Bébé abandonné à Trois-Rivières: un policier est intervenu auprès de la femme une heure avant son accouchement

L’accouchement d’une femme en situation d’itinérance en pleine rue à Trois-Rivières aurait pu être évité, selon des témoins de la scène, alors que la dame de 38 ans a été rencontrée par un policier environ une heure avant les faits.

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Des voisins du parc Victoria au centre-ville racontent avoir entendu la femme de 38 ans hurler de douleur dans un abribus au coin des rues De La Vérendrye et Saint-Olivier le 1^er janvier dernier.

Résidente du secteur depuis 9 ans et habituée de voir des situations de détresse dans le parc devant chez elle, Jessica Paquin-Lupien a alors contacté le 911. Il était 14h06.

«La madame avait vraiment l’air à souffrir. On l’entendait hurler du deuxième étage chez moi», a raconté M^me Paquin-Lupien.

La caméra de sa voisine Sandra Paillé montre la femme se tordre de douleur, puis l’intervention policière, quelques minutes plus tard. Un policier se présente seul devant l’abribus et parle à la dame.

La caméra ne capte pas le son, mais de leur balcon, Jessica et son conjoint Dany Simoneau disent avoir entendu le policier demander à la femme de se calmer.

«Il est juste allé la voir, et il [lui a dit]: “Restez calme madame, vous êtes dans un endroit public.” Il s’est retourné. Il est reparti dans son auto, et il est allé sur le petit coin. Il l’a regardée une quinzaine de minutes. Il est reparti», relate M. Simoneau.

La vidéo montre en effet le départ du policier vers 14h20, laissant seule celle qui est aujourd’hui accusée d’avoir abandonné son bébé peu après 15h à trois coins de rue de là.

«Quand on fait un plus un, c’est là qu’on se rend compte que le service de police n’a pas fait leur intervention correctement», se désole Jessica Paquin-Lupien.

«La dame, elle, en ce moment, elle ne serait pas en prison. La dame, elle serait en train d’avoir les soins. [...] Et le bébé ne serait pas dans un état critique à Sainte-Justine. Ça me rentre dans le cœur de maman comme qu’on dit. Et j’aimerais ça que les choses changent pour ces personnes-là. Ce n’est pas de la faute de la madame. Elle n’a pas eu l’aide qu’elle devrait avoir.»

Le service de police de Trois-Rivières a refusé notre demande d’entrevue en disant que c’est un sujet trop sensible. Les policiers ne veulent pas confirmer ou infirmer qu’il s’agit de la même femme que celle qui est accusée dans l’histoire de l’abandon du nouveau-né.

Ils rapportent toutefois avoir bel et bien fait une intervention à l’intersection des rues De La Vérendrye et Saint-Olivier à la suite d’un appel au 911, peu après 14h, le 1^er janvier, à cause d’une dame qui criait. Selon le rapport du policier, la femme a refusé les services offerts et il n’y avait aucun motif de craindre pour sa santé et pour sa sécurité, c’est pourquoi il n’y a pas eu de demande de transport.

Jessica Paquin-Lupien n’entend pas en rester là. Elle dit avoir fait une plainte en déontologie policière et demandé l’audio de son appel au 911.

«J’ai envoyé des photos à la déontologie [policière] aussi. J’attends un suivi pour savoir ce qui va se passer pour la dame. Mais ça m’inquiète de savoir que notre système, en ce moment, ne répond pas aux besoins des gens qui sont dans la rue, comme cette dame-là», a-t-elle dit.

Voyez les explications complètes dans la vidéo ci-dessus