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Culture

Ce que l'Église a appris à Irdens Exantus

On le retrouve dans «Antigang» à Radio-Canada cet automne.

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Samuel Pradier

2025-08-07T10:00:00Z
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En 10 ans de carrière, Irdens Exantus a réussi à se faire un nom tant dans le milieu du théâtre que celui de la télé. Il tente maintenant de se faire une place en musique avec son premier extrait, Danger. Mais derrière ce comédien de talent se cache un trentenaire affable et gentil, qui a accepté de nous en dire davantage sur lui.

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J'ai eu une enfance heureuse

Je n’avais pas de grands rêves durant mon enfance. J'ai surtout le souvenir d'avoir toujours été bien entouré par les membres de ma famille, mes cousins et mes cousines. J'ai toujours été un gars de famille, et j’ai toujours été très proche de mon père, ma mère, mon frère, et surtout de ma sœur. Mon frère est beaucoup plus jeune, on a 18 ans de différence. Alors, il n’était pas encore né durant mon enfance. J’étais aussi très complice avec mes cousines. On faisait souvent des fêtes familiales, on fêtait Noël ensemble. On s'organisait des sorties en gang: on allait à La Ronde ou à la piscine. J'ai vraiment de beaux souvenirs associés aux moments que j'ai passés en famille. J’étais plus souvent avec ma famille qu’avec des amis. J’avais aussi deux autres cousins que je voyais souvent. J'allais dormir chez eux pendant les vacances scolaires. C’étaient mes meilleurs amis à cette époque et, en plus, on habitait assez proches les uns des autres. Comme toute la famille allait à la même église, souvent après la messe, on se ramassait chez ma cousine pour jouer dans la cour tout l’après-midi.

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Ado, mon sens de la répartie m’a aidé

J'étais un gars très gentil et plutôt doux à l’adolescence. On sait que les jeunes peuvent être plus difficiles ou méchants au secondaire. J’ai donc vite compris que mon humour et le fait de ne pas avoir ma langue dans ma poche pouvaient me servir. Je dirais même que ça m'a beaucoup aidé. C’est aussi durant cette période que j’ai trouvé ma gang, des gens avec qui je me suis lié d’amitié et avec qui j’ai passé tout mon secondaire. On se voit encore aujourd’hui et on se fait régulièrement des soirées ensemble. Je dis souvent que j'étais proche de me faire intimider; heureusement, ils étaient là! En fait, je n’étais pas cool au secondaire, mais mes amis l’étaient, et ça me donnait un certain statut. J’ai aussi découvert la musique avec eux: je me suis mis à faire du rap, à découvrir des artistes musicaux que je n'aurais pas pu découvrir autrement. Je jouais du saxophone et du piano, et je pense que les gens reconnaissaient que j’avais un certain talent. C’est aussi au secondaire que j’ai découvert le théâtre.

Mon premier emploi m’a offert la liberté

Ce qui est drôle, c’est que mon père ne voulait absolument pas que je travaille avant d'atteindre la majorité, parce qu’il avait peur que je sois obnubilé par l’argent et que je décide d’arrêter l’école pour travailler à temps plein. Mais j’ai commencé à travailler à l’épicerie Metro sur Saint-Hubert, et ce travail m’a surtout donné envie d’être autonome et de me responsabiliser. Jusque-là, mes parents m’ont beaucoup tenu la main. Ils étaient assez stricts, et la discipline était importante pour eux. Ils prenaient beaucoup soin de moi, et ma mère faisait souvent des choses pour moi. Ce premier travail m’a donné plus de responsabilités, m’a fait comprendre où et comment je devais placer mon argent. Je pense que c’est à partir de ce moment-là que j’ai voulu être autonome et être capable de faire les choses par moi-même, sans dépendre de l’argent de mes parents.

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J’ai grandi à l’église

Je viens d’une famille très religieuse. J’ai grandi dans une famille chrétienne et j’ai baigné là-dedans durant toute ma jeunesse. Je pense que l’église m'a apporté beaucoup de valeurs qui sont, selon moi, fondamentales pour l’être humain: le sens du partage, l'amour inconditionnel, le fait d'être transporté par quelque chose de plus grand que soi ou d'avoir la force d'accomplir des choses qui nous dépassent en tant qu’Hommes. Mais ma spiritualité s’est transformée dans les 10 dernières années: je considère que je suis beaucoup plus spirituel que religieux. Il y a eu des moments où j'ai eu l'impression que la religion m'empêchait d'être authentique quand je pensais à la personne que je voulais devenir. Il y avait des façons de faire ou des visions de la vie qui ne concordaient pas nécessairement avec les miennes, mais je sentais que je devais les suivre parce que c'était les règles. Ce changement m'a apporté la liberté d'être qui je suis et de m'affirmer, et de ne pas avoir peur d'être qui je suis, tout en gardant les bons côtés de ce que j'ai appris quand j'allais à l'église, en termes de valeurs, de force, de résilience, de sens du partage, et de l'amour envers soi et envers les autres.

À l’âge de 16 ans, Irdens Exantus était déjà un passionné de musique. Il était alors saxophoniste pour son église.
À l’âge de 16 ans, Irdens Exantus était déjà un passionné de musique. Il était alors saxophoniste pour son église. Collection personnelle

Je crois que l'amour commence par soi

J'ai compris, dans les dernières années, que l'amour part principalement de soi. Il faut apprendre à s’aimer, à se donner de la valeur, à être son plus grand fan avant de pouvoir tomber en amour avec quelqu’un. Ça se passe souvent entre nos deux oreilles, et on peut devenir son pire ennemi comme son plus grand admirateur. Je pense que quand tu n’es pas capable de te donner de l'amour, tu ne peux pas en donner aux autres, donc tu ne peux pas trouver l'amour non plus. Je considère que j’ai été super bien entouré. Dans l’éducation que j'ai reçue, on m'a appris l'importance de l'amour inconditionnel; et j'ai souvent eu tendance à surfer là-dessus en me négligeant parfois. Mais si les gens qui t’aiment partent ou disparaissent, tu vas être seul avec toi-même. C'est ce que j'ai appris au début de ma trentaine.

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J’ai visité le Portugal en solo

J’ai fait des voyages qui ont une grande valeur humaine pour moi. Par exemple, je suis parti tout seul au Portugal pour une dizaine de jours, en janvier 2024. C'était mon premier voyage que je faisais tout seul. C’était un rêve que j’avais de partir avec un sac à dos, de rencontrer des gens, de vivre au jour le jour. Je voulais absolument faire ça avant d'avoir 30 ans, et je l’ai enfin fait. C’est un voyage qui m'a beaucoup révélé à moi-même: j'ai pu voir qui je suis réellement quand je ne suis pas entouré des miens ou des gens qui me connaissent. Rencontrer des inconnus, avoir une discussion profonde avec eux, connecter avec des gens en sachant que ça ne va pas durer dans le temps, tout en partageant quelque chose de précieux, c’était exceptionnel. J’ai pu faire la fête à Lisbonne de manière improvisée, visiter la ville de Porto. Je pouvais décider de ce que je faisais sans avoir à dépendre de personne et sans avoir à rendre des comptes à personne. Ça m'a vraiment fait du bien. En revenant ici, j’étais tellement serein et en paix. J’ai eu le temps de me déposer après plusieurs années au cours desquelles j’avais beaucoup travaillé.

Irdens Exantus a découvert le Portugal en solo en janvier 2024.
Irdens Exantus a découvert le Portugal en solo en janvier 2024. Collection personnelle

J'ai été un adolescent très anxieux

Je me rappelle qu’à 16 ans, j’étais un gars très anxieux et très inquiet, même si ça ne paraissait pas nécessairement. J'étais anxieux par rapport à ce que je voulais faire plus tard, à ce que je voulais devenir. À cette époque, j’aurais aimé rencontrer celui que je suis devenu pour comprendre que j’avais juste à prendre ce qui était là et que tout allait bien aller par la suite, que j’avais juste à vivre le moment présent sans avoir besoin de me comparer aux autres. Je me serais beaucoup moins inquiété. Je ne savais pas, à ce moment-là, que les choses allaient venir par elles-mêmes si je prenais la peine de vivre ce qui se présentait à moi. En même temps, peut-être que si j’avais su à l’avance ce qui allait m’arriver, j’aurais trop eu confiance en moi et j’aurais été arrogant... Mais je ne pense pas.

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