Bébé abandonné à Trois-Rivières: l’accusée avait vu deux médecins avant d'accoucher dans la rue
Amélie St-Yves
La femme accusée d’avoir voulu abandonner un bébé dans une rue de Trois-Rivières, le 1er janvier dernier, avait vu deux médecins avant d’accoucher seule, selon de nouvelles révélations obtenues par TVA Nouvelles.
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Elle avait vu des médecins au moins deux fois dans les semaines précédant le drame, selon les informations de TVA Nouvelles.
La femme a vu un médecin de proximité le 28 novembre, puis est allée à l'urgence le 30 novembre, environ un mois avant d’accoucher d’un bébé prématuré à 30 semaines de grossesse.

Après des examens et prises de sang, elle a appris qu'elle avait une hernie au ventre et qu'elle souffrait d'anémie.
Une possible grossesse n'aurait pas été explorée. Elle ignorait d'ailleurs qu'elle était enceinte.
Rappelons que la femme souffre de schizophrénie et était sans domicile fixe. Elle a été déclarée non criminellement responsable de cet événement, mardi.

Le 1er janvier, elle a accouché dans la rue d'un bébé, à peine une heure après avoir été interpellée par des policiers. En pleine psychose, elle pense qu’il était décédé.
Le poupon, pour sa part, a été sauvé par des passants.
Personne ne peut dire avec certitude comment la grossesse a pu passer dans les mailles du filet à au moins trois reprises.
Le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec indique que «les médecins et professionnels travaillant dans les hôpitaux [...] réalisent les examens nécessaires en fonction de leur évaluation clinique.»

Mais sans faire de lien direct avec ce dossier, des intervenants s'entendent sur le fait qu'une certaine stigmatisation existe dans le système de santé.
«La bonne foi que l'on peut avoir ne nous empêche pas d'avoir des réflexes inconscients de racisme ou de discrimination envers certaines maladies comme la maladie mentale, ou encore envers des gens qui sont de communautés différentes de la nôtre», indique Paul Brunet du Conseil de la protection des malades.
«Il y a une difficulté d'accès à la personne. On ne sait pas si la personne va dire les bonnes affaires. Il y a aussi des facteurs de dangerosité par moment. Donc c'est sûr que le corps médical va être plus attentif, et va être plus en retrait», souligne pour sa part la directrice générale du Havre, Karine Dahan.
Une plainte en déontologie policière a par ailleurs été formulée, mais on ignore pour l'instant si les policiers seront cités à comparaître.
Le Commissaire a six mois pour rendre une décision.
Voyez le reportage complet dans la vidéo ci-dessus.