Jean Charest touche la corde sensible des Albertains
L’ancien premier ministre du Québec retourne dans l’arène politique canadienne
Raphaël Pirro
Jean Charest a livré un plaidoyer pour l’unité du Parti conservateur du Canada (PCC) lors du lancement de sa campagne à la chefferie, hier soir, à Calgary, en plein cœur de l’Alberta et du conservatisme canadien, où le pétrole était la star de la soirée.
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De l’aveu du principal intéressé, il ne s’agissait pas d’une pure coïncidence, mais bien d’un choix conscient : le temps est arrivé de mettre fin à la « balkanisation » des différents courants dans le parti et de s’unir sous une bannière.
« Je suis ici à Calgary, je suis ici en Alberta parce que j’aimerais faire un point. Le point que je veux faire est à propos du Parti conservateur du Canada et à propos du pays lui-même. C’est pourquoi j’ai choisi d’être ici ce soir avec vous », a dit M. Charest en préambule à son discours, après avoir été présenté par Paul Haggis, un homme du pétrole et haut fonctionnaire bien connu de la région.
Jean Charest a louangé l’héritage du « fils préféré de l’Alberta », Stephen Harper, « qui a laissé un héritage fier, un héritage que nous allons honorer ». Dans la même veine, il a fait connaître son « respect » pour les successeurs qui ont échoué à vaincre Justin Trudeau, soit Andrew Scheer et Erin O’Toole.
Construire des pipelines
Dans la capitale pétrolière du pays, M. Charest a vanté ses contacts dans l’industrie, sa connaissance de la région, en mettant l’accent sur sa volonté de construire des pipelines et en soulignant au passage un « événement qui change tout » : la guerre en Ukraine, qui doit permettre au Canada de mieux se positionner dans le monde et de fournir l’Europe en pétrole.
« Où est le Canada là-dedans ? Où est le pays dans le monde qui peut leur fournir le gaz et le pétrole ? Et pourquoi ne sommes-nous pas en mesure de faire ça ? » a lancé Jean Charest sous des applaudissements nourris.
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Compréhension du système fédéral
L’ancien premier ministre québécois a rappelé dans son discours, mais aussi au courant de la journée entière, l’étendue de son expérience en politique, une expérience qui lui donne, selon lui, une compréhension sans égale du « système fédéral ».
« Moi, si je suis premier ministre du Canada, je pense que ça donnerait une bouffée d’air frais à Ottawa parce qu’ils auront un premier ministre qui comprend comment le système fédéral fonctionne », disait-il en entrevue avec Mario Dumont plus tôt en journée.
Le candidat à la chefferie a l’intention d’appuyer les projets de pipelines tant qu’il y a « une acceptabilité sur le plan environnemental et social ».
Pas inquiet pour les sondages
M. Charest entame la course avec un important retard dans les intentions de vote comparativement à son principal rival, Pierre Poilievre.
Ce dernier reçoit l’appui de 41 % des électeurs conservateurs contre un maigre 10 % pour l’ancien premier ministre québécois, selon un sondage Léger pour le compte du Journal et du National Post et publié hier.
« Ce n’est pas contre [Pierre Poilievre] que je fais campagne, moi je fais campagne parce que je pense que je serais un bon chef compte tenu de mon bilan, de ma feuille de route, de mon expérience, puis de ce que j’amène comme vision pour le Canada. »