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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Au moins 13 ans d'emprisonnement pour la belle-mère de la fillette de Granby

Elle avait écopé de la prison à vie pour le meurtre de la fillette de Granby

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Photo portrait de Antoine Lacroix

Antoine Lacroix

2021-12-17T15:32:46Z
2021-12-18T02:06:47Z
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La belle-mère de la fillette de Granby aura au moins 13 ans pour réfléchir à l’atrocité de ses gestes, qui ont mené à la mort de l’enfant qui avait choqué le Québec en entier, a tranché le tribunal vendredi.

• À lire aussi: «On est tombé de notre chaise» – la grand-mère de la fillette de Granby

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« Le comportement de l’accusée dépasse l’entendement. La méthode utilisée pour corriger [la victime] ce jour-là demeure tout à fait incompréhensible, inexpliquée, inexplicable », a soutenu vendredi le juge Louis Dionne en rendant sa sentence.

Des photos rendues publiques illustrent l’horreur dans laquelle a été plongée la fillette dans ses derniers moments. On voit la barricade de meubles érigée par les parents.
Des photos rendues publiques illustrent l’horreur dans laquelle a été plongée la fillette dans ses derniers moments. On voit la barricade de meubles érigée par les parents. Photo courtoisie de la cour

Une semaine après avoir été reconnue coupable par un jury du meurtre non prémédité et de la séquestration de l’enfant de sept ans, la femme de 38 ans sait maintenant qu’elle devra purger 13 ans derrière les barreaux avant d’être admissible à une libération conditionnelle.

Elle avait automatiquement écopé de la prison à vie pour le meurtre, mais le magistrat l’a symboliquement condamnée à quatre ans pour la séquestration.

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Plus de joie

En matinée vendredi, trois proches de la fillette ont exprimé l’impact du drame sur leur vie.

« Je ne peux pas me permettre d’être heureuse. Je ne me le permets pas. Aussitôt que ma fille est partie, je me suis perdue et je ne me suis jamais retrouvée. Je n’ai plus la joie », a difficilement articulé la mère biologique.

Elle a remis une lettre à l’accusée, mais qui n’a pas été lue en cour.

La mère a avoué vivre d’importantes difficultés depuis que sa fille est décédée dans les circonstances tragiques que l’on sait. 

Des photos rendues publiques illustrent l’horreur dans laquelle a été plongée la fillette dans ses derniers moments. On voit la chemise utilisée comme camisole de force.
Des photos rendues publiques illustrent l’horreur dans laquelle a été plongée la fillette dans ses derniers moments. On voit la chemise utilisée comme camisole de force. Photo courtoisie de la cour

Elle a donné naissance à d’autres filles, qui ont une ressemblance frappante avec la victime, faisant en sorte qu’elle est souvent confrontée à repenser au drame.  

La grand-mère paternelle a aussi pris la parole devant le juge Louis Dionne. 

« Elle a détruit la vie d’une petite fille innocente, a déclaré celle qui est aussi la mère de l’autre accusé dans cette affaire. Ce n’est pas le drame d’une seule enfant et d’une seule famille, mais c’est le drame de tout le Québec. »

Acte odieux

Bien que les événements aient scandalisé la nation, le juge Louis Dionne n’a pas voulu tomber dans la « vindicte populaire » en déterminant sa peine, même s’il a qualifié tout cela « d’acte odieux, quand on pense à ce que la victime a pu vivre durant toutes ces heures ».

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« L’accusée aurait pu intervenir autrement qu’en utilisant du ruban adhésif », a ajouté le juge, estimant qu’elle avait « l’obligation de la protéger et d’en prendre soin ».

Des photos rendues publiques illustrent l’horreur dans laquelle a été plongée la fillette dans ses derniers moments. On voit l’amas de ruban adhésif.
Des photos rendues publiques illustrent l’horreur dans laquelle a été plongée la fillette dans ses derniers moments. On voit l’amas de ruban adhésif. Photo courtoisie de la cour

« Il ne faut pas perdre de vue qu’elle n’était pas seule dans cette affaire », a dit le juge.


Les observations sur la peine pour le père de la fillette, qui a plaidé coupable lundi, auront lieu le 7 janvier.  

Ce qu’ils ont dit avant la sentence 

« Au moins, en ce moment, elle ne souffre plus. C’est la phrase que je me répète tous les jours, tous les matins quand je me lève et tous les soirs quand je fais de l’insomnie. »

– La mère de la fillette de Granby

« Nous avons été déchirés lorsque nous l’avons vue, mourante, dans son lit d’hôpital les 29 et 30 avril 2019. Une petite fille vivante, espiègle, pleine de vie, bien en chair à une petite fille squelettique, maigre comme ça ne se peut pas. Ça frappe. »

– La grand-mère paternelle de la fillette

« La douleur ne diminue pas et même, avec le temps, les questions sans réponses sont multiples. Dites-vous que la population entière ne comprend pas. Imaginez pour nous, la famille ! »

– La tante de la fillette

« C’est une enfant de 7 ans qui est morte asphyxiée après avoir été recouverte de ruban adhésif. [...] C’est une petite fille qui était vulnérable, qui avait besoin de soins, pas d’être tapée sur le plancher. »

– Me Claude Robitaille, procureur de la Couronne

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