Loi 21: Jean Charest n’est pas contre un examen par la Cour suprême
Agence QMI
Un gouvernement fédéral conservateur dirigé par Jean Charest s’exprimerait contre la loi québécoise sur la laïcité de l'État devant la Cour suprême, brisant avec la position non interventionniste de l’ancien chef Erin O’Toole.
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M. Charest, qui a officialisé sa candidature à la chefferie du Parti conservateur du Canada (PCC) jeudi, est d’avis que «la question de la laïcité pour les Québécois c’est fondamental [...] et ça, il faut respecter ça».
«Ce n’est pas moi qui vais courir avec des poursuites devant les tribunaux, je n’en ferai pas de poursuite devant les tribunaux. Si l’affaire va à la Cour suprême, le gouvernement fédéral s’exprimera», a-t-il dit lors d’une entrevue avec Mario Dumont jeudi.
Rappelant que son gouvernement libéral n’avait pas donné suite aux recommandations du rapport Bouchard-Taylor en 2008, M. Charest a affirmé que «peu importe où le jugement se rendra, on va travailler en collaboration avec le gouvernement du Québec».
Cette déclaration semble être en porte-à-faux avec un élément qu’il juge être central à son identité en tant que conservateur.
«Je crois beaucoup, et ça, ça nous distingue des libéraux fédéraux et des autres partis, à un système fédéral canadien qui est très respectueux des compétences des provinces. Et là-dessus j’amène une expérience qui est assez unique», a-t-il dit.
Comprendre le système
L’ancien premier ministre québécois mise beaucoup sur son expérience en politique, une expérience qui lui donne, selon lui, une compréhension sans égale du «système fédéral».
«Moi, si je suis premier ministre du Canada, je pense que ça donnerait une bouffée d’air frais à Ottawa parce qu’ils auront un premier ministre qui comprend comment le système fédéral fonctionne», a-t-il affirmé.
Le candidat à la chefferie a l’intention d’appuyer les projets de pipelines tant qu’il y a «une acceptabilité sur le plan environnemental et social». Ce n’est pas un hasard s’il a choisi Calgary, capitale pétrolière du Canada, pour lancer sa campagne jeudi soir.
Même s’il souhaite surtout «décarboniser le gaz et le pétrole», il soutient qu’il ne faut pas tourner le dos aux projets pétroliers. «Sécuriser» l’approvisionnement en énergie du Canada et des alliés européens, mis à mal par la guerre en Ukraine, est un argument de plus pour profiter des ressources souterraines du Canada.
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Apprendre des leçons du provincial
En ce qui concerne l’enquête sur le financement politique, M. Charest a reconnu qu’il avait appris des leçons et que celui pour la course à la chefferie sera fait «dans les règles».
«Le financement politique se faisait toujours d’une telle façon [à l’époque], mais on l’a fait dans les règles, on l’a fait honnêtement», a-t-il dit.
«Si après huit ans [l’UPAC] n’a rien trouvé après avoir interviewé 300 personnes, on peut regarder ça sous un autre angle. [...] À un moment donné ça devient de l’acharnement», a-t-il ajouté.
Pas inquiet du retard dans les sondages
M. Charest entame la course avec un important retard dans les intentions de vote comparativement à son principal rival, Pierre Poilievre. Ce dernier reçoit l’appui de 41 % des électeurs conservateurs contre 10 % pour l’ancien premier ministre québécois, selon un sondage Léger pour le compte du Journal et du National Post publié jeudi.
«Ce n’est pas contre [Pierre Poilievre] que je fais campagne, moi je fais campagne parce que je pense que je serais un bon chef, compte tenu de mon bilan, de ma feuille de route, de mon expérience, puis de ce que j’amène comme vision pour le Canada.»
*** Voyez l’intégrale de son entrevue dans la vidéo ci-haut.