Blue Jays: dans le «bandwagon» vers Toronto


Benoît Rioux
TORONTO – Ma vieille casquette des Expos était stratégiquement vissée sur ma tête, dimanche matin, au moment de prendre le train en direction de Toronto pour assurer la couverture du match des Blue Jays, en soirée.
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La méthode avait déjà fait ses preuves dans le passé. Le moyen est parfait pour provoquer de bonnes discussions autour du baseball. Il y a notamment la fois où, lors d’un voyage personnel, en Espagne, un Québécois m’avait accosté en criant «Bonsoir, elle est partie!», en hommage à Rodger Brulotte, après avoir aperçu ladite casquette.
Cette fois, le hasard ne pouvait mieux faire les choses. La gentille dame assise à mes côtés dans le train m’a spontanément parlé des Expos, puis des Blue Jays.
«J’aime votre casquette, j’ai été placière au Stade olympique pendant les matchs des Expos vers la fin des années 1970, mais présentement, j’ai beaucoup de plaisir à suivre les Blue Jays. Allez-vous au match, ce soir?» m’a-t-elle demandé.
«Je suis embarquée complètement»
On a fait connaissance. Barbara Ann Blair, qui réside toujours à Montréal, s’est souvenue de ses premiers matchs des Expos en compagnie de ses parents à l’époque du parc Jarry. Son joueur préféré était alors Mack Jones. Malgré le départ du club montréalais, il y a plus de 20 ans, sa passion pour le baseball est restée. Elle aime particulièrement Vladimir Guerrero fils avec les Blue Jays.
«Je suivais déjà un peu les Blue Jays dans les dernières années, mais cette saison, je suis embarquée complètement, a-t-elle précisé. Je parle même aux joueurs et je les encourage lorsque je regarde les parties à la télévision.»
«Je pense mourir trois à quatre fois par match, a-t-elle ajouté avec humour. Même quand ils prennent l’avance, les Blue Jays rendent toujours ça un peu compliqué.»
Aller-retour à Kingston
Mme Blair est une fine observatrice. On a débattu de la décision du gérant John Schneider d’envoyer le releveur Brendon Little au monticule lors de la huitième manche, durant le cinquième match, à Seattle. J’aurais voulu devenir son ami et l’inviter à se joindre à mon pool de baseball.
La dame est débarquée à Kingston, où elle allait casser la croûte avec une copine, mais elle se promettait d’être de retour à Montréal en soirée, à temps pour le début du match des Blue Jays.
Venus de l’Ontario pour le CH
Si d’autres partisans des Jays étaient également à bord du train, plusieurs Ontariens rentraient à la maison après avoir assisté à la défaite du Canadien, la veille, contre les Rangers de New York. C’était le cas de Paul Dickson, 49 ans, et de son fils Owen, 18 ans. Les deux voyageurs originaires de London avouaient être beaucoup plus intéressés par l’avenir du CH que par celui des Blue Jays.
«Je n’embarque pas dans le bandwagon», a pesté Paul, se décrivant comme un vieux partisan des Orioles de Baltimore.
«Je préfère le hockey au baseball, mais peu importe le sport, je suis partisan d’aucune équipe de Toronto», a pour sa part laissé tomber Owen.
On aura tout vu! Des Québécois appuient désormais les Jays pendant que certains Ontariens les boudent. Dernier constat en rentrant à la gare Union : la station de métro Pie-IX, à l’époque des Expos, ce n’était finalement pas si loin que ça pour aller voir du baseball comparativement à Toronto.