LPHF: Laura Stacey, beaucoup plus que la blonde de Marie-Philip Poulin

TORONTO | La hockeyeuse Laura Stacey vit un séjour tout à fait spécial, cette semaine, à Toronto. En plus d’y être accompagnée par sa coéquipière et fiancée Marie-Philip Poulin, elle marche sur les traces de son arrière-grand-père, le légendaire Francis «King» Clancy. 

Stacey, qui fait partie des meilleures joueuses de l’équipe de Montréal, dans la Ligue professionnelle de hockey féminin, cache une histoire familiale fascinante. 

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«Ces choses sont vraies, Marie-Philip et moi sommes ensemble et je suis l’arrière-petite-fille de King Clancy. Ça ne me dérange pas d’être reconnue ainsi, mais il est vrai que je suis aussi Laura Stacey, j’ai une identité comme joueuse et comme personne, a-t-elle témoigné, dans une entrevue avec Le Journal au carré Nathan Phillips, jeudi matin, au centre-ville de Toronto. Je me sens bien à Montréal, car on me reconnaît également pour qui je suis. C’est crucial d’être d’abord sa propre personne, même si Marie-Philip et King Clancy sont des gens importants dans ma vie.»

«L’événement est très spécial avec la présence de ma famille, a-t-elle par ailleurs ajouté quant aux activités entourant le match des étoiles de la LNH, incluant la confrontation 3 contre 3 de jeudi soir pour les hockeyeuses de la LPHF, au Scotiabank Arena. Quant au désir de suivre les traces de mon arrière-grand-père, je porte toujours le numéro 7 en son honneur afin de conserver vivant son héritage.» 

Un impact important

Le fait que ce match des étoiles soit présenté à Toronto a de quoi brasser Stacey et ses proches, puisque l’ancêtre représente un personnage important dans l’histoire des Maple Leafs et dans celle de la Ligue nationale de hockey.

Au coin des rues Yonge et Front, le Temple de la renommée rend hommage à son ascendant depuis 1958. King Clancy a aussi donné son nom à un trophée attribué annuellement dans la LNH. L’honneur est décerné au joueur ayant démontré le meilleur exemple de leadership en plus de s’impliquer dans la communauté.

«J’ai vu quelques clips de sa carrière comme joueur et comme entraîneur, mais pour être honnête, les histoires que j’ai entendues le plus sont reliées à qui il était comme personne, ses qualités de meneur et son désir de redonner à la communauté, a confié Stacey. Ce qu’il a laissé à l’extérieur de la patinoire a eu un gros impact sur qui je suis et sur ce que je veux être. J’aime croire que je suis une personne résiliente, déterminée et passionnée.»

La famille d’Eddie Shore

En 2017, lors du centenaire de la LNH, Clancy s’était aussi retrouvé dans la liste des 100 meilleurs joueurs de l’histoire de la ligue. Il a lui-même participé quatre fois au Match des étoiles, entre 1931 et 1934, gagnant au passage la toute première coupe Stanley dans l’histoire des Maple Leafs, en 1932. Stacey n’aura jamais eu la chance de connaître son célèbre arrière-grand-père maternel alors qu’elle est née en 1994, soit huit ans après son décès. Sa grand-mère Carole, fille de Clancy, a toutefois pu partager avec elle de nombreux souvenirs avant de partir à son tour, en pleine pandémie, en juin 2020.

Parmi les anecdotes révélatrices, l’histoire dit qu’un jour, le fameux Eddie Shore, des Bruins de Boston, avait jeté les gants devant Clancy. Au lieu d’accepter le combat, le petit défenseur des Leafs avait serré la pince de Shore pour mieux lui demander tout bonnement comment se portait sa famille. D’abord surpris, Shore aurait éclaté de rire et le combat n’a jamais eu lieu.

«Je souhaite évidemment briller sur la glace comme lui, mais il représente un modèle pour moi comme être humain», a conclu Stacey.

Double médaillée olympique

Beaucoup plus que la blonde de Marie-Philip Poulin, beaucoup plus que l’arrière-petite-fille de King Clancy aussi. 

À 29 ans, celle qui a grandi dans le village de Kleinburg, en banlieue de Toronto, a remporté une médaille d’argent aux Jeux olympiques de Pyeongchang, en 2018, de même qu’une médaille d’or à Tokyo, en 2022. Stacey fait partie de l’élite mondiale du hockey féminin et de la LPHF. Elles étaient d’ailleurs seulement 24 à avoir été sélectionnées pour participer aux activités entourant le présent Match des étoiles. 

Avec l’équipe de Montréal, Stacey a déjà marqué quatre buts en sept matchs, soit seulement deux de moins que la meneuse du club, une certaine Marie-Philip Poulin.

D’autres faits intéressants sur Laura Stacey

• Championne de la coupe Clarkson en 2018, avec le Thunder de Markham, Laura Stacey avait inscrit le but décisif, en prolongation, dans la finale contre le Red Star de Kunlun.
• Laura est la fille de John Stacey et de Karen Stacey, née Kavanagh.
• Sa sœur Holly, qui est médecin, a étudié pendant quatre ans à l’Université McGill, à Montréal.