Ces régions où l'on vit plus vieux
Mardi 5 août 21 h, Planète+
Julie Loiselle
Dans différents coins du monde, des scientifiques de renom ont repéré des zones dites bleues, où vivent de nombreux nonagénaires et centenaires en excellente santé. Certains croient même qu’en les étudiant, on finira par percer les secrets de la longévité. Pour en savoir plus, l’équipe de cette série s’immisce dans le quotidien de ces aînés extraordinaires.
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Aux commandes de chaque épisode, la cheffe de cuisine et naturopathe Angèle Ferreux-Maeght, spécialiste de l’«alimentation bien-être», et le médecin généraliste Vincent Valinducq, passionné par tout ce qui permet de vivre longtemps en santé. Dans le premier épisode, ils se rendent au Costa Rica, dans la péninsule de Nicoya. Là-bas, 13 % de la population a plus de 90 ans et 5 % franchit même la barre des 100 ans. Impressionnant!
Loin de la guerre?
Alors qu’ils traversent en voiture la frontière de Nicoya, Angèle soulève un point marquant en découvrant les paysages naturels grandioses: «On entre dans la zone bleue. C’est tellement paisible! J’ai l’impression que le fait que le Costa Rica soit un pays sans armée — on a investi dans l’éducation plutôt que dans l’armée — doit jouer sur le bien-être des gens.»
En effet, le Costa Rica n’est pas un territoire comme les autres: sans service militaire depuis 1948, démocratique depuis 1821, il a aussi aboli la peine de mort dès 1882. À son arrivée, le duo rencontre Jorge, président de l’Association des centenaires de Nicoya, au Festival de la Zone bleue, une grande fête en plein air pour célébrer les doyens de la ville. Au programme: danse, défilé de mode, bonne cuisine et reconnaissance publique de l’apport des aînés à la communauté.
96 ans et 18 enfants
Jorge présente Angèle et Vincent à plusieurs membres de l’Association, dont Selina, 108 ans, la doyenne du jour. Un autre centenaire amuse la foule en remuant les hanches devant la caméra, preuve qu’ici, l’énergie et la joie de vivre ne manquent pas malgré l’âge avancé. «Il y a 44 centenaires actuellement, et l’an prochain, on en comptera sans doute 32 de plus. On dénombre aussi 940 nonagénaires et 4150 octogénaires à Nicoya», explique Jorge.
Au micro, l’animatrice du festival leur rend un hommage bien senti: «Vous avez tout donné à ce pays, vous êtes nos piliers. Merci à nos anciens!» Le duo discute ensuite avec Don Pablo, 96 ans, qui revendique fièrement une existence «olé olé». «Je prends deux bières par jour. Avant, j’en buvais six. J’étais terrible! Je me suis amusé toute ma vie. Ma mère était comme moi, et elle est morte à 110 ans.» Célibataire (il ne s’est jamais marié), Don Pablo a tout de même eu 18 enfants. Serait-ce là son élixir de jeunesse?
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Alimentation et mode de vie
Pour aller plus loin, Vincent interroge un scientifique qui a étudié 3000 aînés de Nicoya. «On a découvert un avantage métabolique. Ils présentent tous un taux plus bas de cholestérol et de triglycérides, et souffrent moins d’hypertension. Ils sont aussi plus grands que la moyenne nationale.» Détail étonnant: seules les personnes nées et restées à Nicoya bénéficient de cet avantage. «Si elles ont vécu ailleurs à un moment de leur vie, elles perdent ce privilège de longévité.»
Angèle se penche par ailleurs sur la base de leur alimentation, qui contient énormément de fibres. Par exemple, ils sont friands de maïs, qu’ils utilisent entre autres pour préparer des tortillas. «Ils le combinent souvent avec des haricots et des protéines végétales», remarque la cheffe de cuisine. L’environnement et le mode de vie font aussi la différence. Les animateurs rejoignent un joyeux éleveur de bétail (en liberté), nonagénaire, qui a passé sa vie dehors, à cheval ou à pied. «Je ne crois pas que je serais encore en vie si je n’avais pas fait tout cet exercice, de 4 h du matin à 18 h chaque jour», confie-t-il. Et si on s’inspirait du mode de vie des gens de Nicoya pour vivre plus vieux et plus heureux, nous aussi?