ironiquement, cet outil lui a toutefois été utile pour passer au travers des nombreuses étapes de redémarrage de son véhicule.

Recours

Devant autant de problèmes récurrents, les propriétaires qui sont au bout du rouleau n’hésitent pas à se tourner vers les tribunaux. L’avocat Joey Zukran a présenté une demande d’action collective contre Volkswagen et sa filiale Audi, pour les problèmes liés à la Q4.

«Nous, on le qualifie carrément de citron! Audi doit reprendre ses voitures et rembourser les personnes qui sont affectées», martèle l’avocat.

La demande, qui est toujours en attente d’autorisation, vise aussi les Volkswagen ID4, qui ont la même plateforme électrique et qui connaissent des problèmes similaires à ceux du Q4.

Une demande d’action collective a aussi été déposée contre Ford par le propriétaire d’un Escape hybride rechargeable, qui a été privé de la fonction électrique de son véhicule pendant six mois (voir autre texte ).

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

La solution: louer

Avec plus de 400 000 véhicules électriques sur les routes, le Québec domine ce marché au pays. Depuis le début de l’année 2025 uniquement, plus de 55 000 véhicules électriques neufs ont été immatriculés au Québec.

Face à tous les pépins soulevés, le chroniqueur automobile du Guide de l’auto, Antoine Joubert, recommande à ceux qui souhaitent passer à l’électrique de se tourner vers la location plutôt que vers l’achat.

CAA Québec abonde dans le même sens. «Si on est un peu frileux, qu'on veut se garder une marge de manœuvre [...], la location peut être une solution intéressante», résume Jesse Caron, expert automobile pour CAA.

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Quoi faire quand vous êtes pris avec un citron électrique?

Votre véhicule se retrouve au garage à répétition? Que ce soit pour un seul problème récurrent ou un paquet de problèmes différents, la loi anticitron s’applique depuis l’automne 2023 au Québec. Voici les critères qui vous permettent d’évoquer cette loi devant les tribunaux afin que le véhicule soit déclaré gravement défectueux.

Le véhicule doit:

• Être neuf (maximum trois ans écoulés depuis la première vente ou location);
• Être toujours garanti par le fabricant;
• Avoir moins de 60 000 km au compteur.

Un véhicule peut être déclaré gravement défectueux dans les cas suivants:

• 3 tentatives infructueuses de réparation pour un même problème;
• 12 tentatives de réparation pour des problèmes différents;
• Le véhicule passe plus de 30 jours chez le concessionnaire (certaines conditions s’appliquent).

Bon à savoir: lorsqu’un véhicule est déclaré gravement défectueux, la mention doit obligatoirement être faite lors de la revente ou la mise en location du véhicule par un concessionnaire ou un particulier.

Mais il y a un mais: «Le hic, c’est que vu que ce sont des véhicules neufs, on est au-delà de la ligne du 15 000$ des petites créances. C’est une procédure judiciaire qui est peut-être un peu plus complexe, qui va peut-être nécessiter l’embauche d’un avocat. Ça peut être relativement coûteux, selon les circonstances.» — Sylvie De Bellefeuille, Option consommateurs